Citer :
Ce qui est d'ailleurs complètement incohérent. Pourquoi serait-il plus déshonorant de recevoir l'aide de l'Etat que l'aide d'une Eglise ou d'une association ?
La question n'est pas qu'il soit plus ou moins déshonorant de recevoir l'aide de l'Etat ou l'aide d'une église.
L'aide des églises est jugée (parfois) préférable parce que la contribution des fidèles y est volontaire et choisie, et ce à plusieurs niveaux: on choisit de donner, et on choisit combien, à qui et dans quelles conditions on donne. Ce qui n'est évidemment pas le cas pour le contribuable qui est à la source de l'aide de l'Etat.
Et que cette aide, au lieu d'être anonyme et dépersonnalisée comme celle de l'Etat, est jugée plus humaine parce qu'elle passe par un contact direct et personnel entre individus, contact qui justement reconnait la la singularité et l'unicité, et donc la dignité des individus aidés.
Citer :
A partir du moment où l'on pose la pauvreté comme une infamie (la juste punition qui frappe le paresseux, l'incapable), celui qui n'est plus capable de se subvenir à lui-même n'est digne d'aucune aide : bien au contraire, son devoir social est de disparaître sans déranger personne.
Visiblement, vous êtes très mal informé sur les EU pour énoncer de telles absurdités.
Faites au moins appel à un minimum de logique:
les églises américaines, et donc leurs fidèles, étant toutes impliquées dans des oeuvres d'entr'aide et caritatives, comment pourraient elles considérer les "pauvres" comme devant disparaître alors qu'elles essayent au contraire de les maintenir à flot, voire de les maintenir en vie?
Et bien sûr, la pauvreté n'est pas vécue ni représentée comme une infamie aux EU , même les ultra-libéraux n'osent pas aller jusque là.
Elle est tout au plus vécue et présentée comme la conséquence de mauvaises stratégies, de mauvais choix de vie, et bien sûr de la malchance et de coups du sort.
Car, certes l'enseignement supérieur côute cher, nettement plus cher qu'en France, mais en contrepartie , il y a des bourses d'études pour les minorités, et nettement plus nombreuses qu'en France--une bonne partie de mes étudiants africains-américains étaient étudiants grâce à ces bourses.
Malgré la crise, il y a donc encore de réelles opportunités de promotion sociale, par les études, mais aussi par l'innovation entrepreneuriale, toujours beaucoup plus facile qu'en France: des réussites comme celle de Steve Jobs ou Marc Zuckerberg, le créateur de Facebook, sont impensables en France.
Et je confirme que, dans les normes socio-culturelles américaines, c'est en effet la dignité et la fierté de tout adulte EN BONNE SANTE de subvenir à ses propres besoins et de ne pas vivre durablement en parasite aux crochets d'autrui.
Et qu'il est en effet vu comme plus honorable pour un tel individu adulte et en bonne santé de n'avoir recours aux aides sociales que temporairement, le temps de se remettre en selle, et d'essayer autant que possible d'agir de façon responsable et de se prendre en charge plutôt que de s'installer dans la dépendance.