Merci Catilina pour vos précisions, c'est très intéressant.
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Je n'y crois pas, donnez vos sources pour l'Afrique noire. Qu'est-ce que la souffrance coloniale , Ce terme est subjectif ! Vous croyez que la souffrance a disparu passée la joie de l'indépendance. Beaucoup de familles regardent d'abord les réalités, pas les états d'âme. La France assurait la sécurité, ce n'est pas rien en Afrique.
La souffrance coloniale sont tous les dégâts causés par la colonisation : massacres, travail forcé... et ceux-ci ne se limitent pas aux chiffres des victimes. Mais dépassent un cadre purement physique pour atteindre une dimension morale et psychologique : le code de l'Indigénat par exemple condamnait le refus d'un colonisé à saluer le colonisateur. C'est en ce sens que j'utilise ce terme, des lois spécifiques, un cadre spécifique où s'exerce des discriminations afin de maintenir le système colonial. Ce qui a finalement contribué aux nombreuses révoltes et à la justification des volontés indépendantistes. Que sont les bienfaits des la médecine (qui existe je ne le nie pas, et heureusement
) face à ce constat, en Afrique Sub-saharienne comme ailleurs. Notre pays s'est aussi rendu coupable de choses durant la colonisation qui allaient totalement à l'encontre des valeurs prônées par la République.
@ Isidore
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Je n'ai jamais eu l'idée de nier les faits que vous mentionnez même si l'historiographie, horreur, est mobile notamment pour les Hereros. En tout cas pour chacun on a un exemple difficilement réfutable sous d'autres cieux.
Nous sommes d'accord, cependant c'est un massacre (voir un génocide pour beaucoup d'historiens) dans le sens où Lothar Von Trotha exprimait clairement la volonté d'en finir avec les Hereros : « Chaque Héréro trouvé à l’intérieur des frontières allemandes, armé ou non, en possession de bétail ou pas, sera abattu ».
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À propos d'esclavagisme vous pouvez citer Lénine quel est la valeur de ses dires ? Sur quoi s'appuie-t-il ? Ne faut-il pas lire ses propos en fonction de ses fins politiques : la dictature du prolétariat ?
Isidore, ces propos de Lénine ne se réduisent pas seulement à la colonisation. Catilina l'a bien mis en lumière et je l'en remercie. C'est ce que j'ai précisé plus haut dans mon propos.
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Ce qui montre en tout cas qu'il était possible de devenir français mais sous le statut unique du droit français qui n'aime pour personne les dérogations soit dit en passant. En Al-AndalusUn chrétien pouvait devenir musulman mais en reniant son statut et ses lois, logique d'une certaine manière.
Il était possible mais c'était très rare d'être citoyen français de plein droit ! L'écrasante majorité des colonisés sont français sous statut personnel et soumis à l'Indigénat, une législation discriminatoire par essence afin de maintenir le système colonial. Une démocratie à géométrie variable qui écarte les voix des colonisés, c'est cela qui poussa le célèbre Ferhat Abbas, pharmacien de Sétif, à ne plus croire à une négociation dans la paix avec les Français et à rejoindre le FLN, une amère désillusion qui l'a mené à lutter pour l'indépendance. En Al Andalus, c'est effectivement le cas cependant : quel rapport avec notre sujet ? En outre, nous sommes ici au XXème siècle, Al Andalus se termine en 1492. Et enfin, les valeurs affichés par la France (Droits de l'Homme) et celles des souverains musulmans d'Al Andalus n'ont rien à voir. Bref ne comparons pas l'incomparable finalement.
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La dessus je crois que ca discute beaucoup... mais en tout cas pas de l'esclavage...
L'article qui porte sur le travail forcé et l'esclavage dans l'Atlande est pas mal sur ce sujet.
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Dans ce cas ce n'est la scolarité qu'il faudrait mentionner mais la liberté enfin celle de ceux qui n'étaient pas esclaves...
La scolarité aussi, regardez la vidéo de René Vaudier que j'ai partagé plus haut avec vous, avant la colonisation française les jeunes Algériens étaient pour la plupart alphabétisé suite à leur formation dans les madrasas auquel peu de jeunes échappaient. Sinon la scolarisation en tant que tel était très faible, et ce dans l'écrasante majorité des colonies :
Le secondaire : un recrutement dérisoireLe secondaire lui-même ne recrutait guère : 86 élèves suivaient les cours des lycées et collèges en 1892, 90 en 1899, 124 en 1905, 290 en 1912, 386 en 1914 et 445 en 1920[40]. Plus que les effectifs scolaires dans cet ordre d’enseignement, c’est le nombre de bacheliers qui est révélateur des obstacles mis à l’accès à la seule instruction « qui fut vraiment féconde »[41]. De 1880 à 1890, quatre élèves musulmans pouvaient se prévaloir du titre de bachelier. Il y en eut entre 1890 et 1904 : 13, et en 1914 : 13 dont 11 de série Philosophie et deux de Mathématiques. La faiblesse numérique manifeste des élèves algériens dans ces derniers degrés de l’enseignement n’est pas essentiellement le fait de déterminismes sociologiques mais politiques. Pour les autorités coloniales, aussi bien pouvoir métropolitain que lobby colon, l’enseignement secondaire et a fortiori l’enseignement supérieur qui présentaient le danger d’être des terrains d’éveil des consciences devaient être sinon fermés aux élèves autochtones du moins réservés à ceux d’entre eux issus de la bourgeoisie collaboratrice. De fait, la majorité de ceux qui accèdent à l’enseignement secondaire était originaire de cette classe : Charles-Robert Ageron relève ainsi que les 120 boursiers des lycées en 1912 étaient tous fils d’aghas et de caïds[42]. Cependant, même cette politique de promotion d’une fraction de la population algérienne fut rapidement remise en cause.http://ens-web3.ens-lsh.fr/colloques/fr ... rticle=206Cordialement.