Skipp a écrit :
Si les proto-IE ont été localisés dans la région des kourganes en procédant par recoupement des biotopes compatibles avec le vocabulaire commun, il y'a également le fait que les cultures des kourganes semblent parfaitement correspondre avec les éléments culturels IE reconstituées par les mythologies et le vocabulaire commun. On sait que les proto-IE ont été constitués d'un ensemble de populations pour lesquels l'élevage du cheval avait une très grande importance et justement il semblerait que l'élevage du cheval ait débuter chez ces peuples des kourganes, l'on a également la symbolique des pierres gravées qui correspondent parfaitement avec la symbolique commune a tout les peuples IE.
Si ça colle bien avec les reconstructions linguistiques, avec l'archéologie c'est souvent assez aléatoire, et les interprétations sont à mon sens hâtives sur l'origine et l'expansion des IE. A trop vouloir trouver des IE on rassemble deux ou trois éléments qui collent aux conceptions théoriques des proto-IE et on se dit que ça marche. Mais avec toutes les reconstructions qu'un tel travail implique, je trouve qu'on est sur des bases bancales. C'est sûr que c'est pas mal de trouver de telles choses après une telle démarche, mais il y a quand même beaucoup de choses qui nous échappent. Et si la culture des kourganes présente des ressemblances avec la culture théorique des proto-IE, voir dans la diffusion du modèle des kourganes une preuve de l'expansion IE, c'est aller un peu vite en besogne et retomber dans les travers du migrationnisme, des "invasions" IE : quand les gens migrent, ils ne construisent pas forcément pareil que de là d'où ils viennent, et des constructions et autres modèles culturels peuvent se transmettre par contact.
Donc de la même manière que Babel nuance l'utilisation de la linguistique, je nuance celle de l'archéologie (et encore j'ai pas parlé du cas des Indo-iraniens). C'est sûr que ça doit paraître frustrant à ceux qui veulent pouvoir dessiner une jolie carte de l'expansion IE, avec tous les apports qu'ils ont fait, mais quand on se trouve dans des régions et des périodes si éloignées de nous, on doit prudence garder.