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Message Publié : 18 Déc 2020 16:06 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Nov 2020 21:10
Message(s) : 13
Bonjour

étant néophyte en matière militaire, je me posais des questions sur le rôle du "tambour" dans un régiment de dragon pendant la guerre de succession d'Autriche.

J'imagine bien qu'il n'était pas là pour égailler les flambées du soir mais je ne me représente pas bien son rôle exacte.

Merci pour vos lumières.

Walt adriaensen


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Message Publié : 18 Déc 2020 16:13 
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Modérateur Général
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
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Localisation : Bourgogne
Je vous recommande de chercher ce qu'était la céleustique, l'étude de la musique d'ordonnance, cela vous éclairera sur le rôle d'un tambour, d'un fifre, ou de tout autre musicien militaire.

Cordialement,

CEN BNL

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


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Message Publié : 19 Déc 2020 9:04 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
Message(s) : 2195
;;; et accessoirement de fredonner
Trois Jeunes Tambours, s'en revenaient de Guerre
:arrow:

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il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 19 Déc 2020 17:52 
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Polybe
Polybe

Inscription : 01 Mars 2013 11:49
Message(s) : 81
Bonjour,

Le rôle des tambours sert essentiellement à la coordination du mouvement des soldats.
« Il y a trois sortes de façons de commander les exercices ; à la voix, au son de la caisse et à la muette. » Pour être plus précis, la transmission des ordres peut se faire : par la voix du major associée aux signaux qu’il fait avec sa canne ou son épée ; par les batteries de tambours dirigées aussi par les signaux du major ; et enfin la muette, exprimant le fait que ce sont uniquement les signaux qui indiquent les commandements, les tambours ne marquant que le début ou la fin de l’exécution d’un ordre.
Contrairement à ce que l’on pense généralement, sur le champ de bataille du 18e siècle ce n’est pas le son des tambours qui règle les manœuvres, mais bien la voix et surtout les signaux des majors. Les tambours ne servent qu’à indiquer le début et la fin d’une action, comme le feu ou pour accompagner la charge. Durant les combats les tambours ne sont pas pour autant silencieux, mais ils se limitent à marquer par les roulements différents temps d’une action. Mais quand se servait-on des batteries ? Les batteries et sonneries s’utilisent essentiellement pour l’instruction des soldats, pour le service en garnison, au campement, en marche et jusqu’à la mise en place des régiments en formation sur le champ de bataille, mais une fois les hostilités engagées c’est la voix et les signaux des majors qui deviennent les indicateurs des ordres à observer ; d’où l’importance maintes fois répétée dans les ordonnances du silence dans les rangs.
Jusqu’au milieu du 18e siècle chaque régiment avait ses propres airs batteries, même s’il y avait quelques batteries communes comme La Générale. Surtout chaque régiment avait sa propre cadence. C’est l’adoption du pas cadencé, ou du tact comme l’appelait le maréchal de Saxe qui va permettre d’imposer l’uniformisation des batteries des tambours.

Pour ce qui est des dragons, leur rôle principale d'infanterie montée depuis la fin du 17e leur à fait conservé le tambour de l'infanterie. Au fil du 18e ils se transforment en un corps de cavalerie légère.

JL


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Message Publié : 19 Déc 2020 19:33 
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Modérateur Général
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
Non pas de cavalerie légère, mais de cavalerie "de ligne".

Cavalerie légère : hussards et chasseurs à cheval ;
Cavalerie de ligne : dragons et lanciers ;
"Grosse" cavalerie : cuirassiers et carabiniers.

Chacune a son rôle de prédilection :
- cavalerie légère : éclairage, reconnaissance, harcèlement, escarmouche, service des postes avancés ;
- cavalerie de ligne : polyvalence, pouvant être utilisée autant dans la ligne de bataille que pour des missions autonomes, même si leurs qualités les prédisposent surtout à l'exploitation (suffisamment rapide pour manoeuvrer au détriment de l'ennemi, suffisamment forte pour opérer seule) ;
- "grosse" cavalerie : suprématie sur le champ de bataille, par rapport aux cavaleries ennemies, mais peut difficilement être employée dans des opérations de poursuite ou d'exploitation.
Lors de l'exploitation, l'idéal est bien entendu une ébauche du dispositif ennemi, un "marquage", par la légère ; la prise et le maintien du contact par la ligne, jusqu'à l'arrivée de l'infanterie.
Lors de la bataille, les cuirassiers sont les rois du champ de bataille (face à une autre cavalerie), les dragons servent d'appoint ou à combler les intervalles, la légère flanque et opère sur les vulnérabilités détectées (batteries d'artillerie laissées sans protection, etc.).

