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Message Publié : 30 Mai 2022 8:13 
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Comme d'autres l'ont dit avant moi, je suis persuadé que des projets d'AMGOT en France ont bien existé, mais que tous les acteurs anglo-américains ne partageaient le même point de vue sur ces projets.

Dès le 28 mars, Viénot, l'ambassadeur de la France libre auprès du gouvernement britannique, alerte le général de Gaulle sur la possibilité d'une administration anglo-américaine de la France libérée. Monnet, de son côté, tempère certes cette menace, mais l'état-major gaulliste s'inquiète.

Le 21 avril, de Gaulle décide donc de prendre une ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la libération pour couper l'herbe sous le pied des Alliés. Le 25 avril, alors que des échanges militaires débutent sur le projet de débarquement, les Français en sont exclus. Mesure de rétorsion ?

En mai, le général Koenig, délégué du CFLN auprès du général Eisenhower, tente d'obtenir une administration des territoires libérés par le CFLN, ce qui conduit à inviter le général de Gaulle à Londres (tout en espérant ainsi le briefer sur le débarquement du 6 juin et obtenir de sa part une intervention à la radio).

Le général de gaulle rejette évidemment l'AMGOT - plus particulièrement la capacité de nommer les représentants de l'Etat, d'où les nominations-éclair des commissaires de la République évoquées dans des messages précédents -, mais aussi l'usage d'une monnaie frappée par les Anglo-Américains, enfin l'administration de l'empire. C'est aussi pour cela que l'AMGOT a finalement été écarté, car outre les inquiétudes d'Eisenhower, de nombreuses personnalités britanniques comme Anthony Eden craignaient qu'une administration américaine de la France libérée ne fasse souffler un vent de décolonisation sur son empire... et qu'il atteigne ensuite l'empire de Sa Majesté.

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Message Publié : 30 Mai 2022 8:23 
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Pierre de L'Estoile
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Dupleix a écrit :
une note de Roosevelt du 15 mars 1944, où Eisenhower recevait le droit de déterminer "où, quand, et comment une administration civile sera installée en France et régie par des citoyens français, en se souvenant que la situation militaire devait toujours prévaloir"
Autrement dit, pour Roosevelt il n'y avait pas d'autorité française capable ni en droit ni en fait d'administrer immédiatement le pays et c'est le commandement militaire qui devra s'en charger, lequel décidera quand il conviendra de passer la main.

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Message Publié : 30 Mai 2022 20:40 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Je complète la citation de la note de Roosevelt (je n'ai pas la note elle-même, seulement la citation qu'en fait O. Wieviorka) :
Eisenhower pouvait également "consulter le CFLN et l'autoriser [...] à sélectionner et installer le personnel nécessaire à cette administration. Vous n'êtes cependant pas limité à négocier exclusivement avec ce comité et c'est vous qui déterminerez, selon les cas et quand vous l'estimerez nécessaire, si une autre solution est préférable". O.W. ajoute : il lui était toutefois interdit d'entrer en contact avec le gouvernement de Vichy en tant que tel, "si ce n'est pour le détruire".

Donc, le CFLN est bel et bien cité dans la note, et au vu du texte ci-dessus je ne pense pas que l'interprétation de Barbetorte soit la bonne. L'idée de Roosevelt (à ce moment, le 15 mars 44) n'est manifestement pas d'instaurer une administration militaire : sinon, il l'imposerait clairement (d'autant qu'il y a des services administratifs américains dont c'est le rôle), ne laisserait pas une telle latitude à Eisenhower, et n'aurait aucune raison de mentionner le CFLN.

Ceci dit, merci beaucoup à Barbetorte pour cette source (Robertson) qui me semble exactement le livre capable de répondre à mes interrogations. Je vais me mettre en quête de ce pas...


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Message Publié : 30 Mai 2022 21:20 
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Roosevelt n'a JAMAIS désarmé face à De Gaulle.

Sa reconnaissance du gouvernement provisoire se produit en octobre 44, parce que la presse anglo-saxonne est déchaînée, et clame à longueur de reportages et d'éditoriaux qu'il n'y a pas de doute sur "qui gouverne en France", que ce gouvernement d'union nationale donne toutes les garanties démocratiques possibles en de telles circonstances, et que la plaisanterie a assez duré.

