Mael a écrit :
Cybèle est bien nommée Magna Mater et il me semblait qu'elle était assimilée à Isis (tardivement, probablement).
Cybèle et Isis ne sont pas assimilées ! On a simplement tendance à ranger les cultes qui leur sont rendus à l'époque romaine dans la même catégorie, assez hasardeuse, des "cultes orientaux" ; mais les deux déesses ont bien une existence, un culte et un clergé distincts. Sans parler du fait qu'elles ne proviennent pas vraiment du même horizon : le culte asiatique de Cybèle est introduit très tôt à Rome, mais approprié et officialisé, même s'il conserve quelques unes de ses "bizarreries" orientales ; celui, égyptien, d'Isis est introduit plus tardivement, ne compte pas parmi les religions officielles de Rome et garde clairement sa coloration égyptienne. L'un participe de la mystique des origines troyennes de Rome, l'autre pas.
Des deux, seule Cybèle correspond à ce que vous définissez comme des déesses-mères. Quant à ce qu'écrit Markale... Lorsqu'on évoque l'Antiquité, on parle de civilisations de l'agriculture, aux populations en grande partie rurales, dont la subsistance dépend largement des récoltes, et donc des événements naturels qui peuvent les influencer. Trouvez-vous surprenant que l'on retrouve, chez plusieurs de ces civilisations, un culte rendu à la terre nourricière sous l'aspect d'une divinité féminine, donc symbole potentiel de fécondité ? Pas besoin de stipuler une divinité commune, honorée au Paléolithique ou d'ailleurs à toute autre époque, ce qui revient à faire fi de pas mal d'incohérences : la logique fait déjà bien avancer le raisonnement.
Si vous voulez écrire un roman fantaisiste, libre à vous d'aller piocher ici ou là vos idées ; mais si vous voulez des bases historiques crédibles, vous vous doutez bien qu'il faudra lire autre chose que Markale ou le
Da Vinci Code.