Christique a écrit :
Bonjour Sim, (désolé j'avais vu sin)
Je te remercie pour ton retour très intéressant.
Connaitrais-tu des lieux ou sites pour apprendre à lire le nasta'liq ? Ainsi que des sites où retrouver les manuscrits en nasta'liq (persan) médiévaux et moderne ?
Donc en résumé, pour étudier la période (fin) médiévale et/ou mderne pour l'Iran, l'Asie centrale et l'Inde du nord, pouvons-nous dire, selon toi, que les langues principales à apprendre sont : le persan puis le tchagataï et enfin l'arabe en complément pour une base culturelle ? D'ailleurs, nous parlons bien de l'arabe classique avec une première approche par l'arabe littéral ?
Et en cas l'ajout d'une langue locale selon les spécificités des recherches.
Je te remercie !
Oui.
A cette époque, les lettrés et les administrateurs suivaient une instruction délivrée dans les madrasas.
L’enseignement des madrasas faisait la part belle à la maîtrise de l’arabe et du persan.
C’est la raison pour laquelle ces deux langues sont pertinentes. Les intellectuels avaient tous lu et relu les « classiques » de la littérature arabo-persane. Tous y puisaient la matière première de leurs propres compositions. Il est donc difficile d’appréhender des écrivains turcs comme Alicher Navoï ou Babur si l’on ignore la tradition dans laquelle ils baignaient.
En fin de compte, les auteurs turcs écrivaient pour un public qui était parfaitement bilingue et biculturel.
En bref, une personne possédant de solides connaissances en persan (et dans l’idéal, aussi en arabe) pourra apprendre à lire le tchaghataï assez facilement. Il suffira de s’initier aux bases de la langue. L’étude d’un dialecte contemporain comme l’ouïghour ou l’ouzbek pourrait même parfaitement faire l’affaire.
A l’inverse, un spécialiste des langues turques qui méconnait l’héritage arabo-persan éprouvera beaucoup plus de difficultés à digérer le vocabulaire et le style de cette période.
Concernant l'apprentissage du nastaliq et du shekasteh:Malheureusement, très peu de manuels approfondis existent! Les ouvrages de persan ne font généralement que survoler l'écriture. Il existe des livres consacrés à l'ourdou qui vont un peu plus loin, mais à peine.
Le mieux est donc de travailler avec un livre intitulé 'Reading Nastaliq: Persian and Urdu Hands from 1500 to the Present', de Hanaway et Spooner. Il est téléchargeable sur le site de l'archive internet:
https://archive.org/details/readingnastaliq.
Pour débuter, on trouve assez facilement des manuscrits intéressants sur les sites de la British Library ou de la BNF aussi bien en persan qu'en tchaghataï (il faut parfois chercher "turc oriental").
De toute façon, le nastaliq n'est pas si difficile que ça. Le véritable défi, c'est plutôt le shekasteh (une version cursive du nastaliq truffée de ligatures) des scribes indiens!