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Message Publié : 27 Mai 2009 19:19 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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ghjattuvolpa* a écrit :
Ce livre fait l'objet de la critique littéraire du canard enchaîné de la semaine précédente.

Nous avons donc les mêmes lectures ... hebdomadaires :wink:

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 27 Mai 2009 20:43 
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Polybe
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alors nous sommes trois .

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Message Publié : 28 Mai 2009 11:27 
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Bon livre.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 10 Juin 2009 6:49 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Jean-Marc Labat a écrit :
Bon livre.

Après lecture, pas si bon que ça : un pale résumé de celui de Marbek.
Une énumération des faits, sans aucune mise en perspective. La description des lieux remplacée par des plans du village. Bref, si vous vous intéressez à cette affaire, achetez plutôt le livre de Corbin "le village des cannibales".

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 27 Fév 2013 17:55 
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Hérodote
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J'ai lu toutes vos réactions avec intérêt. Et je constate que cette accusation de cannibalisme portée à l'encontre de certains protagonistes de l'affaire de Hautefaye a la vie dure ! Car de cannibalisme, il n'y a jamais eu. Alain Corbin le dit très justement dans le Village des "cannibales" (notez les guillemets !), il évoque les rites autour du sacrifice du cochon accomplis lors de foires aux bestiaux. Il ne faut pas oublier que le lynchage d'Alain de Monéys d'Ordières a lieu en pleine frairie de la Saint-Roch dans le contexte que l'on sait (sécheresse, Guerre contre la Prusse, haine du noble et du curé...). Le fait que quelques auteurs ou complice du crime aurait étalé cette fameuse graisse sur du pain, le tout arrosé de vin blanc relève d'une pure invention de la part des journaux républicains de l'époque très anti-paysans (Le Nontronnais par exemple) qui, dès les jours suivants, évoque "ces cannibales assoiffés de sang". La légende est partie de là. Le souci est que l'écrivain à succès Jean Teulé a fait dans l'historiquement correct en reprenant cette thèse dans "Mangez-le si vous voulez", une phrase que le maire de Hautefaye Bernard Mathieu n'a d'ailleurs jamais prononcée ! Cela fut confirmé au procès d'assises de Périgueux. Pour un complément d'informations, je vous invite à lire "Les Mystères du Périgord" (éditions de Borée 2011) que j'ai coécrit avec l'historien périgordin Jean-Jacques Gillot.
Historiquement vôtre
Pascal Audoux
Journaliste et auteur


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Message Publié : 28 Fév 2013 10:29 
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Hérodote
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Inscription : 27 Fév 2013 17:34
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J'ai fait une intéressante découverte concernant l'affaire de Hautefaye sur internet. Non pas d'ailleurs sur les quatre condamnés à mort mais sur sept des neuf condamnés aux travaux forcés au bagne de l'Île Nou en Nouvelle-Calédonie (Etienne et Jean Campot, Antoine Léchelle, Léonard Lamongie, Beauvais, Pierre Sarlat et Jean Frédéric). Ils sont référencés sur le site des archives d'Outre-Mer (http://anom.archivesnationales.culture. ... dividuels/) avec le numéro de leur dossier, leur matricule ainsi que leur date de décès. Leur dossier est consultable après demande écrite au titre de la loi de 2008. Très intéressant ! Pour ceux qui veulent chercher...


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Message Publié : 13 Mars 2013 13:56 
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Jules Michelet
Jules Michelet
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Je trouve que ça rappelle un peu l'épisode de la "Grande peur" qui eu lieu du 19 juillet 1789 au 6 août 1789. Il y'eu alors des cas de personnes accusées à tord de nombreux maux débouchant parfois sur des lynchages. J'ai lut un de ces témoignages sur un village près de chez moi, Berry-au-bac, où il a fallut l'intervention expresse de la maréchaussée pour excorter la personne qui allait se faire lyncher par la population. La maréchaussée a même dû enfermer la personne en prison pour la protéger. Les grandes crises, les guerres, génèrent du stress... et parfois les populations cherchent des coupables à punir...

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Message Publié : 31 Juil 2016 7:45 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
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Localisation : village des Pyrénées
Cette histoire terrible donne lieu, 150 ans après et en particulier ci-dessus, à une controverse : y a-t-il eu cannibalisme ? Et si oui, en paroles ("mangez-le si vous voulez"), ou réellement (graisse fondue sur du pain).
Bien que le cannibalisme soit le crime tabou suprême, il me semble que :
- savoir si oui ou non est relativement accessoire par rapport à l'horreur de l'histoire.
- prétendre trancher cette question est bien illusoire, même en recherchant dans les archives du procès. Que de telles paroles aient été prononcées devant l'horreur d'un bûcher, ce n'est pas invraisemblable. Qu'elles aient été prononcées par le maire qui s'en serait "lavé les mains" avec cette formule, pourquoi pas. Si c'est le cas, qu'il l'ait ensuite nié lors du procès, c'est évident.
Citons Alain Corbin :
Citer :
Selon Jean Maurel, un couvreur de soixante-dix-huit ans [...], les plus acharnés auraient dit à Mathieu, en parlant de la victime "alors arrêtée devant l'auberge" : "Nous voulons le tuer, le faire brûler et le manger." Le maire aurait répondu : "mangez-le si vous voulez." Ces mots terribles semblent avoir été rapidement colportés ; la femme Antony les a reproduits au procès, avant que Maurel ne témoigne. Reste qu'il s'agit d'un bruit sans grand fondement. Devant les dénégations énergiques de Mathieu, le couvreur ne maintiendra pas ses accusations.

