Alfred Teckel a écrit :
C'est Napoléon qui a donné l'impulsion à la betterave à sucre, pour avoir du sucre pendant le blocus, qui empéchait au sucre des Antilles d'arriver en France.
Oui et non car en fait, ses décrets sont restés largement lettre morte.
Voilà, j'ai retrouvé mon rapport et voici ce que j'avais relevé comme information sur l'historique de la Betterave à sucre :
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Les premiers essais de culture de betterave dans l’Aisne remontent aux années 1780.
A l’époque, on s’intéresse d’abord à la plante pour ses qualités fourragères. Mais dès 1800, on met au point des procédés permettant d’en extraire le sucre.
Vers 1810, Napoléon envisage donc de développer la production de « sucre indigène » qui devait dès 1813 remplacer le sucre de canne. Les décrets de 1811 et 1812 imposent donc à chacun des 130 départements de l’Empire d’ensemencer une certaine surface en betterave: 400 puis 1000 ha pour l’Aisne, « département de première classe » qui compte huit sucreries en 1813. Mais les résultats sont plus que décevants. A peine la moitié des ensemencements est réalisée et les rendements sont mauvais.
La chute de Napoléon ramène le sucre de canne sur le marché et les sucreries ferment les unes après les autres. Il ne faut donc pas exagérer le rôle de l’Empereur dans l’essor de cette culture... L’élan est cependant donné.
Entre 1830 et 1840, les surfaces cultivées en betteraves passent de 390 à 3400 ha. En 1836, l’Aisne compte 36 sucreries.
En 1837 cependant, une loi vient taxer lourdement le « sucre indigène ». Un violent débat oppose alors le sucre colonial et le sucre de betterave, sur fond d’abolition de l’esclavage. Celle-ci survient - enfin - en 1848 et s’accompagne d’une forte baisse de la production de sucre de canne. Le sucre de betterave a gagné et sa production se développe très rapidement dans un contexte de Révolution industrielle.
1855: Alexandre Périer, propriétaire de la sucrerie de Flavy-le-Martel (Aisne), présente à l’Exposition universelle du sucre blanc de betterave en pains et, pour la première fois, en poudre.
1864: Invention du procédé de la diffusion. L’Aisne compte 67 sucreries et produit 50 000 tonnes de sucre.
1865: Premiers contrats entre agriculteurs et industriels du sucre...
Viendra ensuite l'âge d'or de cette production avec l'apparition entre 1874 et 1914 de dizaines et de dizaines de râperies (voir la fréquence de ce toponyme sur les cartes topo de Picardie et les récits de la PGM), qui assurent un premier traitement avant l'envoi des jus d'une nébuleuse de râperies vers une sucrerie centrale. Un très grand nombre de ces râperies seront détruites pendant le conflit et le système ne s'en relèvera pas. Aujourd'hui, un petit nombre de sucreries suffit à traiter la production d'immenses surfaces de betteraves.
Voilà pour la parenthèse "Histoire de la betterave à sucre en France", on peut revenir au sujet stricto sensu