Quelques recherches historiques sérieuses sont disponibles ici
http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... 10197.htmlQuelques extraits relatifs à la bourgeoisie (du côté des paysannes c'est un peu différent)
"Côté féminin, l'imaginaire est centré sur la pudeur: une jeune fille de bonne famille ne se regarde pas dans le miroir, ni même dans l'eau de sa baignoire; on prescrit des poudres qui troublent l'eau pour éviter les reflets (en revanche, les miroirs tapissent les murs des bordels). Les femmes connaissent mal leur propre corps, on leur interdit même d'entrer dans les musées d'anatomie. Le corps est caché, corseté, protégé par des noeuds, agrafes, boutons (d'où un érotisme diffus, qui se fixe sur la taille, la poitrine, le cuir des bottines). "
Et
"Chez les bourgeois, la nuit de noces est une épreuve. C'est le rude moment de l'initiation féminine par un mari qui a connu une sexualité vénale. D'où la pratique du voyage de noces, pour épargner à l'entourage familial un moment si gênant... La chambre des époux est un sanctuaire; le lit, un autel où on célèbre l'acte sacré de la reproduction. Il est d'ailleurs souvent surmonté d'un crucifix. Le corps est toujours couvert de linge.
La nudité complète entre époux sera proscrite jusque vers 1900 (la nudité, c'est pour le bordel !). On fait l'amour dans l'ombre, rapidement, dans la position du missionnaire, comme le recommandent les médecins, sans trop se soucier du plaisir de sa partenaire. Les femmes avouent-elles leur plaisir, surmontent-elles le mépris ou le dégoût que peut leur inspirer leur partenaire? Elles n'en parlent jamais dans leurs journaux intimes ou leurs correspondances avant les années 1860. "
Du côté rural on est moins ignorant mais tout de même tout cela reste peu sophistiqué. On est loin de l'Orient !