Même Cordell Hull, longtemps prévenu contre De Gaulle, en convient depuis des semaines.

Puis soudain, Roosevelt cède, et tellement vite que les gouvernements anglais et russes, qui s'étaient abstenus jusque-là pour ne pas le froisser, ont juste le temps de se joindre à lui et d'éviter une cacophonie ridicule.

A cette date, les gouvernement alliés en exil à Londres ont reconnu le GPRF depuis longtemps, peut-être même au moment de sa proclamation, ou peu après, i.e. au moment du débarquement.

Les instructions à Eisenhower c'est de la flute : Eisenhower se voit autorisé à négocier avec qui il voudra, De Gaulle inclus, je l'admets, mais De Gaulle ne se conçoit (lui-même et pour ceux qui voudraient négocier avec lui) que comme interlocuteur exclusif. Eisenhower demande depuis des mois qu'on règle la question des rapports avec ce que De Gaulle va mettre en place : une administration solide. Eisenhower ne tombe pas de la lune, il y a un service de renseignement américain, et les Anglais se chargeraient de le lui dire s'il l'ignorait : il sait parfaitement que les futurs préfets, ou un délégué faisant office, sont déjà clandestinement en train de camper à proximité de leur préfecture.

Il attend un accord américano-français, même un simple mémorandum conclu avec le CFLN, pour régler les détails de la prise en main de l'administration civile et les engagements de De Gaulle - déjà sur le simple point de la logistique - vis à vis des armées alliées.

mais non, rien à faire : Roosevelt ne veut rien entendre. Dans les faits tout se fera au fil de l'eau : virer les officiers de l'AMGOT de Normandie, diriger Leclerc vers Paris, etc... - Eisenhower l'a promis à De Gaulle avant de quitter Alger pour Londres : "Il y a les instructions de mon gouvernement et il y a les faits. Dans les faits je ne connaîtrai que vous."

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Message Publié : 30 Mai 2022 22:17 
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Grégoire de Tours
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J'en conviens tout à fait. Roosevelt se faisait une idée de la légitimité manifestement plus étroite que De Gaulle, idée qui l'a conduit d'abord à ne traiter qu'avec Vichy, puis à vouloir écarter De Gaulle considéré plus ou moins comme un putschiste en puissance.
Heureusement, Eisenhower s'est montré pragmatique, et surtout de Gaulle a joué de main de maître pour être reconnu par la population française libérée et ainsi mettre Roosevelt devant le fait accompli.
J'ai été particulièrement ébloui par le passage où De Gaulle explique dans ses mémoires que, une fois reconnu comme autorité légitime par la population française, la "formalité de la reconnaissance" ne l'intéressait plus : il se trouvait à présent en position de force, ce que le vieux briscard de Washington n'avait pas vu venir.

En même temps, comme le fait remarquer André Kaspi dans le débat qui a suivi le documentaire, Roosevelt avait une guerre mondiale à gagner et le cas de la France n'était sans doute qu'une petite partie de ses soucis.


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Message Publié : 30 Mai 2022 22:37 
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Dupleix a écrit :
En même temps, comme le fait remarquer André Kaspi dans le débat qui a suivi le documentaire, Roosevelt avait une guerre mondiale à gagner et le cas de la France n'était sans doute qu'une petite partie de ses soucis.

Il faut croire que cette guerre mondiale lui laissait du temps : il n'a pas cessé de harceler De Gaulle. Lequel, après une période à Alger où il a cru devenir cinglé (le pauvre homme en arrivait à voir des complots même lorsque ce n'était - rarement - pas le cas, mais il était bien entouré.) indique à son "gouvernement", avant de partir aux USA, où il a - enfin - été invité par Roosevelt, au printemps 44 : "Je n'ai rien à demander à Roosevelt. La question de la reconnaissance m'intéresse médiocrement. Aller à Washington pour y poser ma candidature serait inconvenant."

Le sujet vous intéresse, lisez Kersaudy : même si on en vient à plaindre De Gaulle, la façon dont Roosevelt et Churchill lui envoient des représentants officieux qui vont se rallier à lui, et dont Roosevelt, à chaque tentative de "sortir" De Gaulle du jeu se prend les pieds dans le tapis, c'est un régal. A la limite, c'est drôle, même si De Gaulle n'est pas toujours à la noce, loin de là...

