onyx a écrit :
Vous dites que ce nationalisme est le résultat d'une religion. Pourtant si on s'en tient à l'une des thèses en vogue, c'est la religion qui a été l'outil de l'unité nationale autour du VIeme siecle. C'est assez courant , non ? Toutes les cités avaient leurs panthéons propres. Dans le cas général, on ne pousse pas plus loin la relation de la religion à l'idée de nation. Pourquoi le faire autrement pour le judaisme ? Si je ne me trompe pas, il n'avait pas de vocation universelle.
Mais le communisme dans tout ça ?
Je tente d'y retourner.
Il a fonctionné comme une religion. On peut se demander si il n'a pas été l'auxilliaire malgré lui de de toute une variante de projets nationaux, parfois opposés. Une sorte de paravent honorable...
je pense qu'il y a plusieurs problèmes assez différents:
- l'étude des différences entre "religions" et "idéologies" (cf. R.Girard...), l'idée générale étant que les idéologies peuvent être considérées comme des caricatures des religions, puisqu'elles demandent, ou aboutissent à, des mécanismes très concrets de "complicité dans le crime", que les religions permettent d'éviter
- le problème des "visions globales". Une idéologie, contrairement à un nationalisme, inclut et transmet une vision globale du monde. Une religion se veut en principe universelle et correspond donc également à une certaine forme de "globalité", même si cette globalité est normalement plus, ou beaucoup plus, tolérante que celles des idéologies.
- le problème général de la "globalisation", y compris, comment rendre compatibles une logique intellectualisante qui tend à affirmer l'universalité de la réflexion humaine et de la société humaine, avec des arguments sociologiques ou économiques, qui font que beaucoup de gens, si non la majorité, préfèrent, avec d'assez bons arguments, être les premiers dans leurs villages que les derniers dans un "village global".
A mon avis, il n'y a pas forcément de contradiction entre la position qui consiste à dire que les idéologies sont intrinséquement criminelles (cf. Girard...) et celle qui consiste à croire que leur diffusion a été favorisé par certaines maladresses de l'Occident, par exemple en ne respectant pas suffisament le besoins légitime de certaines sociétés humaine à pouvoir mettre en place une dynamique locale de bonne qualité.
Quand je parle de maladresse de l'Occident, je n'exclu pas "maladresses éventuelles des dirigeants des religions occidentales". Ceci dit, une certaine forme d'uniformisation bien comprise de la pensée des différentes sociétées humaines peut aussi s'avèrer un remède puissant contre les tensions et les conflits....