Gér@rd a écrit :
Film doublement intéressant d'abord parce que Douglas Sirk était un "grand" metteur en scène surtout connu pour ses "mélos flamboyants" (ce n'est pas péjoratif
). Cinéaste d'abord allemand, il part aux USA en 1937 où il fera le reste de sa carrière. Et film intéressant aussi parce que le scénario reprend un roman d'
Erich Maria Remarque (qui joue d'ailleurs un rôle dans le film). Il se dégage rapidement du film une atmosphère très prenante et un ton très particulier basculant en permanence entre une banale histoire d'amour et le drame (c'est un mélodrame, mais soyez rassuré : ça se termine mal...
)".
Pour l'avoir visionné hier sur ARTE, je dirais que c'est plus un drame se déroulant durant la guerre qu'un véritable « film de guerre »...
L'histoire, un peu surprenante pour l'époque ( habituellement à Hollywood, les nazis sont plutôt des « méchants » ), s'explique par la biographie de Douglas Sirk...
Douglas Sirk (en fait Hans Detlef Sierck) a effectivement quitté l'Allemagne en 1937, mais en laissant laissant derrière lui un fils issu de son premier mariage avec l'actrice Lydia Brincken : Klaus Detlef Sierck...
https://en.wikipedia.org/wiki/Klaus_Detlef_SierckLe garçon a été embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, puis est apparu (entre 1935 et 1942) dans quelques films de propagande. Envoyé sur le Front de l'Est, en 1944, Klaus a été porté disparu, puis déclaré mort.
Retourné en Europe après la guerre, Douglas Sirk aurait refusé d'accepter la disparition de son fils, et désespérément tenté de le retrouver. En vain.
Si Sirk s'est effectivement basé sur le roman d'Erich Maria Remarque, il semble que l'histoire du personnage principal (Ernst Graeber) soit une version imaginaire des dernières semaines de Klaus Sierck.