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Message Publié : 31 Mai 2022 11:06 
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Pierre de L'Estoile
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Dupleix a écrit :
Donc, le CFLN est bel et bien cité dans la note, et au vu du texte ci-dessus je ne pense pas que l'interprétation de Barbetorte soit la bonne. L'idée de Roosevelt (à ce moment, le 15 mars 44) n'est manifestement pas d'instaurer une administration militaire : sinon, il l'imposerait clairement (d'autant qu'il y a des services administratifs américains dont c'est le rôle), ne laisserait pas une telle latitude à Eisenhower, et n'aurait aucune raison de mentionner le CFLN.
Le CFLN est bien cité mais il ne lui est reconnu aucune autorité alors qu’il administre déjà de façon satisfaisante l’Algérie et les colonies ayant rejoint la France Libre. Une administration purement militaire n’a été mise en place nulle part, si ce n’est par le Reich dans les territoires qu’il avait annexés comme la Pologne. L’Allemagne avait installé des Kommandatur dans la zone occupée tout en laissant en place l’administration française. Selon Roosevelt, la France aurait dû passer d’une occupation allemande à une occupation anglo-américaine, certes plus sympathique mais néanmoins inacceptable par les Français.


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Message Publié : 01 Juin 2022 10:51 
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Le positionnement des Anglais est à regarder sous l'angle des rapports franco-britanniques pendant la période 1943-1944 :

Créé en juillet 1943, le Comité français de libération nationale (CFLN) est reconnu par les Américains, les Anglais et les Russes le 26 août suivant, mais à l'automne 1943, les arrestations de Boisson (Haut-Commissaire en Afrique française) et Peyrouton (gouverneur général d'Algérie) brusquent les Alliés. Les Américains sont agacés de ces "règlements de compte" entre Français, tandis que certains Anglais, comme Eden ou MacMillan, prônent la modération et appellent à accepter l'autorité de la France Libre sur ses ressortissants, y compris dans la liquidation des contentieux de collaboration.

Très rapidement, le CFLN pose dans ses débats avec les Anglais et les Américains la fameuse question des autorités gouvernementales dans la France libérée. Le 6 janvier 1944, René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères du CFLN, écrit ainsi aux Anglais pour demander le règlement de cette question avant tout débarquement en France métropolitaine. Churchill et de Gaulle se parlent à Marrakech les 12-13 janvier suivants mais le Premier ministre britannique est inquiet de la brutalité du général de Gaulle, que cela soit dans l'affaire du Liban (novembre 1943) ou dans l'arrestation de Boisson et Peyrouton.

Mi-janvier 1944, Emmanuel d'Astier, Commissaire à l'Intérieur du CFLN, double les entretiens avec les Anglais sur cette question d'autorité gouvernementale post-débarquement, mais Kersaudy raconte dans son livre comment Churchill dit en même à Eden son souhait de ne pas conclure d'accord sur l'administration de la France libérée dans l'immédiat. Churchill et d'Astier se voient ensuite le 2 février, à Londres, ce qui conduit à une coopération franco-britannique renforcée dans le domaine économique (19 février 1944), antichambre à une reconnaissance de la compétence "hors-militaire" du CFLN.

Le 24 février, nouvelle étape de cette coopération franco-britannique, de Gaulle écrit à Massigli pour évoquer une "fédération stratégique et économique entre la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, fédération à laquelle pourrait se rattacher la Grande-Bretagne". Sensible à cette démarche, Eden travaille en coulisses à la reconnaissance de l'autorité d'un gouvernement provisoire français sur la zone libérée puis l'organisation d'élections.

Renversement de situation, le 29 février, Roosevelt convainc Churchill du danger gaulliste. Il faut dire qu'Edward Spears, le ministre plénipotentiaire britannique en Syrie et au Liban, bombarde son Premier message de messages inquiétants sur les ambitions françaises au Levant. Conséquence directe, les Français sont écartés du partage futur de la flotte italienne (mars 1944). Le 6 mars, pendant les entretiens Churchill-Roosevelt, l'animosité anti-de Gaulle/CFLN est à son comble.

