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"Les Damnés", de Luchino Visconti.
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Auteur :  Pierma [ 23 Juil 2021 20:21 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Narduccio a écrit :
Pour la France, l'usage a consacré un Blue 282C et un Red 186C en références Pantone : Bleu, blanc, rouge...

Et c'est parce que le Comte de Chambord était fâché avec ce nuancier que la République a remporté sa confrontation historique contre la Royauté ! :mrgreen:

Bravo pour ta recherche, Narduccio !

Auteur :  GustavedeBeaumont [ 23 Juil 2021 22:13 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Vézère a écrit :
Cela ne concerne que les pavillons des bâtiments de guerre

Vous avez raison. Merci de cette rectification.

@Lampsaque: puisque ce sont vos goûts personnels, permettez un autre point de vue. Hormis les drapeaux monochromes (drapeau corse, drapeau breton, que je trouve très beaux, le blanc et le noir se complétant), le noir n'est jamais très heureux sur un drapeau avec d'autres couleurs (Belgique, Irak, Syrie, Allemagne, Egypte, Jordanie). Il les alourdit et rend le tout un brin martial et sombre.

Auteur :  Rebecca West [ 23 Juil 2021 22:39 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

.
Je viens de visionner le film. Il peut l'être sous Youtube.
Lampsaque a écrit :
La famille où se déroule l’action est une famille de marchands de canons, pourvue d’un titre de baron

Ceci n'engage que vous. Ce film est une fiction.

Citer :
Que le grand-père laisse Martin faire son numéro de chant : hautement invraisemblable.

Nous ne savons rien de l'âge de Martin sinon qu'il est majeur et sous l'emprise de sa mère. Majeur et détenteur (via son père) de la majorité des actions de l'aciérie.
Que son numéro fasse grincer quelques dents, rien de bien grave. Ceci est assez coutumier dans ces milieux où les codes et l'argent ouvrent tout. Voyez le prince Youssoupov qui, avec le prince Dimitri Pavlovich se travestissaient en femmes pour des sorties. On affiche plus ou moins sa bisexualité.
Ceci contrarie l'aïeul mais dans ce milieu, contrairement à ce que vous écrivez, on ne se donne pas en spectacle. C'est ainsi, on avale la pilule et l'on se tait d'autant que Martin est l'aîné des petits-enfants.
Je passe sur le "2.". J'imagine que, déjà, les communistes n'étaient les seuls à passer à la trappe.
Par ailleurs ce film ne s'inscrit pas dans la catégorie "film historique", on peut même s'interroger sur le bien fondé du sujet.

Citer :
Mais on découvre que Joachim a été assassiné, au moyen du revolver de Herbert (l’assassin est, en fait, Friedrich, amant de la fille de Joachim).

Je crois que vous faites erreur. Cette femme est la belle-fille du patriarche, sinon la suite n'aurait aucun sens et Martin aucun droit sur les aciéries ou si peu.
Martin est le petit-fils de Joachim via son père. Nous l'apprenons de la bouche d'Herbert qui peste contre cette famille rigide qui a donné son aîné pour la patrie. Je pense que si vous n'avez pas compris cela ou si je me trompe, le reste du film ne tient pas la route (les biens, l'héritage, la dépossession de Martin etc.).
Nous apprenons en milieu de film je crois que l'assassin n'est autre que Friedrich. A ce moment, sa maitresse ayant Martin sous sa coupe, élève son amant et, pour ceci tout est bon. Assenbach laisse filer : il sait ce qu'il veut, il va oeuvrer comme on le fait dans cette famille : en jouant des uns contre les autres.
C'est assez commun et ne nait pas avec le National-Socialisme qui sert plus de tuteur épisodique. Le NS sert surtout à ceux qui ignorent les codes. Là, le parallèle montrent crument l'éphémère validité des choses, des personnes, des actes.

Citer :
Le meurtre du chef de la famille Krupp aurait fait les gros titres de la presse mondiale.

