Tout à fait! Le cinéma s'intéressa beaucoup à l'évolution de la femme depuis longtemps merci de l'avoir souligné Alfred!
Voici a fiche d'un des films que vous avez évoqué:
Madame porte la culotte (Adam's Rib) est un film américain de George Cukor, sorti en 1949.
Le procureur Adam Bonner (Spencer Tracy) se voit attribuer l'affaire d'une tentative d'assassinat d'une femme (Judy Holliday) contre son mari adultère (Tom Ewell). Amanda, la femme du procureur(Katherine Hepburn), avocate de son état, décide de défendre l'accusée. Elle est en effet une féministe convaincue. Chacun des époux utilise tous les coups possibles pour gagner le procès et leur bataille dans le prétoire se répercute sur leur vie de couple.
Titre : Madame porte la culotte
Titre original : Adam's rib
Réalisation : George Cukor
Production : Lawrence Weingarten
Scénario : Ruth Gordon, Garson Kanin
Musique : Miklós Rózsa
Décor : Cedric Gibbons et William Ferrari
Pays d'origine : États-Unis
Format : Noir et blanc
Genre : Comédie dramatique
Durée : 101 minutes
Spencer Tracy : Adam Bonner
Katharine Hepburn : Amanda Bonner
Judy Holliday : Doris Attinger
Tom Ewell : Warren Francis Attinger
David Wayne : Kip Lurie
Jean Hagen : Beryl Caighn
Hope Emerson : Olympia La Pere
Eve March : Grace
Clarence Kolb : Judge Reiser
Un film des années 80, utilse cette opposition homme-femme, et la volonté pour la femme de s'affranchir du statut de femme au foyer pour devenir une femme indépendante qui souhaite vivre sa vie librement est:
Les sorcières d'Eastwick (USA ; 1987)
à travers le côté film fantastique ce film laisse passer un message sur la condition féminine puissant. Voici une analyse du film:
Titre original: The witches of Eastwick
Durée: 121 minutes
Réalisation: George Miller
Scénario: John Updike (roman) et Michael Cristofer
Casting: Jack Nicholson, Cher, Susan Sarandon, Michelle Pfeiffer et Veronica Cartwright
"Trois ensorceleuses, un Diable sous le charme !"
Le sujet
Trois femmes célibataires vivant dans une petite ville de la côte est des USA se font séduire par un homme mystérieux, capable d'exaucer le moindre de leurs souhaits...
La critique (6/10)
George Miller, réalisateur d'origine australienne, est bien entendu devenu célèbre grâce au film d'anticipation ultra-violent Mad Max (1979) (auquel sept minutes de coupe seront imposées par la censure française !), suivi par son chef-d'oeuvre Mad Max 2 (1981), un des sommets des cinémas d'action et de science-fiction. Le troisième volet de la série, Mad Max, au-delà du dôme du tonnerre (1985) bénéficie d'un financement bien plus important et du soutien d'Hollywood. Pourtant, malgré un début prometteur, il est artistiquement un peu décevant. Miller avait alors déjà fait son passage à Hollywood en tournant un des sketchs du long métrage fantastique La quatrième dimension (1983) produit par Spielberg. Le producteur Neil canton, qui venait de connaître un gros succès avec Retour vers le futur (1985), propose ensuite au réalisateur australien de porter à l'écran le récent best-seller de John Updike : Les sorcières d'Eastwick. Le film est essentiellement tourné dans l'état du Massachusetts, berceau du puritanisme américain. Pour jouer les "sorcières", on fait appel à trois actrices aux profils assez variés. La rousse Susan Sarandon avait déjà une belle carrière derrière elle, avec The Rocky Horror Picture Show (1975), Atlantic city (1980) de Louis Malle, Les prédateurs (1983) de Tony Scott... La blonde Michelle Pfeiffer était alors en pleine ascension après Scarface (1983) de Brian De Palma, Ladyhawke, la femme de la nuit (1985) de Richard Donner... La brune Cher avait avant tout menée une carrière de chanteuse à partir des années 1960, puis avait tenté de se bâtir une carrière au cinéma à partir du début des années 1980, parfois avec un certain succès, pour Les sorcières d'Eastwick ou Éclair de lune (1988). Le rôle du personnage démoniaque est confié à Jack Nicholson, pour qui ce sera, aux yeux du public, un de ses rôles les plus marquants aux côtés de Shining (1980) ou Batman (1989).
A Eastwick, petite ville bien tranquille de Nouvelle-Angleterre, Alexandra, Jane et Sukie, toutes trois célibataires, s'ennuient dans leurs vies monotones. Au cours d'une de leurs soirées entre amies, elles en viennent à décrire chacune leur vision de l'homme idéal. Ce qu'elles ignorent, c'est qu'elles sont douées de pouvoirs très particuliers : lorsqu'elles souhaitent une chose chose simultanément, l'évènement en question se réalise. Leur souhait est donc exaucé quand un homme mystérieux, Daryl van Horn, vient s'installer dans la demeure la plus ancienne d'Eastwick, célèbre pour avoir été le siège d'un lynchage de présumées "sorcières" au XVIIème siècle. Ce personnage excentrique, apparemment doué de pouvoirs surnaturels, les séduit successivement, jusqu'à ce qu'ils en viennent à vivre dans une ménage à quatre. Les trois femmes trouvent enfin l'épanouissement, mais cette situation fait jaser la communauté puritaine d'Eastwick, tandis que Daryl, prenant un peu trop à la lettre les désirs de ses compagnes, finit par provoquer la mort d'une de leurs ennemis. Les trois amies décident alors de se séparer de leur encombrant compagnon... On constate donc que Les sorcières d'Eastwick n'a rien d'un film d'épouvante traditionnel et louche en fait bien plus vers les comédies fantastiques hollywoodiennes, qui se sont développées dès le succès de Fantôme à vendre (1935), tourné en Grande-Bretagne par René Clair ; citons, dans le même style Le couple invisible (1937) avec Cary Grant ou Ma femme est une sorcière (1942) de René Clair.