C'est dans ce contexte que, le 14 mars, le CFLN promulgue l'ordonnance sur l'exercice des pouvoirs civils et militaires après la libération (cf mon message précédent). Le lendemain, Roosevelt indique à Eisenhower qu'il aura liberté de traiter avec les autorités de son choix dans la France libérée. Le 18 mars, le général de Gaulle cherche à renverser la situation avec une offensive de charme vis-à-vis des Anglais dans un discours où, évoquant l'avenir de l'Europe, il mentionne le rôle important de la Grande-Bretagne dans la future fédération européenne.

Le 28 mars, Viénot rapporte que le discours a retenu l'attention d'Eden, mais que celui-ci est minoritaire chez les Anglais. Le 4 avril, Viénot échange d'ailleurs avec Churchill, qui s'agace de l'ingérence française dans l'avenir de l'Italie et de la radicalité du général de Gaulle, cette fois-ci dans le cadre du procès Pucheu, ministre de Vichy, rallié à Giraud, jugé courant mars 1944 et fusillé dans les semaines suivantes à l'hippodrome d'Alger.

Le 9 avril, les Américains mettent un nouveau coup d'épée au CLFN, en expliquant qu'il assurera la direction du pays, "sous la surveillance du commandement suprême des alliés" ; le 12 avril, Churchill, échangeant avec Roosevelt, juge même qu'il n'est pas nécessaire d'informer le CFLN des détails du débarquement en France. Le 19 avril, les communications télégraphiques chiffrées sont coupées entre Alger et Londres, ce qui constitue un "outrage" à la France libre et hystérise le général de Gaulle.

Pourtant, l'historien André Gillois (contemporain des événements et Français Libre) raconte qu'à la même époque, Churchill aurait reçu Yvon Morandat, délégué politique du général de Gaulle, pour l'assurer qu'il s'opposerait aux projets américains d'AMGOT. Le 7 mai, pour forcer la main des Anglo-Américains, de Gaulle s'adresse aux Russes depuis Tunis en appelant à une coopération directe avec l'Est dans l'Europe libérée. Il agite la menace russe pour mieux négocier avec l'Ouest.

Le 24 mai, ulcéré par ces tentatives gaullistes de négocier avec l'Est, Churchill affirme qu'il ne peut pas reconnaître le CFLN car il n'est pas sûr "qu'il représente la nation française" et ne veut donc pas l'imposer au pays libéré. Fin mai, la politique soviétique du général de Gaulle et le récit dans la presse anglaise des exploits militaires des Français en Italie amènent toutefois Churchill à réviser son jugement, changer de pied et organiser un échange avec son homologue français le 4 juin suivant.

Le récit de la rencontre, fait par de nombreux contemporains et plus tard historiens, relève de la bataille homérique. De Gaulle éructe contre les projets américains d'AMGOT, s'estime trahi par les Anglais, refuse que les officiers français de liaison accompagnent les états-majors américain et britannique pour "ne pas contribuer à l'usurpation" de la libération anglo-américaine... et puis dans la nuit du 5 au 6 juin, Viénot fait la navette, tente de concilier les points de vue, obtient que 20 membres des FFL accompagnent le débarquement des troupes alliées, mais la question administrative de l'organisation du pays libéré n'est toujours pas réglée.

Le 7 juin, Churchill appelle l'ambassadeur américain à Londres (John Winant) à la recousse, pour négocier un accord tripartite, mais le lendemain, une déclaration d'Eisenhower sur la monnaie en circulation dans l'Europe libérée tend de nouveau toutes les parties, notamment le camp français. Le 9 juin, Eden propose donc à Viénot une négociation franco-britannique sur l'administration de la France libérée, à l'exclusion de la question monétaire sous supervision américaine. Fin juin, les Américains éditent plusieurs mémorandums sur l'armée française, les questions de monnaie, les biens ou encore l'information, qui marquent une forme de reconnaissance du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et un début de discussion sur l'administration de la France libérée.

De nombreux désaccords subsistent encore mais les Anglais se font intermédiaires entre Américains et Français, notamment le 10 juillet puis le 15 juillet, en relayant les propositions d'amélioration des "mémorandums". Le 24 juillet, le Foreign Office britannique monte d'ailleurs au front pour se dire solidaire de certaines revendications françaises (sur les officiers de liaison administrative). Les accords sont finalement réglés le 25 août, en pleine libération de Paris : 7 accords tripartites, 2 accords franco-américains et 1 accord franco-britannique qui prévoient des négociations sur un prêt-bail et la reconnaissance de l'autorité du GRPF sur la France libérée !

