La localisation en France est assurée par l'utilisation du français dans les décors et dans les paroles.
Il est assez probable que les auteurs aient utilisé comme contexte de référence le XVIIIe siècle, date de parution de la version occidentale de référence du conte, celle de Mme Leprince de Beaumont.
Ce genre d'objet cinématographique est très intéressant pour comprendre l'imaginaire historique d'une époque, bien plus que les films historiques à proprement parler, qui vont souvent se targuer de recherches historiques. C'est dans ces films/dessins animés légers, au contexte flou, que s'expriment clichés et idéologies. L'usage du personnage noir n'a - à mon avis du moins - rien à voir avec la théorie du grand remplacement ; il reflète simplement les conventions d'Hollywood de mettre en valeur les minorités, à l'inverse de ce qui se pratiquait lorsque le code Hays était en vigueur. On est en 1991 au moment de la sortie de la Belle et la Bête, bien après quelques autres grands contes de fées tournés par Disney, comme Blanche-Neige (1937), Cendrillon (1950) et la Belle au Bois Dormant (1959), où il ne serait pas imaginable de voir un noir. La question du droit des minorités et de leur représentation est alors en tournant à Hollywood. C'est cette même année que sort Robin des Bois prince des voleurs, qui met pour la première fois aux côtés de Robin des Bois un personnage noir, censé être un moyen-oriental et étant montré dans une parodie de prière.
Si vous regardez, dans les années 1990, une grande partie des films Disney se sont inspirés d'un ailleurs, avec des personnages ayant la peau non-blanche : Aladdin (1992 ; j'avais eu l'occasion d'entamer une réflexion sur ce film, encore pétri de clichés orientalistes, dans un autre fil - réflexion qui nécessitait, ainsi que plusieurs personnes l'avaient mis en exergue, d'être reprise quant aux idéologies contemporaines), puis le roi Lion (1994), Mulan (1998), Pocahontas (1998). Le récent Vaïana (2016) remet cet ailleurs au goût du jour, alors qu'il avait été un peu abandonné dans les années 2000.
Une réflexion semblable peut être menée - et l'a largement été, d'ailleurs ! - sur la place de la femme dans les films Disney.
L'INA a fait un dossier assez intéressant sur la représentation actuelle des minorités au cinéma :
http://www.inaglobal.fr/cinema/article/ ... ional-9237