Pour chaque rôle, des types physiques (hommes et chevaux) et un armement spécifique sont attribués à chacune : petits et vifs dans la légère, grands et puissants dans la lourde, etc.

CEN EMB

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Message Publié : 20 Déc 2020 10:20 
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Polybe
Polybe

Inscription : 01 Mars 2013 11:49
Message(s) : 81
Bonjour,

Vous avez raison, ce sont bien les distinctions des corps de cavalerie sous l’Empire.
Toutefois les termes et notions de cavalerie légère, comme de d'infanterie légère tels qu'on les conçoit sous l'Empire n'apparaissent qu'à la fin de l'Ancien Régime.

De façon générale, jusqu’à la fin du règne de Louis XIV, le terme de cavalerie légère s’applique à l'ensemble des régiments de la cavalerie qui deviendront la cavalerie lourde ou grosse cavalerie sous l'Empire; elle vient des chevaux légers, cavaliers légèrement protégés des siècles précédant. Par opposition au corps de la Gendarmerie qui tire sont nom des Gens d'armes lourdement équipés de pièces d'armure. Notant qu’au milieu du 18e siècle plus rien ne distingue dans leurs équipements ces deux types de cavaliers. Au détail près qu'en bataille la Gendarmerie porte la cuirasse complète alors que la cavalerie légère ne porte que le plastron ; à l'exception bien sur du régiment des cuirassiers du Roi.

Petit à petit les auteurs comme Grandmaison en 1756, Du Bousquet en 1769, Bohan etc … consacrent le terme de cavalerie légère aux dragons, hussards ou aux troupes montées, dragons ou hussards des troupes légères. C’est la conséquence du rôle important que va prendre la petite guerre durant les guerres sous Louis XV.

Il y a encore beaucoup de chemin entre le dragon de la guerre de Succession d’Espagne utilisée comme une infanterie montée « sur de mauvais chevaux afin que la perte fut moins grande quand ils seraient obligés de les abandonnées » jusqu’à une cavalerie de ligne mobile servant d’appui à l’infanterie des guerres de L’Empire. Bohan dans son ouvrage l'Examen critique du militaire français en 1781 écrit « Dans la guerre de 1756, nous avons vu la tranquillité renaitre dans nos armées et dans nos camps lorsque M. le maréchal de Broglie employa des dragons au vrai genre de service pour lequel ils sont constitués. Ce général dans une de ses instructions pour les troupes légères dit : qu'elles doivent être nombreuses et bien choisies, composées de hussards et de dragons & de soldats. »

Au sortir des guerres de Succession d’Autriche et de Sept Ans, la petite guerre la guerre, la guerre de postes et de positions … constituent de véritables options de stratégie militaire. Au côté des dragons et des hussards c’est que l’on cherche à formaliser quand en 1762 sont créé les Légions, corps mixte issues des Troupes légères. Ces Légions sont supprimées par l'ordonnance du 25 mars 1776 et leurs compagnies de dragons et de hussards servent à former les 24 compagnies de chasseurs à cheval attachées au régiments de dragons. Ils en sont séparés en janvier 1779 pour aller composer six régiments de chevaux légers. En aout 1784 on en revient aux corps mixtes et on leur adjoint 4 compagnies de chasseurs à pieds dont il seront séparé en 1788.

JL


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Message Publié : 21 Déc 2020 19:24 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Nov 2020 21:10
Message(s) : 13
Un grand merci pour ces informations sur le rôle des tambours et sur la cavalerie.
Me voilà plus éclairé.

Merci et bonne soirée à vous.

Walther adriaensen


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