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Message Publié : 01 Juin 2022 10:55 
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Merci pour ces rappels Jadis !

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Message Publié : 01 Juin 2022 15:59 
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Jadis a écrit :
Créé en juillet 1943, le Comité français de libération nationale (CFLN) est reconnu par les Américains, les Anglais et les Russes le 26 août suivant, mais à l'automne 1943, les arrestations de Boisson (Haut-Commissaire en Afrique française) et Peyrouton (gouverneur général d'Algérie) brusquent les Alliés.

Il faut préciser qu'il est reconnu de façon unanime... dans son autorité sur l'AFN libérée qu'il administre déjà ! :mrgreen:

Et peut-être même sous condition que Giraud en reste part de la direction bicéphale. (à voir, avec les dates, mais Roosevelt sera intraitable dans ces négociations : pas de Giraud, pas d'armes américaines... De Gaulle lui donnera la direction de l'armée, du coup, tout en le "sortant" du "gouvernement" avec sa propre permission. - Giraud ne comprenait pas ce qu'il venait de signer là, Pleven avouera en avoir été un peu gêné.)

Que De Gaulle exige de virer les hiérarques vichystes est une affaire interne française qui ne regarde personne (De Gaulle et Giraud font voter le "conseil de direction", j'ai oublié son nom, où Giraud et De Gaulle ont leurs représentants) et c'est la moindre des choses. Il me semble d'ailleurs que l'un d'eux, voyant comment tournaient les choses, démissionnera de lui-même. (Noguès, ou Peyrouton ?)

De Gaulle excédé par les empiétements américains décide même un beau matin, unilatéralement, de dénoncer l'accord Eisenhower-Darlan, et reprend sous gestion légitimement française les ports, les installations ferroviaires, et je ne sais quoi encore..toujours en AFN. Personne n'aura à s'en plaindre, Eisenhower constatera que ça ne donne lieu à aucun abus et que les dockers, conducteurs SNCF sont bien là pour son armée. (Ce sont les premiers pas du revirement d'Eisenhower : il s'aperçoit qu'il n'a pas affaire à des charlots chamailleurs, pour simplifier. Il viendra début 44 s'excuser auprès de De Gaulle, expliquant qu'on lui avait fait de lui un portrait totalement faux. - De Gaulle se fend de deux mots d'anglais :"You are a man", "car vous savez dire je me suis trompé.")

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Message Publié : 02 Juin 2022 17:28 
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Pierma a écrit :
Il faut préciser qu'il est reconnu de façon unanime... dans son autorité sur l'AFN libérée qu'il administre déjà !

Et peut-être même sous condition que Giraud en reste part de la direction bicéphale. (à voir, avec les dates, mais Roosevelt sera intraitable dans ces négociations : pas de Giraud, pas d'armes américaines... De Gaulle lui donnera la direction de l'armée, du coup, tout en le "sortant" du "gouvernement" avec sa propre permission. - Giraud ne comprenait pas ce qu'il venait de signer là, Pleven avouera en avoir été un peu gêné.)

Oui, la reconnaissance du CFLN d'août 1943 est encore une autre paire de manches... qui nous projette plus loin encore dans le passé, grosso modo en octobre-novembre 1942.

En décembre 1940, Roosevelt avait fait nommer l'amiral William Leahy comme ambassadeur des Etats-Unis en France, avec pour mission de convaincre le vieux maréchal Pétain qu'il avait encore en sa possession deux armes pour combattre et résister : l'empire et la flotte française. Parallèlement, l'ambassade américaine en France charge Robert Murphy, consul à Paris ayant assuré l'intérim avant l'arrivée de Leahy, d'engager une tournée des possessions françaises en Afrique pour y nouer des contacts avec les hauts fonctionnaires.

Le 26 février 1941, les Américains pensent avoir trouvé un allié en la personne de Weygand, nommé délégué général pour l'Afrique du Nord par Pétain. Weygand signe en effet l'accord Weygand-Murphy, qui prévoit l'acheminement de produits alimentaires américains, d'éléments radio, mais aussi d'essence, de pétrole, d'huile, de sucre en Afrique française (avec une interdiction de réexportation vers la métropole).

