bandes molletières: les poilus, en 14-18 en ont également porté!
Je résume un rien le sujet, si vous permettez.
Les bandes molletières ont pour fonction de soutenir les jambes et préserver des stases veineuses. De même, elles offrent une protection supplémentaire évitant de s'arracher les jambes et tibias (ronces, broussailles, chutes => ecchymoses tibiales, etc.).
Il existait aussi des guêtres, en cuir entre autres.
Pour ces périodes (scandinaves, germains, celtes, gallo-romains, romains cantonnés dans les régions nord, mérovingiens... et même plus lointain dans le temps et l'espace: voir les momies du Tarim: -2700, caucasiens en pleine Chine), elles peuvent être un "linge" fixé par des .. "rubans" ***, ou des bandes tissées exprès pour être molletières.
Dans ce cas-là, on retrouve en très grande majorité une armure (point de tissage) en sergé ou dérivé, plus élastique que l'armure de toile. Y est associée, du moins chez les scandinaves et le nord "Germanie" un travail au niveau des lisières (lisières en "tube") qui renforce le tissage et fait une forme de bourrelet (petit) qui évite de couper la circulation.
L'astuce, lors de la pose des molletières, est d'équilibrer le serrage, pas trop serré (pour la circulation sanguine), assez serré pour soutenir la jambe et ne pas dégringoler pitoyablement sur les chevilles.
Divers moyens pour les fixer: insérer le bout dans l'enroulage de la bande, une sorte de "jarretière" (nouée ou avec boucle), une "fibule" (ou objet équivalent, ex. une agrafe).
***"Ruban": cela peut partir d'un lien en cuir( des fois très chic et travaillé) jusque aux bandes réalisées en tissage à carte, et brochées avec du fil de métal (or, argent, cuivre) => voir les ouvrages de Nancy Spies qui a étudié les tissages à cartes brochés.
En archéologie, on se retrouve dans les soucis de conservation des textiles enfouis: cela se conserve très mal dans nos régions...surtout les textiles végétaux (sauf exceptons rares et spécifiques). Tombes à mobilier: SI le défunt a été inhumé avec des objets métalliques, les textiles, cuir, fourrure vont se "fossiliser" au contact des métaux. Cela donne des indications sur le bout de textile à cet endroit-là mais ne donne pas d'information sur l'ensemble de la pièce textile.
Objets en métal = inhumation d'un "certain statut", aussi.
Bilan, nous avons assez peu d'infos sur les statuts plus modestes.
Niveau tissage à carte broché: on va retrouver le broché, mais pas forcément le tissu de base du broché. Si cette "bande" se retrouve "en serpentin" au niveaux des tibias: cela donne l'indication de la présence de bandes molletières très "chics".
Ruban ou bande en "backstrap": il ne semble pas qu'elles furent brochées, mais la technique "pick up" offre déjà des possibilités assez étonnantes de décoration (juste une question de patience...)
Quant à leur existence: on a retrouvé des peignes d'encroix attestant de la pratique de cette technique, mais quasi pas grand chose en restes textiles.
Avec le christianisme, l'usage des tombes à mobilier disparaît pour l'inhumation "en toute simplicité". En fouilles, du coup, on n'a plus beaucoup d'information sur les textiles...
PS: si on a assez bien d'informations sur les textiles nordiques (toute proportion gardée), c'est grâce en partie à la qualité de leurs sols, mais aussi que c'est là qu'ont débutés les études (et la conservation) des débris textiles, avec une pionnière en la matière, Margaret Hald. Bilan, les anglo-saxons ont une très grande longueur d'avance sur nous, sont très attentifs, lors de fouilles, à ces débris textiles y compris ceux des "lambdas de base", en font de géniales monographies.
Ici, on n'est pas très loin, sauf les archéologues de la préhistoire plus soucieux de tout débris.
Reconnaissons que en fouilles ou trouvés dans une tombe, les textiles ressemblent furieusement à un magma assez infâme!