C'est vous qui mettez le nom Krupp. Croyez-vous un instant que ceci va être annoncé comme un meurtre ? Il faut être bien naïf. Monsieur le baron a eu un malaise et l'affaire s'arrête ici. C'était un vieux gêneur, comme l'oncle SA : les gêneurs passent à la trappe.
C'est ce qu'un homme comme Friedrich ne comprend pas, ivre de pouvoir et s'imaginant soudain intouchable.
Assenbach, pendant ce temps, échange avec Martin, lui ouvre les yeux. Va-t-il longtemps subir l'emprise de sa mère ? La regarder se vautrer dans le lit du comptable ? Donner des ordres à son beau-fils qui est le véritable héritier ? Et puis, au train où vont les choses, Martin pourrait avoir des frères qui sait ? Il serait bon que ce mariage reste stérile et, pour ceci, là encore il faut prendre des mesures. Martin a compris.

Citer :
Ils n’en sortent pas, malgré les cris de la gouvernante

La gouvernante ne "crie" pas. Ceci ne se fait pas dans ce milieu. Elle appelle la fillette puis prend la décision de coucher la plus petite. Sans doute redescendra-t-elle.

Citer :
Martin séduit une enfant d’environ sept ans, Olga. Elle se pend.

Martin ne séduit pas l'enfant. L'enfant est maltraitée au sein de sa famille, elle va vers qui la câline, bien ignorante de ce qui est de la pédophilie. A noter que l'enfant est juive et que Martin va être le fruit d'un chantage initié par Konstantin qui n'a toujours pas digéré son éviction. C'est un "lourd", les traits le montrent, les goûts aussi : il ne peut supporter que son fils (orphelin de mère) fasse de la musique. On sent que le fils ne souhaite qu'une chose, s'évader. Il souhaiterait suivre Herbert...

Citer :
Plus tard, Martin viole sa mère.

C'est totalement faux et Martin ne s'y trompe pas en demandant (par 3 fois je crois) à sa mère de quitter sa chambre tout en criant : "... c'est lui [Herbert] qui t'envoie !...". La mère se laisse docilement faire. On sent que cette femme à ce moment vacille. Elle aime (mal ?) son fils, elle est fatiguée, elle se drogue (ce n'est là encore ni nouveau ni une tare dans certains milieux. L'archiduc Rodolphe se droguait et sa mère parfois, je crois).

Citer :
À ma connaissance, en 1933, on se mariait au temple, pas chez soi. Et la cérémonie n’était pas aussi succincte

Vous oubliez le contexte. C'est un mariage d'opérette. La mère de Martin a abandonné, elle n'est plus réactive, elle ne se bat plus, elle ne comprend plus et ne cesse de serrer dans sa main une mèche de cheveu. Les cheveux sont très certainement ceux de Martin enfant. Le ruban qui les entoure est bleu, les cheveux sont blonds. Cette femme tout à coup comprend que tout est terminé. Elle joué et perdu face à Aschenbach. Elle a eu la naïveté de croire qu'elle se battait "dans la même cour", que son statut etc. Il n'en est rien. De toutes les manières, le couple est déjà prisonnier. La chance de s'en tirer avec un peu de dignité, c'est Martin qui l'offre. Ce femme sait ce qui arrive à ceux qui ne marche pas droit : Herbert est venu le lui rappeler avant de se rendre à la Gestapo.

Vous évoquiez les coiffures. Elles sont totalement du temps : cheveux courts et crantés pour les femmes. Il faut, de plus, avoir à l'esprit que les "invités" n'ont pas été recrutés sur le haut du pavé.
Les aciéries ne poseront aucun problème et mieux, si Martin disparait elles iraient à son cousin qui est devenu membre de la SS. Il voulait s'évader, Aschenbach lui a montré le chemin...

*-*

Auteur :  Lampsaque [ 23 Juil 2021 22:45 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

GustavedeBeaumont a écrit :
Vézère a écrit :
Cela ne concerne que les pavillons des bâtiments de guerre

Vous avez raison. Merci de cette rectification.

