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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 08 Juil 2012 2:19 
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Le 27 août, comme l'avaient prévu Ieyasu et Torii Mototada, les forces loyalistes mirent le siège devant Fushimi.

Pendant 10 jours, la garnison se défendit avec acharnement. Mototada savait que son devoir était, par n'importe quel moyen, de retarder l'armée de l'ouest; il était donc hors de question de capituler.

La défense finit par faiblir, mais aurait pu se prolonger si une tour du château n'avait pas été incendié par un traître, un malheureux dont la femme et les enfants, faits prisonniers, étaient menacés de crucifixion par Mitsunari.
Il n'y eut bientôt plus grand chose à faire.

Son château en flammes et sa troupe réduite à 200 hommes, Mototada conduisit plusieurs sorties désespérées contre les assiégeants.

Quand il fut clair qu'il ne pouvait plus rien faire, les défenseurs, réduits à une dizaine, fidèles samouraïs jusqu'au bout à la cause de Tokugawa, se firent Seppuku dans leur château transformé en brasier.

Le premier sang venait de couler.

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"Notre époque, qui est celle des grands reniements idéologiques, est aussi pour les historiens celle des révisions minutieuses et de l'introduction de la nuance en toutes choses".

Yves Modéran


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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 10 Juil 2012 23:14 
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On était le 6 septembre. Mitsunari avait gagné, mais aussi perdu 3 000 combattants pour s'emparer de Fushimi.

Après avoir fait tomber cet obstacle, les alliés occidentaux, avec Mitsunari, pouvaient rejoindre sans problème le château d'Ôgaki en vue de marcher vers le nord-est et de prendre Ieyasu à revers, l'attaquant chez lui dans sa province de Mikawa.

Le 10 septembre, Tokugawa Ieyasu était de retour à Edo, préparant son armée pour la confrontation finale.

Le 15 septembre, Mitsunari entrait dans Ôgaki, convaincu de la chute prochaine de son rival. Il n'avait aucune idée du fait que Ieyasu était déjà prêt à se retourner contre Osaka.

Les châteaux de Kiyosu et Gifu, à seulement une vingtaine de kilomètres d'Ôgaki, étaient aussi à proximité directe des routes Tôkaidô et Nakasendô, situées chacune à une trentaine de kilomètres de ces points. Celui qui contrôlait les deux châteaux contrôlait les routes.

Comme par hasard, chacun était tenu par des partisans des camps opposés, évidemment déterminés à s'emparer de l'autre. Ôsaki Genba, surnommé Oni Genba, ou Genba le diable, par ses ennemis, tenait Kiyosu pour Fukushima Masanori, allié au Tokugawa.

Le petit fils d'Oda Nobunaga, Oda Hidenobu, qui avait été élevé par le Taikô, commandait la place stratégique de Gifu.

Contre l'avis de ses conseillers qui le poussaient à rejoindre Ieyasu, il s'était décidé pour la cause loyaliste.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 17 Juil 2012 21:51 
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Conscient du danger que pouvait réprésenter Oda Hidenobu, malgré ses 19 ans, tant par les troupes prêtes à le soutenir qu'en raison du symbole qu'il représentait, fils de Nobunaga et fils adoptif d'Hideyoshi qu'il était, Ieyasu envoya contre lui dans un premier temps 16 000 hommes sur la route Tokaidô, commandés par plusieurs de ses meilleurs généraux, Fukushima Masanori, Kuroda Nagamasa, Honda Tadakatsu, Ii Naomasa et Hosokawa Tadaoki, d'abord pour sécuriser la position de Kiyosu, et ensuite pour s'emparer de Gifu à tout prix.

Dans la foulée, pris de doute, il envoya en renfort 15 000 autres combattants, commandés par une autre belle série de bêtes de combat : Ikeda Terumasa, Asano Yoshinaga et Yamanouchi Kazutoyo.

