Insee a écrit :
La réduction du nombre de suicide est un enjeu de santé publique important qui s'inscrit dans l'objectif plus large de réduction de la mortalité prématurée (mortalité survenant avant l'âge de 65 ans). Un objectif spécifique de réduction de 20 % du nombre de suicide à un horizon quinquennal est inscrit dans la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004.
Analyse
En 2010, 10 334 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine. Au sein de l'Europe, la France se situe dans le groupe des pays à fréquence élevée de suicide avec un taux standardisé global de 14,7 pour 100 000 habitants, soit nettement au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (10,2 pour 100 000 habitants). Les comparaisons internationales posent toutefois des difficultés du fait de différences éventuelles dans la qualité et l'exhaustivité des déclarations.
Le taux de suicide a baissé de près de 10 % depuis 2000 et de 21 % depuis 1990, mais il a diminué trois fois moins vite que l'ensemble des morts violentes. Cette diminution concerne davantage les populations âgées que les jeunes.
La population masculine est la plus touchée par le suicide (environ 75 %). Le taux de suicide augmente avec l'âge, plus fortement pour les hommes que pour les femmes. Les taux de décès par suicide les plus élevés sont le fait des veufs et des divorcés.
Sur l'ensemble des suicides, 10 % surviennent entre 25 et 34 ans. À cet âge, les suicides constituent la première cause de mortalité pour les hommes (24 % des décès), et la deuxième pour les femmes (16 % des décès), derrière les tumeurs.
Les disparités régionales de mortalité par suicide sont marquées : les régions de l'Ouest et du Nord sont très nettement au-dessus de la moyenne nationale.
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/default.asp?page=dossiers_web/dev_durable/taux_deces_suicide.htmEn fait, le taux de suicides des jeunes augmente effectivement. Mais, il n'a pas encore atteint celui des vieux. Mais la courbe des vieux change par rapport de celle du passé. En fait, une bonne partie des retraités vit confortablement et on se suicide plus quand les conditions de vie sont difficiles et qu'on ne voit pas d'issue à sa situation. C'est ce qui explique que le taux de suicide est élevé dans les zones très touchées par la crise. Sans accompagnement social, il est possible que le taux soit plus élevé.
Il y a régulièrement des études globales. La dernière que j'ai trouvé date de 2006 :
http://www.drees.sante.gouv.fr/la-mortalite-par-suicide-en-france-en-2006,4208.htmlCe qui frappe chez les jeunes, c'est que c'est devenu la première cause de mortalité. Cela est du à la baisse des autres causes, mais aussi à une certaine forme de désespérance face à un avenir qu'on décèle bouché par le spectre du chômage. Surtout que les parents ont tendance à pousser leurs enfants pour que ceux-ci réussissent leurs études en leur disant que c'est seulement comme cela qu'ils s'en sortiront. En cas d'échec dans les études, le jeune peut se sentir fragilisé, son avenir ne sera pas radieux et c'est de sa faute parce qu'il n'a pas été capable de réaliser les espoirs qu'on avait mis en lui.
Citer :
Le suicide est la première cause de décès des hommes entre 25 et 34 ans
Globalement, la part du suicide dans la mortalité générale est faible.
Pour les hommes comme pour les femmes, celle-ci varie très fortement
avec l’âge. Inférieure à 1 % avant 15 ans, elle atteint son maximum entre 25 et 34 ans (23 % chez les hommes, 18 % chez les femmes) puis chute brutalement jusqu’à 3 % entre 55 et 64 ans. Á partir de 65 ans, la part des décès par suicide décroît régulièrement et, au-delà de 84 ans, les suicides ne représentent plus que 0,3 % de la mortalité toutes causes confondues.
Si le nombre absolu de suicides est le plus important pour les hommes de 45-54 ans, c’est pour la classe d’âge des 25-34 ans que l’importance des décès par suicide, relativement aux autres causes de mortalité, est la plus forte (tableau 2). Dans cette tranche d’âge des 25-34 ans, le suicide constitue la première cause de décès des hommes (près d’un sur quatre). Avec 16 % des décès, il se situe en deuxième position derrière les accidents de transport pour les 15-24 ans, et derrière les tumeurs pour les 35-44 ans, avec 18 % des décès. Pour les hommes de 45 à 54 ans, le suicide est la quatrième cause de décès après les tumeurs, les maladies cardiovasculaires et les maladies de l’appareil digestif. Pour les femmes, le suicide apparaît comme la deuxième cause de décès entre 25 et 44 ans derrière les tumeurs. Dans les classes d’âge de 15-24 ans et de 45-54 ans, il se situe en troisième position, précédé des accidents de transport et des tumeurs chez les 15-24 ans et des tumeurs et des maladies cardiovasculaires chez les 25-44 ans.
Donc, le taux augmente avec l'age, atteint un premier maximum des 25-34 ans, puis décroit et remonte. Mais, puisque la mortalité générale augmente avec l'age, la proportion de suicides parait plus faible chez les vieux puisque le suicide n'est plus que la 4ème cause de décès.
Mais, si vous trouvez un suicidé, il y a plus de chances que ce soit un homme seul (veuf ou divorcé) de plus de 54 ans. Si ce n'est pas le cas, effectivement, il y a des chances que ce soit un jeune homme de 25-34 ans.