@Lampsaque: puisque ce sont vos goûts personnels, permettez un autre point de vue. Hormis les drapeaux monochromes (drapeau corse, drapeau breton, que je trouve très beaux, le blanc et le noir se complétant), le noir n'est jamais très heureux sur un drapeau avec d'autres couleurs (Belgique, Irak, Syrie, Allemagne, Egypte, Jordanie). Il les alourdit et rend le tout un brin martial et sombre.


Ah, c'est étonnant comment les goûts peuvent différer.
Il n'y a pour ainsi dire pas de drapeau que je trouve pire que le drapeau breton. Malgré tous mes efforts je n'ai jamais pu l'encadrer.
Serais-je breton et régionaliste ou indépendantiste que j'aurais un grave problème...

Le sigle de la Société Générale, noir et rouge, me semble de toute beauté. Identique au drapeau anarcho-communiste.

Auteur :  Lampsaque [ 24 Juil 2021 5:08 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Lampsaque a écrit :
Mais on découvre que Joachim a été assassiné, au moyen du revolver de Herbert (l’assassin est, en fait, Friedrich, amant de la fille de Joachim).


Ici j'ai fait une erreur.
Je rectifie : amant de la bru de Joachim.

Auteur :  Rebecca West [ 24 Juil 2021 20:25 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Duc de Raguse a écrit :
C'est marrant mais lorsque j'ai vu la dernière fois ce film - cela remonte un peu, aussi mes souvenirs sont peut-être faux - j'étais persuadé que Martin (ou son âme damnée) l'avait tuée pour qu'elle se taise.

Dans le film, à 1.23.20, on assiste à un échange entre Aschenbach et la baronne Sophie von E. On constate la porosité des services et Aschenbach évoque les liens de Konstantin avec la gestapo et sa place reconnue au sein de la SA. Il essaie de faire comprendre à Sophie le nouvel ordre des choses : personne n'est à l'abri un fois que l'on a cessé de servir au grand oeuvre. Sophie ne comprend visiblement pas puisqu'elle va jusqu'à évoquer un marché d'égal à égal.

Ce qui est enregistré sont les aveux de Martin en mode "spectateur" du geste de la fillette. Au point de pression où il était, pourquoi mentir ? La seule qui "sait" est l'incontournable Sophie qui exige de son fils la vérité afin de contrer le chantage de Konstantin.

On peut s'apercevoir que le personnel de maison (au moins un jeune homme) n'est plus fiable. Tout le monde cherche Martin, le domestique au courant de la cachette se tait. A qui obéit-il ? Combien de domestiques renseignent ? Renseignent qui ?
Lorsqu'il a apprend via sa maîtresse que l'enfant "délire", Martin montre une grande fébrilité. Maintenant ceci peut être le fruit des liens construits avec l'enfant. Lorsque la fillette est maltraitée, Martin ne peut supporter les cris et les pleurs de l'enfant.

Konstantin sera le premier prévenu de l'affaire. Il ne pouvait ignorer -vu son statut- la liaison de Martin. La police est remontée jusqu'à la maîtresse de Martin. La fillette a parlé : qu'a-t-elle dit ? Elle a très certainement évoqué "l'homme d'à côté", ses cadeaux, ses demandes. La maîtresse est questionnée, les cadeaux faits par Martin (des bijoux pour l'essentiel, saisis ainsi que l'étui à cigarettes que reconnait Konstantin). Martin n'avait très certainement pas décliné son identité à la fillette.
Le seul délit "majeur" semble être les rapports de Martin -pas tant avec une fillette- mais parce-que la fillette est "juive".
*-*

Auteur :  Lord Foxhole [ 29 Juil 2021 20:35 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Lampsaque a écrit :
Narduccio a écrit :
Un magnétophone dans les années 1930 ?


Oui, et ça n'a rien d'invraisemblable, je vous renvoie à wikipedia.