C'est alors qu'il commit la seule erreur majeure de sa campagne, erreur qui aurait pu lui être fatale : il se sépara d'une armée de 36 000 hommes confiée au commandement de son fils, Hidetada. Cette armée devait descendre la route du Nakasendô vers le centre de l'île Honshu. L'ensemble des formations avait rendez-vous quelque part dans la province de Mino, où Ieyasu viendrait en prendre le commandement suprême.

Les troupes combinées envoyées par le Tokaidô, 31 000 hommes au total, entrèrent dans Kiyosu et, de là, attaquèrent Gifu le 28 septembre, s'en emparant sans grande difficulté.

Dès le lendemain, le château de Gifu, perché sur une petite colline isolée, arborait les couleurs de l'armée des Tokugawa. Oda Hidenobu fut envoyé sous bonne garde au monastère montagnard de Kôyasan; il y attendrait que Ieyasu décide de son sort. Son rôle était terminé.

Ieyasu quitta pour sa part Edo le 7 octobre à la tête de ses propres troupes, 30 000 hommes, avançant à marche forcée vers l'ouest. Alors que son précédent périple vers Edo, à un rythme lent, lui avait pris 40 jours avec seulement quelques milliers d'hommes, il refit le même parcours dans l'autre sens, à la tête de cette fraction de son armée, en deux semaines.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 17 Juil 2012 21:55 
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Arrêtons nous un instant à cet épisode des sièges de forteresses, car il fut essentiel, tant par le contrôle stratégique des lignes de communication, que par les très nombreuses troupes qui y furent employées et, pour certaines, immobilisées.

Le contrôle des châteaux de Gifu et Kiyosu, points stratégiques essentiels, fut en effet un souci important pour les deux camps ennemis.

Force est de constater que la plupart des sièges qui eurent lieu pendant la campagne de Sekigahara furent mal conçus et encore plus mal menés, ne servant qu'à mettre hors de combat de nombreux soldats avant le choc décisif.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 17 Juil 2012 21:58 
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Commencons par le plus étrange :

Un siège avec des canons vides

Nombre des généraux loyalistes avaient fréquenté la cour de Hosokawa Yûsai, père de Tadaoki. Son soutien constituait un grand plus moral pour le camp qui l'obtiendrait, car, bien qu'âgé, il était un poète et un pédagogue de grand renom dans tout l'empire.

Yûsai n'était pas dupe des manoeuvres de Mitsunari et, plus que tout, il fut révolté par le drame qui avait coûté la vie à Gracia, sa belle-fille. Il était aussitôt parti pour son château de Tanabe, dans la province de Tango, et, avec ses 500 hommes, se déclara pour Ieyasu.

C'était un suicide virtuel.

A la mi-août, alors que Ieyasu était encore à Oyama, vraisemblablement en train de trouver un accord avec Kagekatsu, 15 000 hommes sous la bannière Toyotomi attaquèrent Tanabe.

Ce qui aurait dû être une victoire rapide pour les loyalistes prit, de leur fait, une étrange tournure.

Si grand était le respect que Yûsai inspirait à ses ennemis – plusieurs d'entre eux avaient été ses élèves – que, la plupart du temps, ils « oublièrent » de charger de boulets les canons qui bombardaient le château.

Yûsai le lettré possédait de précieux manuscrits et des recueils de poèsie, certains anciens et tout bonnement irremplaçables.

Il demanda et obtint la permission de les faire parvenir à l'empereur, afin qu'ils ne soient pas détruits au cours du siège.

Un envoyé impérial arrivé rapidement sur place, les loyalistes acceptèrent un cessez-le-feu pour lui permettre de prendre en charge la bibliothèque.

L'envoyé en profita pour enjoindre à Yûsai de se rendre, à la demande de l'empereur, afin de préserver sa précieuse existence de ce qui s'apparentait à un véritable suicide.

