Pierma a écrit :
Là on mélange tout.
Si les combats les plus récents ont parfois eu lieu en milieu urbain (on pense à Bagdad et plus encore à Falloujah, mais il n'y en a quasiment pas eu en Afghanistan, hors attentats) il n'empêche que le combat en milieu urbain est envisagé par toutes les armées dans un contexte conventionnel.
On mélange tout car les frontières sont floues !
Le face-à-face de deux armées conventionnelles est de nos jours l'exception plutôt que la règle.
Citer :
La guerre civile n'a pas de lien d'équivalence avec la guérilla. La guerre civile espagnole a opposé deux armées plutôt que deux guérilla. Dans les deux camps il y avait des chars et des avions, et les affrontements ont eu lieu en majorité sous forme de batailles et de sièges. C'est sans rapport. (Au départ la guerre civile espagnole est un soulèvement militaire qui a échoué, aucune guérilla n'en a pris l'initiative.)
A l'extrême prenez la guerre civile US - la guerre de Sécession, pour nous - chaque moitié du pays dispose d'une armée. Pas - ou très peu - de guérilla.
Dans une guerre civile, il y a en général une faction plus faible et une plus forte, et très souvent, cela tourne au conflit asymétrique, sauf quand le camp faible arrive à mettre sur pied des armées et passer en guerre conventionnelle, comme cela s'est passé en Vendée ou en Indochine. La guerre d'Espagne est un cas spécial où les deux camps ont réussi à mettre sur pied d'entrée des armées conventionnelles, ce qui n'a pas été évident pour le camp républicain, qui a bien veillé à conserver dans son cadre les mouvements anarchistes et communistes.
N'oublions pas que toute guerre d'indépendance est également une guerre civile, car la puissance coloniale a toujours des partisans en nombre conséquent, mais on n'en parle très peu car il leur arrive en général des choses horribles après leur défaite : les Américains nouvellement indépendants ont inventé le terme de "lynchage".
Pour la guerre de Sécession, je pense qu'il y a un effet déformant : sur le front de Virginie et celui du Mississippi, il n'y eut que de la guerre conventionnelle, c'est vrai. En revanche, sur le front du centre, Missouri, Kentucky, Tennessee, si les deux camps n'osent envoyer des armées de crainte de voir ces Etats basculer dans l'autre camp, ils soutiennent des mouvements qui mènent de véritables guérillas, comme la bande de William Quantrill qui sème la terreur au Missouri jusqu'à la fin de la guerre.
Ce théâtre méconnu de la guerre de Sécession avait fait l'objet d'un film d'Ang Lee :
Chevauchée avec le Diable en 1999.
Narduccio a écrit :
Tout à fait exact. A Stalingrad, ou dans d'autres villes lors de la SGM, c'est bien 2 armées conventionnelles qui se sont fait face, sans recours aux techniques de guérilla. Et, à cause de la particularité des lieux, une mortalité élevée.
Pas d'accord là non plus : à Stalingrad, Staline entretient une guérilla urbaine (embuscades, pas de ligne de front...) pour maintenir une opposition dans la ville. La Wehrmacht y use ses forces et engage toute l'armée de Paulus. Puis, une contre-attaque soviétique conventionnelle (l'opération Uranus ?) enferme cette armée.