Salut Yoyo,
Je n'ai effectivement pas personnellement travaillé sur les techniques d'allumage, c'est un ami ethnologue qui potassait cela, chez lui il y avait plein d'arc, de bois, de cordes, d'étoupes,... et on s'entraînait tous les deux, cela ne finît par fonctionner que lorsqu'on trouva la bonne nature de bois (?, ça date!). Tu m'as l'air très au courant des techniques, tes milliers d'essais t'ont fait conclure que la percussion était la meilleure solution, soit, je ne peux que consentir n'ayant moi-même jamais testé cette technique (tu me donneras plus de détail stp, ça m'intéresse). Comme tu le dis, à part les essais faits avec mon ami, qui ont fini par fonctionner (la technique acquise avec le bon bois, on a l'impression d'être de vrais pros!), mon expérience, au vu de ta qualification, reste très théorique. Mais je n'invente rien, cette théorie rend compte des études sur le terrain d'ethnologues sérieux (qui n'avaient rien contre la percussion et qui ne possédaient pas d'actions sur le commerce du bois
).
Je ne sais pas quoi te répondre de plus, continue à éclairer les gens, ils pourraient en avoir besoin si tout pète un de ces quatre jeudis
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Lili, content de t'amuser, je ne sais pas comment prendre ta remarque! Tu sembles toi-aussi très au courant. "Les mains qui brûlent pour la confection du feu" est un thème mythologique, un mythème comme disait Levi-Strauss. Pour ce qui concerne l'interprétation des usages antiques, c'est justement tout le travail de l'ethnologie et du folklore qui nous permet d'en dégager du sens. Pour être clair, la structure d'un récit reste seule capable de rendre compte d'une technique ou d'un trait culturel. Il est évident que même un enfant aurait vite compris, au premier frottement, qu'il fallait se protéger la main qui appuie. Mais la pensée mythologique fonctionne en ce sens, pour représenter ou signifier un homme pyrogène, un éclaireur, elle va nous mettre en exergue des Gauchers ou des Manchots. Dans le cas de Sceavola, la légende raconte qu'il n'hésita pas à se présenter devant l'ennemi (éclaireur et guerrier, cf Ulysse), à pénétrer dans la tente du chef et de plonger sa main gauche dans le brasier sans broncher, en disant: "Ce que je fais là, toute l'armée derrière moi est aussi capable de le faire, tous nous nous sacrifierons avec la même ferveur). Dumézil nous dit que cela reprend le thème de l'ordalie dans les Eddas où Thor (je crois) se dévoue pour mettre sa main gauche dans la gueule du loup Fenrir qui menace d'engloutir le monde. Relisez tout cela si ça vous intéresse, je ne me rapelle pas de tous les détails (trois tomes!).