Donc, au minimum, il a été question de le manger, dans le brouhaha de la foule en délire.
Ce qui est avéré, c'est que le maire a refusé à la victime la porte de sa maison, "de peur qu'on casse ma vaisselle" (témoignage de Campot qu'il n'a pas nié). Un autre témoignage qu'il a nié lui fait dire "Ôtez monsieur de Moneys de devant cette auberge, il gêne la circulation". En tout cas, le procès a été en grande partie celui de ce maire. Et n'oublions pas le changement de régime politique entre le crime commis au nom de l'empire et le jugement par la république.

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Message Publié : 31 Juil 2016 15:14 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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C'est évidemment possible qu'il y ait eu cannibalisme. Pour être honnête, jusqu'à une date très récente je croyais que cela ne faisait pas un doute.
Ne raconte-t-on pas que des furieux firent rôtir le cœur de Concini et le bouffèrent?

En tous cas, une sacré occasion, 100 ans avant les expériences de Milgram, d'une réflexion sur l'effet de foule, la moutonnerie et l'escalade dans la désinhibition.
Quand j'ai connu cette histoire enfant, ce n'était pas sur l'horreur du geste que l'on insistait, mais sur la singularité des meurtriers au procès: hébétés, surpris eux-mêmes d'avoir été entraînés, chaque coup enhardissant le suivant...

Une leçon d'humanité, à garder à l'esprit car... là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie.


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Message Publié : 28 Fév 2019 19:04 
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Eginhard
Eginhard
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Inscription : 30 Oct 2009 17:55
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Dédé a écrit :
Jean-Marc Labat a écrit :
Bon livre.

Après lecture, pas si bon que ça : un pale résumé de celui de Marbek.
Une énumération des faits, sans aucune mise en perspective. La description des lieux remplacée par des plans du village. Bref, si vous vous intéressez à cette affaire, achetez plutôt le livre de Corbin "le village des cannibales".


J'ai lu hier le court roman de Teulé (appelons cela plutôt une novella) et effectivement, cela ne vaut pas du tout l'excellente et passionnante étude d'Alain Corbin, que je suis en train de relire du coup.

Dédé a écrit :
Et n'oublions pas le changement de régime politique entre le crime commis au nom de l'empire et le jugement par la république.


Je crois que c'est effectivement essentiel. D'ailleurs, Alain Corbin insiste sur l'étonnement des condamnés face à leur peine (condamnation à mort et travaux forcés), là où sous le Second Empire les condamnations étaient beaucoup plus clémentes.

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...

Renaud, Mistral gagnant, 1985.


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Message Publié : 02 Mars 2019 10:47 
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Tite-Live
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Message(s) : 361
Localisation : Loin
Le sujet est fascinant, mais ayant été très déçu par son livre sur Abelard et Héloïse, je ne lirai pas celui de Teulé sur cette affaire. Trop loin de Monteilhet.


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 Sujet du message : Re:
Message Publié : 02 Mars 2019 11:57 
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Marc Bloch
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Localisation : Versailles
Helios a écrit :
Le Périgord est une région qui avait un vieux sentiment anti-nobiliaire comme le Limousin, et qui comme le Limousin, s'était ralliée au bonapartisme. Cet épisode est le dernier avatar d'une culture de la peur et de la violence qui caractérisait la paysannerie française jusqu'à la moitié du XXè siècle où tout commence à changer. Il montre bien en quoi la fin du XIXè siècle est une période de transition entre un passé violent où la rumeur avait un rôle prépondérant (Corbin parle de "culture du tocsin") et la nouvelle ouverture des campagnes puisqu'on a ici l'amalgame avec un événement politique et une franche prise de position en faveur de Napoléon III.
Quoiqu'il en soit, cet épisode est saisissant...


Oui ce sont là les facteurs explicatifs principaux à mon sens : un châtelain légitimiste dont le prestige local est très ébranlé face à des paysans qui non seulement soutiennent le second empire mais aussi se savent soutenus par lui.

J ajouterais deux éléments complémentaires : nous sommes en temps de guerre, temps de péril, d'angoisses et de violences. Peut on vraiment dire que ces paysans périgourdins étaient des "gens ordinaires". Ne s'agissait il pas plutôt d'individus frustes et brutaux habités par une véritable haine de classe contre un châtelain manifestement plus subtil et cultivé qu'eux ?


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Message Publié : 02 Mars 2019 13:13 
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Marc Bloch
Marc Bloch
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Inscription : 09 Août 2006 6:30
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Localisation : Allemagne
Tout cela me fait penser à " La psychologie des foules " de Gustave Le Bon. Je l'ai dans ma bibliothèque et il va falloir que je relise cette œuvre fondamentale datant de 1895.

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "


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