Malgré sa renommée d'homme de lettres, il était d'abord et avant tout fidèle à son Seigneur; sa vie était définie par son service envers Tokugawa Ieyasu, déclara-t-il : il refusa.

Craignant pour sa vie, l'empereur en personne lui ordonna alors de se rendre avec sa garnison. Pendant que les messagers impériaux faisaient les allers et retours entre Tanabe et Kyoto, les généraux Toyotomi avaient cessé tout assaut ...

Face à l'injonction impériale, au demeurant rarissime dans l'histoire japonaise, Yûsai ne put qu'obéir et, le 19 octobre, il sortit avec ses troupes.

L'armée de l'ouest le laissa passer.

Il se retira à Kyôto pour s'y consacrer à sa passion des lettres et des arts, mais il avait rempli sa mission : pendant les deux mois du siège, 15 000 soldats avaient été immobilisés par ses soins, lui qui ne disposait que de 500 hommes, et étaient trop loin de Sekigahara pour être de quelque utilité à Mitsunari.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 17 Juil 2012 23:51 
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Je fais une petite pause avant d'évoquer les autres sièges qui ont marqué la campagne, afin de stopper un instant mon soliloque.

Si les amis du forum ou nos amis lecteurs ont des questions, des précisions à demander : c'est le moment !

Je me ferai un plaisir d'y répondre - évidemment si j'en suis capable ...

:wink:

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 18 Juil 2012 0:40 
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Le siège de Ueda

Tokugawa Hidetada, troisième fils et héritier présomptif de Tokugawa Ieyasu, était parti de Edo en direction de l'ouest, le long du Nakasendô, avec ses 36 000 hommes, nous l'avons vu.

Ses ordres étaient de coincer les forces loyalistes dans le château de Ueda, puis de continuer sa marche et rejoindre son père le long du Tokaidô, quelque part dans la province de Mino, aux environs du 20 octobre. Au lieu de cela, il prit la décision de s'emparer de la forteresse; il y employa la totalité de ses forces, et assiégea les loyalistes le 12 octobre.

Le château de Ueda était tenu par Sanada Masayuki, qui avait le peu enviable sort d'avoir ses deux fils dans chacune des armées ennemies.

Son cadet, Yukimura, était le gendre de Ôtani Yoshitsugu, un autre des généraux de Mitsunari.

Son aîné, Nobuyuki, était celui de Honda Tadakatsu, l'un des généraux Tokugawa.

Masayuki lui-même n'était guère proche de Ieyasu, en raison d'une vieille querelle, mais il ordonna à son fils aîné de suivre son allégeance, et à son cadet de rester fidèle aux Toyotomi.

Agé de 56 ans, c'était un commandant de garnison expérimenté, et certainement meilleur général qu'Hidetada, qui n'en avait que 21.

Il résista avec succès aux forces très supérieures en nombre des Tokugawa pendant quatre jours.

Craignant d'avoir déjà perdu trop de temps, Hidetada leva le siège le 16 octobre, et repris sa route prévue à l'origine, vers l'ouest, le long du Nakasendô.

Lorsqu'il arriva à Sekigahara, son père avait écrasé l'ennemi et comptait les têtes... Il mettra plusieurs années à pardonner à son fils son incompétence tactique.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 18 Juil 2012 0:43 
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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Le château de Otsu : le siège le plus théatral !

Kyôkogu Takatsugu tenait le château de Otsu pour Ieyasu. Situé dans une position particulièrement stratégique, sur les rives sud-ouest du lac Biwa, son contrôle était vital pour les deux armées; Ieyasu avait besoin de le conserver, et Mitsunari de s'en emparer.

Le 13 octobre, 15 000 hommes commandés par Môri Motoyasu, Tachibana Muneshige et Tsukushi Hirokado prirent position auprès de la forteresse, soutenus par la flotte de Mashita Nagamori qui bloquait le site du côté du lac.

