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Pour compléter Saigo était au départ pro-impérialiste il a mené les troupes impériales de la guerre du Boshin, il est l'un des leaders de la révolution Meiji. Il s'en retourne aprés un désaccord dans son fief de Satsuma ou il est à la tête d'une région quasi-autonome, ce qui déplait au pouvoir impérial en place. Tokyo envoit 70 000 hommes contre 40 000 à la bataille de Seinan Senso, il y aura 15 000 morts et le doubles de bléssés. Durant la bataille. Saigo blessé décida de se suicider par Seppuku. Une imposante statue de bronze trône l’entrée du parc de Ueno à Tokyo.
C’est un peu court pour une révolte, bien que vouée à l’échec dès le début, aurait pu pourtant modifier le rythme effréné des réformes et la sauvegarde d’un certain passé. Tout autant pour compléter ce portrait, un peu rapide, de Saigô Takamori, que pour différencier les faits historiques du film « le Dernier Samourai », je me permets d’y adjoindre quelques éléments que j’avais déjà proposé énoncés sur un autre forum. Les références des messages précédents sont à la base de ces éléments.
La suppression de tous les fiefs, en 1871, et l’aggravation des impôts fonciers dès 1873 (+ de 40% de hausse) avaient provoqué la colère de nombreux paysans qui voyaient leur niveau de vie diminuer rapidement. Les classes guerrières provinciales connaissaient les mêmes problèmes et les mêmes difficultés à vivre dans un quotidien de plus en plus difficile : leur solde, déjà peu élevée, disparaît pour devenir une rente d’État en 1873-76 qui ne leur permet plus de vivre comme avant. Avec presque un total de deux millions de personnes, ils forment des groupes armés qui peuvent constituer des oppositions dangereuses. Cette paupérisation s’accompagne d’une perte croissante de privilèges dont celui de ne plus de porter de sabres en public (1876). La loi sur l’armée impériale, en 1873 par Saigô Takamori, ministre de la guerre (du moins son équivalent), fini d’exaspérer la classe guerrière. Désormais, l’armée impériale sera constituée de conscrits et non plus des seuls bushi.
Pour n’avoir pas réussi à préparer une expédition vers la Corée (afin de détourner les colères des bushi et récupérer quelques richesses), que par des mésententes de plus en plus fortes avec Iwakura Tomomi, Itô Hirobumi ou d’autres membres du gouvernement, S. Takamori claque la porte et retourne dans sa province de Satsuma vers la fin de l’année 1873. En attendant d’être rappelé au gouvernement, il ouvre une école, pour les fils des militaires de son clan, et se propose de les former au combat. Le nombre croissant des révoltes populaires, entre 1873 à 1876, inquiète de plus en plus les autorités qui se voient assaillis de toute part. La gronde se focalisent sur l’impôt du sang (conscription) qui aspire les forces de travail des champs, sur les impôts agraires (considérés comme trop lourds) ou même contre la destruction de lieux de culte bouddhiste (avec le retour forcé à la tradition shintô). De son côté, S. Takamori se refait une image et devient le point d’accroche du « club des mécontents » qui grossit de jour en jour. Il reste cependant très prudent et ne cherche pas à provoquer les autorités. Il ne soutiendra pas, par exemple, son ami Eto Shimpei qui, en 1874, avait pris la tête d’une révolte avec 2000 guerriers. La révolte est matée dans le sang. Considérant la province de Satsuma comme un foyer dangereux et un possible rassemblement des mécontents du régime, les dirigeants du Japon essayent, au début de 1877, de revenir Saigô Takamori dans la capitale. Celui-ci est alors nommé maréchal et commandant en chef des armées de l’empire. Des négociations discrètes s’engagent alors pour son retour au gouvernement.
Au même moment, les autorités essayent de désarmer quelques places fortes considérées comme peu sûrs. En février 1877, le gouvernement envoie un navire à Kagoshima, afin d’y enlever poudre, armes et autres munitions des entrepôts. Les jeunes militaires de la ville refusent cette décision gouvernementale, jugée comme indigne et s’en prennent aux envoyés des autorités. Une certaine tension apparait dans la ville et tout devient suspect. Certaines rumeurs sur un possible projet d’assassinat de Saigô Takamori finissent de mettre le feu aux poudres et la révolte éclate. Le 20 février 1877, le gouvernement annonce officiellement la révolte dans la région et déclare qu’une expédition militaire, dirigée par le prince Arisugawa no Miya, va être chargée de rétablir le calme. Manquant de navires, le gouvernement va devoir utiliser des bateaux de commerce privés (comme ceux de la société Mitsubishi) ou des navires étrangers (acheté ou loué) pour le transport des troupes et du matériel. Cette faiblesse logistique sera une des principales préoccupations militaires pour les années à venir.
Les troupes rebelles, plus nombreuses au début du confit (40.000 hommes), vont se voir peu à peu submergées avec les arrivées successives des troupes impériales (jusqu’à un total de 70.000 hommes). Inférieure numériquement, mais surtout techniquement, l’armée rebelle recule et fini par effectuer des guérillas pour harceler les troupes impériales sans chercher une confrontation directe. Plusieurs revers dans les 2 camps permettent à Saigô Takamori de prendre Kumamoto presque sans combattre. Nonobstant, il se fait peu à peu encercler par les forces impériales (par mer et par terre) et décide de mener un dernier combat et jouer le tout pour le tout. À l’aube du 24 septembre 1877, l’amiral Kawamura Sumiyoshi qui commande les troupes impériales décide de donner l’attaque et surprend quelque peu les troupes rebelles. Saigô Takamori est touché à la cuisse par une balle lors des premiers combats. Ne voulant pas être pris vivant, il demande à un de ses lieutenants, Hemmi Jiuroda, de le faire seppuku. Il est rapidement enterré dès la fin du rituel et le lieutenant se suicide à la suite. La bataille vira rapidement à l’avantage des troupes impériales. Tandis qu’une grande partie se rend, l’autre, constituée surtout des meneurs, se suicide pour ne pas survivre à leur chef. Ce ne fut que le lendemain, après des recherches sur les corps, que l’armée impériale retrouve le corps, puis la tête de Saigô Takamori. La légende veut que ce fût son adversaire, mais néanmoins ami, l’amiral Kawamura Sumiyoshi qui lava, de ses propres mains, la tête ensanglantée de Takamori en signe de respect. Puis, on l’enterra sur place avec les principaux responsables de la révolte et les soldats rebelles morts dans la bataille.
Autant par souci de régler rapidement cette affaire que désormais rassuré par la mort de Saigô Takamori, le gouvernement japonais fut très indulgent avec les survivants. Sur les 43.000 personnes accusées de complicité de rébellion, seules, 2800 furent condamnés. Les peines de prison maximales ne dépassèrent pas les 10 ans d’emprisonnement. Officiellement le gouvernement japonais donna un coût financier et humain à cette guerre. Les coûts humains sont très largement sous-estimés, comme le coût financier d’ailleurs. Il a fallu plus de 15 ans au Japon pour se remettre financièrement de cette guerre.
Presque dès sa mort, il devint le symbole de l’action anti-gouvernementale et de la défense d’une certaine tradition face à la modernité vécue comme plus difficile. En 1878, des jeunes gens, se déclarants comme de fervents partisans de Saigô Takamori assassinèrent, à l’entrée du palais impérial, son ami et adversaire Ôkubo Toshimichi. Vers la fin du 19ème siècle, il fût réhabilité par l’empereur en signe d’apaisement et une statue fût érigée à Tôkyô.
Cordialement,
Fuse