Toutefois, la politique de collaboration accrue avec les Allemands de Vichy conduit au rappel de Weygand en novembre suivant, à la suspension de l'accord Weygand-Murphy (21 novembre) puis la suspension définitive de toute aide américaine avec le retour de Laval au pouvoir (avril 1942).

En avril 1942, l'amiral Leahy demande à être rappelé tandis que Murphy poursuit sa mission en échangeant avec l'amiral Darlan ou avec le général Giraud, évadé de la forteresse allemande de Königsten. En septembre 1942, Murphy est reçu par le président américain à New York et apprend l'imminence d'un débarquement allié en Afrique du Nord. Il ne croit pas que le général de Gaulle puisse rassembler les Français et s'interroge donc sur d'autres hypothèses.

En octobre 1942, Leahy, devenu chef d'état-major particulier de Roosevelt, écrit à Murphy pour lui signaler que Darlan a fait des avances aux Américains et pourrait être ce "chef", mais parallèlement Murphy rencontre Giraud, qui a sa préférence. Le 8 novembre, l'opération Torch débute en Afrique du Nord et le général Mark Clark, adjoint d'Eisenhower, entame des discussions avec Darlan (ce qui suscite des réactions négatives dans la presse alliée). Anthony Eden écrit même au Département d'Etat américain pour l'alerter sur les conséquences politiques du "Darlan deal" (16 novembre 1942) et, de manière générale, sur la possibilité de s'allier avec des anciens "collaborateurs".

En décembre 1942, les Alliés se posent donc la question du choix du "partenaire" français dans la poursuite de la guerre. Roosevelt demande à ses conseillers Harry Hopkins (intime du président) et Felix Frankfurter (juge à la Cour suprême), ainsi qu'au Français Jean Monnet, de réfléchir à la question, ce qui se matérialise par un mémorandum du 23 décembre 1942, qui affiche la primauté de la situation militaire sur la question politique, ne reconnaît d'autorité ni à Pétain, ni à Darlan, ni à Giraud, ni à de Gaulle, enfin juge que de Gaulle doit se placer sous les ordres de Giraud dans le cadre d'une future administration militaire des territoires libérés.

L'assassinat de Darlan (24 décembre) change brutalement la donne, rend le mémorandum obsolète et encourage les Anglais, comme les Américains à accélérer la réconciliation de Giraud et de Gaulle. En janvier 1943, à Casablanca, Roosevelt rencontre Giraud, lui promet le réarmement de onze divisions françaises et lui donne autorité sur tous les territoires français ayant rejeté l'autorité de Pétain, puis obtient la fameuse poignée de main Giraud-de Gaulle, prélude (espéré) à la réconciliation.

Hopkins conseille alors à Roosevelt d'envoyer Monnet à Alger pour "réconcilier les Français" (notamment les deux généraux), mais sa mission n'est pas vraiment comprise localement et son arrivée, début février, prête à polémique dans l'ensemble des camps politiques. Avec Murphy, il persuade néanmoins Giraud de prononcer un discours sur l'organisation politique du régime d'Alger (14 mars 1943), ce qui le pose en "chef" de la France combattante.

Le 22 mars, lors d'une rencontre entre Eden et Cordell Hull, le Secrétaire d'Etat américain, les deux puissances alliées refusent toutefois que Giraud ne mette en place un "gouvernement français", même provisoire, et suggèrent plutôt un "comité national". Au même moment, de Gaulle réclame un avion pour se rendre en Afrique du Nord et régler la question avec Giraud, ce qui lui est refusé (2 avril) au prétexte que son arrivée pourrait désorganiser le théâtre d'opérations militaires sur place !

Une série de négociations entre Giraud et de Gaulle occupe le mois de mai, avec quelques crises (notamment le 4 avril) jusqu'à un courrier de Giraud du 17 mai, qui décide de Gaulle à se rendre à Alger le 30 mai. Le Comité français de libération nationale (CFLN) est créé le 3 juin autour de coprésidents (Giraud-de Gaulle), de deux commissaires gaullistes (Philip et Massigli), de deux commissaires giraudistes (Monnet et le général Georges) et d'un "indépendant" (le général Catroux, en réalité homme-lige du général de Gaulle à Alger, malgré leurs désaccords réguliers).