Pourtant, le ton de cette comédie n'est pas vraiment celui de ces classiques, puisqu'il propose une vision des rapports entre la femme et l'homme fortement inscrite dans les années 80. Les sorcières d'Eastwick s'organise donc autour des personnalités respectives de ses trois protagonistes féminines principales. Alexandra (Cher), veuve, est une femme énergique, artiste spécialisée dans la confection de petites statuettes de femmes rondelettes, évoquant certaines petites statues préhistoriques. Sukie (Michelle Pfeiffer) est une jeune mère de cinq enfants que son mari a laissé tombé. Ce personnage est hélas assez peu développé, et on ne comprend pas bien où le récit cherche à en venir avec elle. Jane, enfin, vient de divorcer, et se retrouve seule, et partage son temps entre la pratique du violoncelle et l'enseignement de la musique à des enfants de la région. Si elles trouvent toutes les trois l'épanouissement auprès de leur démoniaque compagnon, leur mode de vie très libéré les conduira à affronter le conservatisme de la communauté d'Eastwick, incarné par le personnage de Felicia Alden, bigote délirante. Les sorcières d'Eastwick, en jouant sur la mythologie américaine des chasses aux sorcières de Salem au XVIIème siècle, démontre ainsi malicieusement que le pire ennemi de ces sorcières (que certains dialogues présentent en fait comme des femmes fortes, capables de s'assumer seules) sont les institutions religieuses, réactionnaires par essence, ce qui entraîne un renversement du rapport "bien-mal" traditionnel.
La même ambiguïté se retrouve dans la peinture du personnage "diabolique" de Van Horn, incarné par Nicholson. Le film n'est pas très clair quand à sa nature. Si on s'en tient à la logique du récit, son apparition est le seul fruit du souhait formulé par les trois amies : il est l'incarnation de leur volonté, l'homme idéal. Ses actions seraient alors dictées par les seuls désirs (pas toujours assumés) des sorcières. Dès lors, en mettant à mort Felicia, suite à la prise en compte un peu trop littérale d'un souhait formulé par les trois femmes, il croit exécuter leur volonté, et donc leur faire plaisir. La façon dont elles le rejettent ensuite devient dès lors incompréhensible pour Daryl. Pourtant, au vu de son comportement, il semble qu'on ait en fait affaire à un démon voire au Diable lui-même. Un de ses objectifs qui nous est révélé (il souhaite faire porter aux trois femmes ses fils) renvoie même à certains classique du cinéma démonologique (comme La malédiction (1976)...). Toujours est il que la logique du récit repose avant tout sur cet argument : ces trois femmes découvrent enfin l'homme parfait, entièrement à leur service, puis le rejettent pour enfin s'assumer seules, sans le soutien d'aucun homme. Le message semblerait a priori assez féministe, si on en notait pas aussi, par endroit, une certaine apologie de la polygamie, et si, à la fin, les trois sorcières n'avouaient pas que Daryl leur manque un peu !
En tout cas, Les sorcières d'Eastwick tient cinématographiquement très bien la route. La réalisation énergique et virtuose de George Miller est toujours très riche, même si elle n'a pas l'occasion de s'épanouir aussi complètement que dans un Mad Max 2. Certaines scènes, qu'on a parfois un peu trop vite ravalé au rang de simples accumulations de trucages, sont tout çà fait réussies, comme le fameux match de tennis, ou le duel de magie (qui rappelle celui entre Boris Karloff et Vincent Price dans Le corbeau (1963) de Roger Corman, film dans lequel on croisait un juvénile Jack Nicholson) qui conclut le métrage.
Pourtant, il est indéniable que, outre les imprécisions dans le récit signalées plus haut, Les sorcières d'Eastwick souffre de longueurs (le film met bien du temps à démarrer) et de séquences inégales (les punitions infligées par Daryl...). Certains personnages souffrent en plus de caractérisation assez floue (Sukie, mais aussi la puritaine de Felicia et ses crises de délires...), qui rend les passage les concernant assez discutables, ou vains.
Les sorcières d'Eastwick bénéficie d'indéniables atouts : son interprétation, sa photographie soignée (signée Vilmos Zsigmond : Obsession (1976) de Brian De Palma, Rencontre du troisième type (1977) de Spielberg...), ses décors délirants, sa réalisation énergique... arrivent à faire oublier certaines faiblesses de rythme et de scénario. Les sorcières d'Eastwick a en tout cas connu un excellent accueil auprès du public à sa sortie. Après divers travaux de moindre envergure (il est producteur de Calme blanc (1989) de Philip Noyce...), Miller réalise le drame Lorenzo (1992), qui est un échec commercial. Il écrit et produit Babe, le cochon devenu berger (1995), réalisé par Chris Noonan, beau succès critique et public, avant d'en réaliser lui-même la suite Babe, le cochon dans la ville (1998), qui est, par contre, un bide.
Bibliographie consultée :
Mad Movies numéro 48 (juillet 1987) et 49 (septembre 1987).
L'écran fantastique numéro 85 (octobre 1987).
80 grands succès du cinéma fantastique de Pierre Tchernia et Jean-Claude Romer ; Casterman, 1988.
Les cent chefs-d'oeuvre du cinéma fantastique de Jean-Marc Bouineau et Alain Charlot ; Marabout, 1989.
Jack Nicholson, movie top ten de Mikita Brottman ; Creation books, 1999.