Pour ceux qui n'aiment pas Wikipedia, on peut trouver ici un petit article sur les enregistreurs à bande magnétique....
http://www.emtec-international.com/fr/c ... e-recorder

Pour être honnête, il me semble qu'il s'agit-là d'une technologie (allemande) très moderne pour l'époque.... Pas sûr que le Magnetophon ait été à la portée de toutes les bourses.


Image

Auteur :  Narduccio [ 29 Juil 2021 22:46 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

D'autant plus que l'action du film se passe en 1933, mais que cet appareil n'a été présenté au public qu'en 1934.

Auteur :  Lord Foxhole [ 30 Juil 2021 17:25 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Narduccio a écrit :
D'autant plus que l'action du film se passe en 1933, mais que cet appareil n'a été présenté au public qu'en 1934.

Ben, à quelques années près.... On peut considérer ça comme une licence artistique. Le film de Visconti n'est pas un documentaire historique ! :mrgreen:

Auteur :  marc30 [ 31 Juil 2021 21:32 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Lampsaque a écrit :
GustavedeBeaumont a écrit :
Vézère a écrit :
Cela ne concerne que les pavillons des bâtiments de guerre

Vous avez raison. Merci de cette rectification.

@Lampsaque: puisque ce sont vos goûts personnels, permettez un autre point de vue. Hormis les drapeaux monochromes (drapeau corse, drapeau breton, que je trouve très beaux, le blanc et le noir se complétant), le noir n'est jamais très heureux sur un drapeau avec d'autres couleurs (Belgique, Irak, Syrie, Allemagne, Egypte, Jordanie). Il les alourdit et rend le tout un brin martial et sombre.


Ah, c'est étonnant comment les goûts peuvent différer.
Il n'y a pour ainsi dire pas de drapeau que je trouve pire que le drapeau breton. Malgré tous mes efforts je n'ai jamais pu l'encadrer.
Serais-je breton et régionaliste ou indépendantiste que j'aurais un grave problème...

Le sigle de la Société Générale, noir et rouge, me semble de toute beauté. Identique au drapeau anarcho-communiste.



Tout à fait d'accord

Ce drapeau breton date des années 30 et a été imité du drapeau américain

Le drapeau breton historique était une croix noire sur fond blanc(dans le style du drapeau anglais)

Auteur :  Lord Foxhole [ 01 Août 2021 0:10 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

marc30 a écrit :
Le drapeau breton historique était une croix noire sur fond blanc(dans le style du drapeau anglais)

Il s'agit d'une croix de Saint Georges...
D'après ce que j'ai trouvé, la « croix noire » ( Kroaz du en breton ) est surtout utilisé comme pavillon maritime.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kroaz_du

Image

Auteur :  Lampsaque [ 12 Sep 2021 19:51 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Dans Le mystère Mussolini (2021), de Maurizio Serra.
[La nuit des longs couteaux] « Je tiens de sources fiables que [Visconti] était à l’époque très lié avec des officiers de Röhm, tous homosexuels. La répression des SA, revendiquée par Hitler comme la répression d’une tentative de putsch (inexistante) de la part d’ ’’individus aux mœurs perverses’’ déterminera l’engagement antinazi (puis antifasciste) du grand cinéaste. »

Je laisse bien entendu à Maurizio Serra la responsabilité de ses affirmations…

Auteur :  Pierma [ 12 Sep 2021 20:12 ]
Sujet du message :  Re: "Les Damnés", de Luchino Visconti.

Lampsaque a écrit :
Dans Le mystère Mussolini (2021), de Maurizio Serra.
[La nuit des longs couteaux] « Je tiens de sources fiables que [Visconti] était à l’époque très lié avec des officiers de Röhm, tous homosexuels. La répression des SA, revendiquée par Hitler comme la répression d’une tentative de putsch (inexistante) de la part d’ ’’individus aux mœurs perverses’’ déterminera l’engagement antinazi (puis antifasciste) du grand cinéaste. »

Je laisse bien entendu à Maurizio Serra la responsabilité de ses affirmations…

Curieuse naissance d'une vocation démocratique... 8-|

ça mériterait d'être sourcé. (Quelles sources fiables ?)

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