Barbetorte a écrit :
Cette vidéo est très intéressante. Nous sommes habitués à distinguer les peuples civilisés et les peuples primitifs en oubliant que leurs rapports sont aussi des rapports entre conquérants et agressés. Ainsi, si les Bushmen du Kalahari se sont installés sur un territoire très inhospitalier, c’est peut-être d’abord parce qu’on les y a refoulés et qu’ils ont été forcés de s’adapter. Je dois avouer que je n’y avais jamais pensé.
Tout-à-fait : les Bochiman ont été repoussés dans le Kalahari par la migration des Bantous dans le sud de l'Afrique.
La présence de "clics" dans les langues Zoulous et Xhosa (l'ethnie de Nelson Mandela) semble indiquer une cohabitation temporaire avec les Bochimans.
Citer :
Question qu’on peut aussi se poser. Quel est le sort le plus enviable ? Celui d’un ouvrier du 19e siècle situé en bas de l’échelle sociale dans les conditions décrites par Villermé ou celui d’un chasseur-cueilleur vivant sur les îles Andaman dans la forêt amazonienne ? Le rapport de Villermé est certes du passé, mais les bidonvilles de Bombay, Calcutta ou ailleurs, ce n’est pas du passé. Le choix des habitants des îles Andaman d’accueillir par des volées de flèches tout étranger mettant le pied sur leur territoire semble parfaitement raisonné.
Certaines études montrent que, lorsqu'on se contente de chasser et cueillir sur un territoire fertile sans se préoccuper d'amasser un surplus conséquent, l'activité peut être très réduite et la vie doit pouvoir être considérée comme agréable.
Mais ces considérations n'entraient pas en ligne de compte : les missionnaires et colons en contact avec les chasseurs cueilleurs les capturaient "pour leur bien" et ne leur laissait pas d'autres perspectives de finir esclaves ou serviteurs, sachant qu'au bout d'un certain temps, les indigènes perdent leurs aptitudes à vivre dans la jungle : des immunités et des insensibilités à des parasites.
Citer :
Il ne faut pas généraliser à toute l’Afrique qui n’était pas peuplée que de chasseurs-cueilleurs, loin de là. L’hostilité de principe constatée par René Caillié en 1830 ne régnait plus en 1890. Les différentes populations du Sahel avaient à peser entre les avantages et inconvénients à ce que les territoires soient sous une domination arabe, turque, européenne ou autre et le choix de l’attitude à adopter n’avait rien d’évident.
En effet, l'Afrique était majoritairement peuplée d'agriculteurs et d'éleveurs. Mais pour bien poser les choses, rappelons qu'au XIXe siècle, l'Afrique de l'Ouest est traversée par le Djihad Peul, avec la création de l'empire Toucouleur par Ali Hadj Oumar, l'Afrique du sud voit l'avènement de Shaka et de son empire Zoulou. De grands territoires africains sont donc naturellement instables et aucune autorité n'est là pour garantir la sécurité des voyageurs.