Je ne peux parler, ici, que des "squelettes du placard familial" sur ce sujet...
Mon arrière-grand-mère belge a fait des ... "fariboles" hors mariage qui se sont soldées par la naissance de ma grand-mère, d'une part, t que l'arrière-grand-mère, issue d'une famille bourgeoise, s'est fait virée par sa famille: plus un mot, radiée, rejetée, honnie.
Il est vrai que son godelureau n'était que de "passage" et s'est barré vite fait.
Ma grand-mère n'a pas été déposée en orphelinat, et sa mère "Bobonne" (très belle au demeurant) l'a mise dans un couvent de bonnes soeurs à La Louvière (elle n'a pas dû rigoler tous les jours, ma pauvre Mémé! enfant du pêché!).
Bobonne... admirée par la famille...il a fallu un temps (et pas mal de réflexions..) a vécu de ses charmes, à un certain niveau quand même. Elle en avait gardé de très beaux bijoux (disparus depuis) et des présents assez "sympas" (dont une boite en argent à son monogramme).
Mémé s'est mariée assez tard à un diplomate (grand cavaleur devant l'éternel) qui cherchait à se faire "une fin", avoir .. une domestique soumise et un utérus portant son héritier. Il était donc impératif que Mémé se fût pas "dévergondée".
(une fois l'héritier "livré", il a rangé sa femme dans un petit lit à part, se réservant le meilleur plumard)
Suite de l'aventure: ce "bel héritier" de diplomate franquiste (grand cavaleur: "gardez vos poules, je lâche mon coq") a mis enceinte une demoiselle de la belle bourgeoisie (anti-nazi) consentante puisque voulant mettre le grappin sur le "beau gosse" de diplomate.
On est années 50, là.
Conséquences assez............. festives:
- bouclage du mariage en toute vitesse.. que même "en toute vitesse", cela a fait de moi une "prématurée légale" (mais pas physiologique
).
- Le "mariage de princesse" de la demoiselle: foutu et bouclé avec zéro invités des familles respectives qui ont fait la tête très longtemps, y compris à la mioche, "fruit de la faute honteuse", surtout quand on ne rattrape pas le truc en étant "un héritier"
- Franquisme >< anti-nazi et assimilé, cela n'a pas "rassemblé" les familles, non plus...
Donc il était encore certains milieux où, même en "réparant la faute", la grosse bourde restait...et suffisait à être exclu de l'ensemble de la famille!
Ces 2 "joyeux drilles de parents", niveau "éducatif" (et on arrive dans les années 60, quand même):
- Silence radio intégral sur la sexualité....avec un message "tous les hommes sont des obsédés (de quoi? silence..), y en a derrière chaque pavé (yes!) ET il faut se réserver pour le Prince Charmant". Fiche signalétique pour repérer ce Charming Prince dans ces millions d'obsédés? Silence radio total...
- Une "chance": y a eu des cours sur le sexe des mammifères et l'appareil génito-urinaire des humains, mais pure biologie-anatomie, point. En dernière année du secondaire....La .. "sauce" éventuelle autour du truc: silence. Ca s'emboite et cela fait des bébés. Point.
- En parallèle, il était anormal que "une jeune fille", éventuellement, aie des hormones qui "causent" et commence à envisager, de loin, les garçons: j'explique les remarques parentales???? Pur XIXème triomphant version méga-rétrograde! Se maquiller? c'est "tromper la marchandise". La coquetterie? péché mortel!!! qui entraînent des HISTOIRES!!!! (abominables, évidemment)
Avec le recul: les "filles de bonne famille" étaient éduquées comme de parfaites dindes, et certainement sur le plan sexuel! (et allez revoir les magazines féminins et leurs "conseils aux bonnes épouses")
Autre: cours de littérature: les formats Larousse à thématique: systématiquement, fabliaux, chansons de troubadours étaient expurgés, il y manquait inéluctablement pas mal de "fin" qualifiées de "non intéressantes" par les profs. Cela devait être les parties jambes en l'air dans les meules de foin!
En secondaire de "jeunes filles", il y eu 2 ou 3 "délurées" qui ont été renvoyées, même 1ère de classe, pour "faute" (traduction: elles avaient fauté avec fruit en route).
Années 90-91: je me retrouve comme bibliothécaire dans une école catholique. Les "années SIDA" en plein. J'ai eu des réprimandes de la direction pour avoir mis à disposition des élèves (ados... et de leur temps...) des feuillets informatifs expliquant comment se prévenir des MST. "A l'école, on ne parle pas de sexe, les ados n'ont pas de sexualité"
Ah wouais.....
En ces temps-là, il n'était toujours pas encore bon d'être "mère célibataire" ou d'avoir un enfant en étant en couple non "légitime" (passage devant le maire au minimum). C'est au point que, légalement, la mère célibataire ou le "couple illégitime" (pas marié) devait ADOPTE leur moutard! sous peine de quoi... il n'avait aucun droit à un héritage comme "bâtard" (loi belge)