Ce château était constitué d'une série de cercles concentriques de remparts, avec des murailles intérieures séparant le mur d'enceinte des ilots sur lesquels il était bâti.

Quatre chaussées menaient du donjon principal vers la terre ferme. Sauf en cas d'attaque navale, l'ensemble semblait imprenable.

Motoyasu, à la tête de 11 500 hommes, mit le siège devant la chaussée principale, Miidera-guchi, pendant que Hirokado et ses 2 500 samouraïs bloquait la Kyômachi-guchi et que Muneshige, avec 1 000 hommes, s'en prenait à la Hamamachi-guchi.
La quatrième chaussée, la plus proche du lac, fut bloquée par des unités dépendant de Motoyasu, mais il la jugea trop difficile à emporter, considérant que les autres ponts d'accès lui donneraient suffisamment de soucis.

Le siège prit une tournure théatrâle pour les habitants de Kyôto toute proche. Comme lors de la bataille de Bull run en 1861, les citadins, nobles et roturiers, vinrent assister au spectacle depuis les collines voisines, apportant de quoi manger et contemplant les guerriers s'entretuer.

Les défenseurs, 3 000 au total, résistèrent. Après 6 jours de siège, Takatsugu envoya un ninja, l'un de ces espions-assassins japonais légendaires, pour une mission curieuse et peu conventionnelle. Le ninja vola plusieurs bannières dans le camp Môri : quoique dangereuse, cette mission était avant tout un pied de nez aux assiégeants. Le lendemain matin, les samouraï Môri virent leurs étendards flottant sur les remparts.

L'effet qui en résulta fut assez différent de ce qu'avait prévu Takatsugu : quand Tachibana Muneshige vit les bannières, il crut que Motoyasu s'était déjà emparé du château, et que lui était affreusement en retard sur le plan d'attaque. Entre sa rage à briser les défenses qui lui faisaient face, et la fureur des Môri humiliés, le siège reprit sur tous les fronts. Les occidentaux mirent même en batterie des canons sur le mont Nagara, qui pilonnèrent les positions assiégées.

L'assaut redoubla, et fut couronné de succès le lendemain.

Même si les défenses du château furent ruinées, il n'y eut guère de gloire dans cette victoire : le lendemain du jour où les Môri virent leurs étendards en haut des murs fut le 21 octobre, jour de la grande bataille.

Takegatsu avait perdu son château, mais aussi immobilisé le temps nécessaire 15 000 loyalistes.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 18 Juil 2012 1:04 
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C'est ainsi que plusieurs dizaines de milliers d'hommes dans les deux camps se concentrèrent pour s'emparer de forteresses essentielles en tant que telles, mais qui toutes allaient devenir totalement secondaires après le grand choc.

Et ce choc approchait rapidement : convergeant, les uns depuis Osaka et Kyoto, les autres depuis Edo et les provinces du centre est de Honshu, près de 200 000 combattants se rapprochaient inexorablement de la vallée et du petit village de Sekigahara.

Les alliances sont une chose, la politique en est une autre. Mais il y a aussi un autre facteur, d'ordre psychologique, qui a également son mot à dire.

Au-delà de la fidélité, des trahisons à venir, à Sekigahara, les samouraïs des riches régions du centre et du sud de Honshu montaient au combat face à leurs féroces frères d'armes du nord et de l'ouest. Ces derniers, pour beaucoup frustrés de leurs victoires par les échecs, au final, de leurs plus grands généraux tels Takeda Shingen ou les Hojo d'Odowara, avaient un compte à régler ...

Face aux somptueux guerriers des Môri, aux samouraïs chrétiens de Kyushu, aux troupes des provinces situées autour de la capitale impériale, tous ceux que Tokugawa Ieyasu avait lentement mais sûrement rallié autour de lui, les cavaliers Takeda, les arquebusiers de l'Owari, les combattants du Mino et du Shinano, toutes les troupes du nord-ouest d'Honshu arrivaient, pour la première fois réunies.

Depuis cinquante ans, leurs Seigneurs respectifs avaient voulu les mener jusqu'à Kyoto. Sans succès. Oda Nobunaga y était parvenu, mais les avait abandonné pour se rallier les grands seigneurs du centre, ce qui ne lui avait pas porté bonheur.

Cette fois, les bushis, les ashigaru et leurs Daymios des provinces du Nord allaient, tous ensemble, tenter l'effort final. Et la chance, ou le destin, faisait qu'ils étaient commandés par un stratège hors du commun, rassis par les années, parfaitement entouré d'excellents généraux, et lui-même diplomate hors pair.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 18 Juil 2012 1:14 
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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L'arrivée à Ogaki des troupes de l'armée de l'ouest fut lente, et Mitsunari se prit à craindre que Ieyasu ne prenne finalement le dessus.

Il était en effet désagréablement surpris par la rapidité de la progression des Tokugawa.

Pressentant le danger, il envoya un message urgent à Môri Terumoto, qui était reparti dans ses domaines du sud pour mobiliser son armée, lui demandant de faire mouvement au plus vite vers Osaka avec le gros de ses forces.

Son premier messager tomba dans les mains de l'ennemi, et ne rejoignit jamais Terumoto. Encore du temps perdu ...

Un second message fut envoyé, et enfin les Môri – 36 000 hommes – marchèrent sur Osaka. Les Môri arrivaient ...

Kobayakawa Hideaki avait aussi envoyé un messager, mais le sien était pour Ieyasu.

Il lui promettait de se rallier aux Tokugawa au moment opportun, c'est-à-dire sur le champ de bataille.

Trois jours après avoir reçu le courrier de Hideaki, le 17 octobre, Ieyasu quitta Kiyosu. Il contrôlait les deux châteaux commandant les routes essentielles, et pouvait ainsi complètement contourner Ogaki, lancer ses troupes sur chacune des routes, et fondre au choix, soit sur Osaka, soit sur Sawayama, d'autant plus que ces routes se réunissaient en une seule, menant directement à Kyôto.

Il lui suffisait de laisser un détachement sur le Nakasendô, et Mitsunari serait bloqué dans Ogaki, incapable de bouger.

Deux jours plus tard, il arrivait au château de Gifu.

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 18 Juil 2012 1:19 
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Inscription : 03 Jan 2008 23:00
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Nous voici au matin du 20 octobre 1600.

La plus grande bataille que le Japon ait connu sur son territoire va donc commencer.

Je refais une pause avant de vous la raconter.

N'hésitez pas à envoyer des questions ou des remarques !

:wink:

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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 11 Sep 2020 19:49 
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Sekigahara. La plus grande bataille de samouraïs, ouvrage de Julien Peltier

"Julien Peltier, un des meilleurs connaisseurs français du monde militaire japonais, revient avec ce livre publié par les Éditions Passés Composés, sur un moment capital de l'histoire de ce pays. Sekigahara, gigantesque bataille qui regroupe 180 000 combattants, met un terme à une querelle de succession sanglante. La victoire du clan Tokogawa conduit le Japon sur la voie de la modernité et installe une période de plus 250 ans de paix, évènement unique dans l'histoire de l'humanité." Étant abonné aux Voix de l'Histoire en chaîne YouTube, ce fut une découverte.

_________________
"L'Angleterre attend que chaque homme fasse son devoir" (message de l'amiral Nelson à Trafalgar)


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 Sujet du message : Re: Sekigahara
Message Publié : 11 Sep 2020 21:32 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9041
Merci de nous la faire connaître. (Enfin, pour moi c'est une découverte, d'autres connaissaient sûrement).

En passant sur Youtube, j'ai trouvé d'autres vidéos sur cette bataille, dont une que je me mets sur l'oreille - dans mes favoris - pour la fumer plus tard... :wink:

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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