Bonjour,

C'est en lisant 'les Alains' par V. Kouznetsov et I. Lebedynsky que j'ai pris connaissance, avec stupeur, de la survivance de cette pratique.

D'après les auteurs, on la signale au XIXe dans la région de Toulouse et le Poitou (page 115).



Bonne journée

Le problème est qu'il faut des bandages très serrés, et qu'il y a très peu, et peut-être aucun, document historique mentionnant l'existence de ces bandages très serrés dans les régions toulousaines et poitevines au 19e siècle. Cela a pu exister en théorie, et il y a bien eu quelques pieds bandés, et quelques femmes girafes en Asie, mais de là à en faire une généralisation, ce serait une déformation.

C'est en Chine, qu'on trouve des femmes aux pieds bandés pour des questions esthétiques : une femme avec des petits pieds trouve un mari digne de la famille. Les orteils sont repliés sous la plante des pieds.
C'est une pratique commence au VI° siècle
Il faut attendre 1902-11 pour que cela cesse.

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le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder (Oscar Wilde)

Idem au Japon pour les pieds bandés quoique l'arrêt de cette pratique ne s'est bien sûr pas arrêté en un jour. Pour les têtes, si cela a bien existé chez les autochtones d'Amérique (assorti de planchettes pour allonger le crâne), dur de trouver des éléments de cette pratique en France et encore plus au XIX°.

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Attila fit assassiner Bleda pour devenir l'hunnique empereur.

Les déformations crâniennes sont assez spectaculaires....

J'ai été très souvent frappé en regardant des illustrations par la façon dont les enfants étaient emmaillotes dans le passé et je me suis toujours demandé si cette façon de traiter les nourrissons et les jeunes enfants n'était pas à l'origine de malformation ou de traumatisme plus tard.

Il y a t il des études dans ce sens?

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"FORTUNA PERIT, FAMA MANET"

Je suis probablement hors sujet, mais cette pratique a quelque peu évolué.
De nos jours, on ne déforme plus la boîte cranienne, on déforme l'intérieur, et c'est la télévision qui s'en charge, principalement.
Les dégats sont probablement plus importants...

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Cette pratique existait encore en Bretagne à la même époque .

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Il me semble que les Huns effectuaient ce genre de pratique. Info ou intox ?

Salut

Dans l'empire Inca ne bandait on pas aussi pour allonger les cranes des bébés de descendances royales afin de les distinguer du peuple ?

Mais en Bretagne ou n'importe ou en France si cette pratique existait qu'elle en aurait été la raison ?



Le Vieux

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S'occuper des grands problèmes de ce monde c'est bien, s'asseoir sous un arbre et regarder les nuages passer c'est très bien aussi (L.V.)

L'emmaillotage n'a aucun effet négatif sur le développement physique de l'enfant. Il me semble que c'est Danielle Alexandre-Bidon qui l'a démontré pour le Moyen Age.

Par effet de mode, comme pour certaines peuples germaniques. Mais le XIXe siècle étant assez récent, les anthropologues (entendre ceux qui étudient les ossements) ont du mal à étudier les crânes pour trouver ce type de pratique.

Des photos de ces déformations sont disponibles dans le livre L'arbre et le fruit de Jacques Gélis paru chez Fayard en 1984. Ces photos datent de la fin du XIXème siècle et les personnes qui ont ces déformations ont une soixantaine d'années et sont donc nées entre 1820 et 1835 (à vue de nez).

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

La cause devait probablement être à l'origine la même... En Europe, la forme allongée des crânes a longtemps été considérée comme signe de noblesse. Il me semble l'avoir lu dans "Le mythe aryen" de Léon Poliakov.

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@+
Skipp

En effet, les déformations craniennes faisaient partie des coutumes de certains peuples cavaliers indo-européens, les Alains. Il est possible qu'elles aient été réservées à certaines classes de la population, en tant que marqueur social. Mais il faut bien dire, comme le souligne I. Lebedynsky, qu'en l'absence de traces écrites, nous ne saurons probablement jamais les significations de cette pratique.

Il semble que ce soit la même pratique qui se soit répandu chez certains peuples germaniques (les Burgondes notamment), puis parmi le peuple des régions de la Gaule qu'ils occupaient. Ces pratiques ont perduré jusqu'à la Première Guerre Mondiale, où la forme des crânes permettaient de distinguer l'origine des soldats.

Il y a au moins deux déformations possibles : le crâne aplati, obtenu en maintenant le bébé allongé sur le dos, un gros coussin sur le haut de la tête , ou allongé, obtenu en entourant la tête du bébé de bandages.

La pratique a régressé ensuite, les médecins et les instituteurs de la Troisième République dénonçant cette pratique comme dangereuse pour la santé (provoquant l'épilepsie...). Ce point n'a jamais été confirmé par la médecine moderne, au contraire de la compression des pieds chinoise ou l'excision africaine.

La seule explication plausible à cette pratique consistait en critères de beauté et règles de pudeur aujourd'hui oubliés. Un numéro d'Historia, consacré à cette pratique, parlait d'une paysanne qui refusait de montrer "l'arrière de sa tête".

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell