Kurnos a écrit :
Entre les classes de 47 à 50(approximatif de mémoire) un certain nombre ont même reçu un courrier à domicile leur proposant une exemption "administrative", j'ai bénéficié de cette mesure, sur place on laissait pratiquement le choix, officieusement à peine caché. Mon père m'avait conseillé d'en bénéficier si c'était légal … la famille ayant assez donné.
Hypothèse sans aucune référence: il est très probable que le surnombre de ces classes a pu justifier un choix économique d'exemption, plus ou moins, par tirage aléatoire ?
Il serait intéressant d'en connaître les causes officielles, les critères et les modalités.
Je ne connais pas les détails, mais la cause est économique.
en 46, Edmond Michelet a dû licencier la moitié de l'armée, tâche très difficile dont il s'est acquitté avec une certaine empathie, essayant le maximum de transparence dans les critères de choix, ainsi qu'un maximum de reclassements. (C'était une des causes du départ de De Gaulle : lui voulait conserver une armée plus que symbolique, alors que de nombreux députés estimaient que la France n'avait pas les moyens d'entretenir 1,3 ou 1,4 millions de soldats.)
De fait il n'y avait pas de menace à l'horizon, les Américains disposaient du monopole de l'arme nucléaire... Et surtout, la France avait un gigantesque chantier de reconstruction sur les bras, sans même parler de la relance de l'agriculture (en 47 il y a encore certains tickets de rationnement) et de l'assistance aux familles laissées sans abri par les combats ou les bombardements alliés.
L'armée se montrera utile (et peut-être même dissuasive ?) pendant les grèves insurrectionnelles de 47... en transportant en camions les Parisiens privés de bus et de métro. Dure époque ! Mais son importance militaire en Europe...