avensis a écrit :
Imaginez survivre à toute la guerre juste pour être tué dans la dernière minute.
Malheureusement, et par définition, il en faut toujours un... Et on ne sait même pas qui fut le malheureux, entre les erreurs d'enregistrement, la volonté de dissimulation ou simplement la question de savoir si on compte ceux qui meurent de leurs blessures au même moment ou pas...
AlexZ a écrit :
Autre "couac" du journal cette fois : on voit un Guillaume II parfait alors qu'il a un bras (le gauche) atrophié, ce qui lui est insupportable.
Ce détail n'était-il pas caché au public ? Qui le savait en-dehors de ses proches ? Guillaume II, comme il se devait à cette époque, passait la moitié de son temps public à cheval, et il me semble qu'il avait réussi le tour de force d'apprendre à monter sans montrer ce handicap (peut-être pas monter sur le cheval, mais au moins y tenir et se déplacer avec, ce qui est remarquable quand on n'a qu'une seule main !)
Tiens, d'ailleurs, je me demande si, avec la guerre, la propagande a utilisé ce détail ? Un très rapide coup d'oeil sur Google Image semble prouver le contraire (Guillaume II brisant la cathédrale de Reims d'un coup de marteau tenu de la main gauche, ou remettant une médaille, toujours de la même main...)
La propagande alliée n'a pourtant pas été tendre avec lui, utilisant abondamment ses détails physiques (la fameuse moustache en crocs !) !
AlexZ a écrit :
Pour revenir à votre première image, elle montre un empereur accablé et autour de lui, on peut distinguer les images (fantômes) de ceux qu'il a perdu de façon tragique.
François-Joseph avait 84 ans en 1914. Comme Louis XIV avant lui, il a été condamné à voir ses proches tomber les uns après les autres. Mais il est vrai que le pauvre homme a cumulé les drames autour de lui ! Au moins il n'aura pas vu le dernier, l'effondrement de l'empire auquel il avait voué sa vie.
Et on peut ajouter à la liste son successeur Charles Ier, mort à 34 ans, 6 ans après son grand-oncle.
Plus globalement, les erreurs des journaux sont ce qu'il y a de plus intéressant. Cela montre les a-priori de l'époque, l'aspect institutionnel de certains reportages, l'absence d'objectivité, et bien sûr la pure propagande : les Alliés, grands personnages ou anonymes, sont grandioses et nobles ; les ennemis, de l'empereur au simple soldat, sont abjects.
L'emploi massif du mot "boche" dans la presse ne cesse de m'étonner : il faut haïr l'ennemi, en bloc, sans distinction.
Et j'aime bien le Roi des Belges portant un blessé
J'imagine le roi, une fois la scène croquée, balancer le blessé au sol et reprendre ses petites affaires après s'être essuyé les mains
Ou obligeant ledit blessé à se faire porter...
Ca ferait un joli sketch