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Le XXeme siècle a institué le procés de Nuremberg, Amnesty International, le tribunal pénal international
Je pense que tous les fous sanguinaires qui peuplent notre monde, qu'ils soient actifs ou passifs (je n'ai plus aucun doute sur ce qui retient certains membres de notre espèce.... même notre belle société autoproclamée "des droits de l'homme" a en elle une violence énorme) s'en tamponnent complètement... Il suffit de s'intéresser de plus ou moins prêt au conflit syrien pour vomir devant la bête qui réside en chacun de nous. Dire confits dans notre confort que ce genre de cruauté est derrière nous, c'est se voiler la face et la meilleure manière d'y revenir sans tarder.
Pour revenir à des considérations plus historiques (encore que.... le problème est que le terme de "cruauté" renvoie à des considérations morales, et donc plus philosophiques qu'historiques), la cruauté est une constante dans l'Histoire, au point où s'intéresser de prêt au passé brise totalement les illusions que notre société pacifiée et tout le vernis d'une civilisation prospère peut nous inculquer sur la nature humaine. Lire qu'un monde imprégné d'une religion qui encourage l'amour de son prochain a pu donner des périodes comme la guerre de Cent Ans, où qu'une idéologie qui prône une égalité absolue et un abandon de l'Etat et des moyens de coercition aient pu aboutir à Staline ou à Polpott laissent quand même assez interrogateur. L'altruisme est l'exception, et les sociétés ne se constituent que basées sur des équilibres entre une foule d'égoïsmes et d'intérêts personnels.
La manière que l'on a eu d'évacuer l'horreur de la 2nde guerre mondiale en déshumanisant les acteurs de ces horreurs, que ce soient les nazis ou d'autres, en en faisant des monstres et expliquant par un coup de baguette magique ce qu'ils avaient fait, est assez révélateur: on ne veut pas admettre que l'homme est un être violent et cruel au moins autant qu'il est social et créateur. Nous sommes des prédateurs. L'Histoire de la civilisation n'est qu'une longue histoire de prédation: des ressources, de l'environnement, du pouvoir, des richesses et de nos semblables.
La justice elle-même est restée très cruelle, même en temps de paix, jusqu'à des époques récentes. Il y a 250 ans en France, on pouvait être encore roué en place publique, la question et les procès pour sorcellerie n'ont été abolis que récemment. Même aujourd'hui, entasser des hommes comme des bêtes dans des lieux surpeuplés et délabrés, c'est une forme de cruauté (car il n'y a pas que de dangereux psychopathes en prison...). Parce que plus que protéger, il faut punir, que le coupable soit réel ou imaginaire, et même institutionnalisée, la justice civile reste une forme d’exutoire pour la violence contenue dans la société. Pendant longtemps, la cruauté était d'ailleurs considérée comme une manifestation tout à fait légitime et normale de l'exercice de la justice.