Robert Spierre a écrit :
Que devaient "subir" par exemple les soldats des armées napoléoniennes (je pense à cette marche de Boulogne sur Mer jusqu'en Autriche) ?
Arrivés à Vienne, les soldats de la Grande Armée (outre le fait d’avoir écrasé l’armée de Mack) avaient parcouru environ 1300 kilomètres en près de onze semaines ; soit une moyenne de 17 kilomètres par jour.
Il en allait différemment quand il fallait opérer des marches forcées et chausser « ses bottes de sept lieues » pour reprendre l’expression de Davout filant vers Austerlitz.
On peut à ce sujet se souvenir de la marche de Masséna lors de la première campagne d’Italie, honorée par Bonaparte par ces mots (18 janvier 1797) :
« Toutes les demi-brigades se sont couvertes de gloire, et spécialement les trente-deuxième, cinquante septième et dix-huitième de ligne, que commandait le général Masséna, et qui, en trois jours, ont battu l'ennemi à SaintMichel, à Rivoli et à Roverbello. Les légions romaines faisaient, dit-on, vingt-quatre milles [35 km] par jour; nos brigades en font trente [44 km], et se battent dans l'intervalle. »
… ou encore de celle de la division Friand en prévision d'Austerlitz :
L’ordre de concentration fut reçu par le chef d’état-major du 3e corps, Daultanne, le 29 novembre, à 15 heures.
La brigade Heudelet partit la première, suivie du reste de la division qui quitta ses cantonnements à 21 heures.
Après avoir bivouaqué à Nicolsburg, Friant arriva à Brünn dans la matinée du 1er décembre, soit environ 36 heures après son départ. Durée qu’il lui fallut pour parcourir un peu moins de 130 km.
La division laissa cependant pas mal de trainards qui, du coup, manquèrent le grand rendez-vous...