Narduccio a écrit :
Il faut donc penser que tous les serviteurs noirs qui apparaissent dans les bas-reliefs égyptiens étaient des travailleurs libres.
Si l'on voit des personnages enchaînés on peut raisonnablement penser qu'ils ne sont pas libres, mais je me garderai bien d'interpréter plus avant de telles sources par moi-même.
J'ai trouvé une discussion sur l'esclavage dans le forum sur l'Egypte antique, ouverte par Godefridus-Aquila le 03/07/2011. Elle amène à une conclusion nuancée comme ce qu'on peut lire sur les supports de cours d'un professeur d'histoire-géographie :
http://jfbradu.free.fr/egypte/SIXIEMES/societe/societe.htmlCiter :
La plupart des sociétés antiques ont connu l'esclavage. Hérodote, les récits bibliques, les péplum nous ont montré une Egypte esclavagiste. Cette vision n'a plus cours aujourd'hui. Certains nient totalement l'esclavage en Egypte antique, d'autres prétendent qu'il n'a existé qu'à partir des Ptolémées, c'est-à-dire à partir de la domination gréco-romaine (ce qui dédouane les Egyptiens eux-mêmes de la responsabilité de l'esclavage).
Toutefois, il est certain qu'à partir du Nouvel Empire un grand nombre de prisonniers, suite aux guerres (celles de Ramsès II par exemple) arrivent en Egypte. Ils ont été capturés en Nubie, en Libye, et en Syrie-Palestine lors des campagnes militaires ou ont été livrés en butin. Le problème est de savoir si ces prisonniers sont véritablement des esclaves. Juridiquement, il n'y a aucun texte de loi qui définisse un quelconque statut d'esclave en Egypte ancienne. Ces hommes qu'on peut nommer des "dépendants" pouvaient appartenir à l'Etat (le plus grand nombre) aux temples (Ramsès III en aurait donné 113 000 aux temples pendant son règne) et à des particuliers. La plupart d'entre eux travaillaient la terre ou étaient employés dans les mines, les autres étaient ouvriers, artisans, soldats ou domestiques. Leurs propriétaires étaient libres de les vendre ou de louer leurs services et de les affranchir.
A la lumière des découvertes récentes, il semblerait que ces hommes qu'on appelle "esclaves" ne l'étaient pas réellement au sens de l'esclavage connu dans la Grèce antique et à Rome. Ils semblent jouir des mêmes droits que les autres Egyptiens, ils disposent en effet d'un état civil, de droits familiaux et patrimoniaux (ils peuvent posséder des biens), ils ont une liberté de déplacement, ils peuvent témoigner en justice et sont même fiscalement responsables. Dans ces conditions, on peut dire que ceux qu'on appelle "esclaves" avaient un statut proche de celui des paysans et qu'ils n'étaient pas réellement des esclaves au sens où on l'entend communément. D'ailleurs, la pratique du système de la corvée, à laquelle était soumise la population dans sa totalité, permettait l'obtention périodique de journées de travail au bénéfice de l'État, de l'administration ou des temples, et rendait par là inutile le recours à l'institution de l'esclavage. L'utilisation massive des esclaves dans les grands travaux pharaoniques, la construction des pyramides par exemple, est une notion totalement abandonnée aujourd'hui.
Ces "dépendants" se fondent souvent dans la population égyptienne par le biais du mariage et peuvent ainsi prétendre à une ascension sociale. Certes, les "dépendants" envoyés dans les mines n'ont pas un sort aussi enviable et ils sont soumis à un travail pénible.