Gerfaut a écrit :
Le débat commence à fourmiller de pistes de réflexion !
Cuchlainn se demande pourquoi un cycle légendaire devrait s'être inspiré de lieux réels. Dédé va plus loin et annonce : "Je ne veux surtout pas chercher à situer ces lieux".
Personnellement, je veux surtout dire que les rechercher avec autant
de précision que vous semblez vouloir le faire me semble à la fois inutile et impossible, parce que la précision que vous souhaitez est bien supérieure à celle avec laquelle les indices sont retranscrits ! Un peu comme qui chercherait sur une photo un détail plus petit que la taille du pixel, en quelque sorte.
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Contrairement à eux, je pense que l'historien qui s'intéressent aux mythes doit comprendre qu'une légende a toujours un fondement historique.
C'est certain. Je ne prends pas le cycle arthurien comme un simple roman dont la date d'édition présenterait la curiosité d'être très vieille. Il y a beaucoup d'information à en retirer, mais c'est une source à la fiabilité variable et difficile à évaluer. D'où prudence !
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Les siècles, voire les millénaires, réduisent souvent ce substrat historique à une peau de chagrin. Mais il y a toujours une réalité originelle. Sans tomber dans un rationalisme qui me serait étranger, je pense qu'il faut chercher à découvrir cette quintessence.
Le tout est de se limiter à trouver ce qui y est vraiment ! Et de repérer ce qui ne renvoie pas au fond concret, et qui lui confère son merveilleux.
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Dans le cas de Brocéliande, les roman arthuriens du XIIe et XIIIe siècle ont chanté des faits historiques antérieurs et, en les développant, ont ainsi créé le légendaire européen.
Prouvée par les érudits et les historiens-chercheurs, une réalité est certaine : Brocéliande a existé et elle se situe en Armorique, où les chevaliers arthuriens se sont effectivement promenés.
Bien sûr, mais le paysage de la Bretagne intérieure a été fortement transformé, l'essentiel de son caractère a été sacrifié au dieu Maïs. En fait, les sites évoqués dans l'épopée ont probablement disparu, comme l'essentiel de la forêt bretonne.
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Je suis donc de ceux qui cherchent à situer les lieux et les mythes. Cela m’aide à comprendre le sens des racines. Et je n’y perd en aucun cas le sens du merveilleux. Au contraire, je puis d’autant mieux me laisser pénétrer aux sources du mystère, que je sais luire, tout au fond, une réalité certaine.
Le tout est de ne pas trouver à toute force, tellement on cherche.
On ne peut pas négliger la possibilité que le Brocéliande évoqué ne soit même plus un site boisé de nos jours, ni celle qu'elle n'ait jamais existé dans la configuration décrite. Une première piste serait déjà de connaître l'extension de la forêt en Bretagne au début du Moyen Age, ce qui est possible par la palynologie je suppose. A-t-on des sources à ce sujet ?[/quote]