Dès le 1er juin, confiant, Murphy enjoint le gouvernement américain à se préparer à une reconnaissance officielle du CFLN, demande répétée le 11 juin suivant, sans suite immédiate. En effet, de Gaulle, fidèle à lui-même, menace, tape du poing sur la table, annonce sa démission du CFLN le 9 juin, au point que Murphy semble être à bout le 17 juin, quand il écrit à Churchill, "J'en ai assez de De Gaulle et des machinations personnelles et politiques perpétrées dans le secret de ce comité".

La reconnaissance du CFLN devient donc pour Murphy (comme Eisenhower auprès des Américains ou Macmillan auprès des Anglais) un élément essentiel pour amoindrir le poids politique du général de Gaulle au sein de la France combattante, quitte à ce qu'il en démissionne... mais après lui avoir donné le crédit nécessaire au moment de sa constitution. Le 5 juillet, Murphy et Macmillan entament donc une offensive de charme auprès de leurs gouvernements respectifs pour obtenir la reconnaissance diplomatique du CFLN.

Le 8 juillet 1943, convaincu de la pertinence de la stratégie politique, Churchill écrit à Roosevelt pour le convaincre de reconnaître le CFLN comme le "gouvernement de la France". Roosevelt lui répond le 22 juillet en estimant qu'il faut se limiter à une "acceptation" (pas une reconnaissance) et dans le seul domaine nécessaire aux activités militaires. Les jeux ne sont pas encore faits.

Au même moment, profitant d'un voyage de Giraud aux Etats-Unis, de Gaulle soutient une proposition de Monnet de scinder la coprésidence entre les affaires militaires (Giraud) et les affaires politiques (lui-même), ce qui lui donne l'ascendant en interne. En août, pendant la conférence de Québec, Churchill et Roosevelt s'entendent pour reconnaître le CLFN mais en des termes différents : reconnaissance formelle pour les Anglais, acceptation de l'autorité du CFLN sur les territoires et les peuples qui en reconnaissent l'autorité pour les Américains...

De leur côté, les Russes accueillent cette annonce avec enthousiasme et reconnaissent que le CFLN représente désormais "les intérêts nationaux de la République française", ce qui va donc bien plus loin que la position des Anglais ou des Américains. En fait, dès le 16 juin, le ministre russe Molotov avait déjà télégraphié à son ambassadeur Bogomolov son parti-pris en faveur du général de Gaulle et l'importance de reconnaître le comité français.

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Message Publié : 02 Juin 2022 18:03 
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Jadis a écrit :
En octobre 1942, Leahy, devenu chef d'état-major particulier de Roosevelt, écrit à Murphy pour lui signaler que Darlan a fait des avances aux Américains et pourrait être ce "chef", mais parallèlement Murphy rencontre Giraud, qui a sa préférence. Le 8 novembre, l'opération Torch débute en Afrique du Nord et le général Mark Clark, adjoint d'Eisenhower, entame des discussions avec Darlan (ce qui suscite des réactions négatives dans la presse alliée). Anthony Eden écrit même au Département d'Etat américain pour l'alerter sur les conséquences politiques du "Darlan deal" (16 novembre 1942) et, de manière générale, sur la possibilité de s'allier avec des anciens "collaborateurs".

La presse anglo-saxonne est déchaînée contre cet accord avec Darlan, l'homme qui a mis sa main dans celle d'Hitler. Roosevelt, qui l'a désigné sans complexe - et très démocratiquement, ça va sans dire :rool: - "Commandant civil et militaire" de l'AFN, est contraint d'en rabattre, et proclame qu'il ne s'agit que d'un "expédient provisoire".
De Gaulle de son côté écrit à Churchill pour lui demander de mettre son poids dans la balance pour dénoncer cette affreuse pantalonnade : "Nous ne somme plus à l'époque où l'on payait des mercenaires, ni au temps où le Grand Frédéric payait des hommes à la cour de Vienne, ni au temps des condotierre payés pour se battre par les cités italiennes. Et encore ne les mettait-on pas à la tête des états vaincus. Nous faisons la guerre avec l'âme des peuples. Si demain la France devait s'apercevoir que sa libération c'est Vichy, vous pourrez bien gagner la guerre, mais vous la perdrez d'une autre façon, et il n'y aura qu'un vainqueur : Staline."

Puis plus tard :"Attention, si vous allez en France sans moi vous y serez reçus à coups de fusils".

Ce qui n'empêchera pas, après l'assassinat de Darlan, que Roosevelt joue cette fois la carte Giraud, autrement dit encore Vichy. (Giraud qui ne "faisait pas de politique" - et se prenait pour un stratège militaire, au point de bouder parce qu'on le lui avait pas donné le commandement général des forces alliées - et résumait sa vision des communautés en AFN sous le slogan :"Le Juif à l'échoppe, l'arabe à la charrue" ce qui dit tout de sa finesse politique : il en était effectivement incapable.)

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Message Publié : 02 Juin 2022 20:09 
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Pierre de L'Estoile
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Il y a un autre élément dont Jadis n'a pas parlé qui est la constitution du CNR en mai 1943 sous la direction de Jean Moulon et la reconnaissance par le CNR de Gaulle comme chef du futur gouvernement provisoire. Churchill a dû en tenir compte tandis que Roosevelt a ignoré de fait d'importance capitale.


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Message Publié : 03 Juin 2022 3:00 
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Barbetorte a écrit :
Il y a un autre élément dont Jadis n'a pas parlé qui est la constitution du CNR en mai 1943 sous la direction de Jean Moulon et la reconnaissance par le CNR de Gaulle comme chef du futur gouvernement provisoire. Churchill a dû en tenir compte tandis que Roosevelt a ignoré de fait d'importance capitale.

A cette époque De Gaulle tente une double manoeuvre : il se prévaut de la direction politique acquise à Alger pour se faire reconnaître comme le chef naturel des résistants (il leur faut bien une direction politique démocratique représentative, que Emmanuel d'Astier - le chef de Libération - baptise aussitôt "le symbole") et dans le même temps il utilise l'appui du CNR, à peine acquis, pour se faire valoir auprès des Alliés comme représentant légitime des Français occupés mais non asservis.

Tout ça ne va pas sans tiraillements : les résistants prennent très mal qu'il reconstitue et appelle à l'assemblée consultative les représentants des partis démocratiques d'avant-guerre (qu'ils tiennent pour responsable de la catastrophe et surtout absents de la Résistance, à part des socialistes qui sauvent l'honneur de leur parti. Les syndicats pourquoi pas, mais ça va jusqu'à l'Alliance Républicaine, plutôt marquée à droite... De Gaulle est obligé d'adopter la désignation "les tendances démocratiques traditionnelles de l'opinion française", et c'est évidemment à destination des alliés, pour lesquels il rassemble des politiques très connus avant-guerre) et Henry Frenay ("Combat") supporte très mal la présence des communistes dans ces "tendances démocratiques" et surtout proteste contre ce pouvoir délégué à un seul. Mais enfin cahin-caha De Gaulle atteint son but : il représente de facto la France en guerre, sans concurrent immédiat,... sauf Vichy.

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Message Publié : 03 Juin 2022 8:56 
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Barbetorte a écrit :
Il y a un autre élément dont Jadis n'a pas parlé qui est la constitution du CNR en mai 1943 sous la direction de Jean Moulon et la reconnaissance par le CNR de Gaulle comme chef du futur gouvernement provisoire. Churchill a dû en tenir compte tandis que Roosevelt a ignoré de fait d'importance capitale.

Vous avez raison, je n'en ai pas parlé, mais le CNR n'est pas unanime derrière de Gaulle. Lors de la réunion constitutive du 27 mai 1943, Bidault propose en effet une mention désignant de Gaulle comme "le seul chef du gouvernement provisoire à créer", mais les communistes s'y refusent. Pour Pierre Villon, "cette formule ne tient pas compte de la réalité, [qui est que] de Gaulle est incapable de prendre effectivement le pouvoir entre ses mains puisqu'il est à Londres et que Giraud contrôle l'Algérie".

Moulin calme le jeu et obtient certes un vote à l'unanimité, mais il montre le jeu "de bascule" des communistes, qui ont un représentant auprès du général de Gaulle (Fernand Grenier) et un autre auprès de Giraud (Henri Pourtalet). D'ailleurs, à l'été 1943, les communistes défendront ardemment le modèle de coprésidence du CFLN.

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