Nous sommes actuellement le 29 Avr 2024 7:20

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 33 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3  Suivant
Auteur Message
 Sujet du message :
Message Publié : 04 Juil 2005 6:47 
Hors-ligne
Philippe de Commines
Philippe de Commines
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
le Robert Historique a écrit :
LAPIN, INE est issu en moyen français (v. 1450) de lapereau par changement de finale, l'élément -in pouvant provenir de connin, variante de connil «lapin». LAPEREAU, d'abord lapriel (1330), laperiaus au pluriel l376) puis lappereaux (v.1393), est issu d'un thème ibéro-roman lappa «Pierre Plate », à l'origine du portugais lapa « roche saillante. caverne, grotte» (907 dans un texte latin) et d'autres formes du domaine ibérique que l'on trouve à la base du portugais laparo, lapereau, dialectal lapouço, etc. La localisation des premières attestations du mot dans l'extrême nord du domaine gallo-roman, et non en Ibérie, a été expliquée par le fait qu'on y faisait probablement commerce par voie de mer des peaux de lapin, ces animaux étant très abondants sur le territoire ibérique. L'évolution de sens résulte d'une métonymie, du nom du terrier à celui d'«animal de terrier». P. Guiraud, contestant cette hypothèse, rattache le mot à l'ancien français lapriel, au portugais laparo, du latin leporellus «Ievreau» (- lièvre), le petit lapin étant assimilé au petit lièvre; il invoque pour la forme lapin un croisement avec le verbe laper au sens de «manger avidement». ~ Le mot s'est substitué à l'ancien français connin, d'abord connil, issu du latin cuniculus, mot de forme diminutive qui, selon Pline, serait d'origine espagnole, et qui vit dans l'espagnol conjo et l'ancien provençal conilh. Le mot a disparu au XVIIe s. à cause des jeux de mots obscènes qu'il occasionnait depuis le XIIes. (-con) et ne s'est maintenu que dans certains patois (Alpes Maritimes~ Suisse romande).

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 01 Sep 2005 0:47 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 15 Fév 2005 1:19
Message(s) : 354
Localisation : Cherbourg
Pour revenir sur le "con" vaginal, je pense que le terme était familier mais nullement vulgaire ni grossier. Il s'est transformé en l'insulte que nous connaissons mais Le Marquis de Sade l'emploie dans le langage de ses écrits du XVIIIème de manière simple, sans volonté apparente de choquer.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : Insultes
Message Publié : 01 Sep 2005 5:03 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 08 Mars 2005 22:10
Message(s) : 971
Localisation : guilers - brest métropole océane
Jean-Foutre.

L'une des insultes majeures faites à une femme était de lui retirer son bonnet. C'était comme un viol. :cry:


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 24 Sep 2005 20:54 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 15 Fév 2005 1:19
Message(s) : 354
Localisation : Cherbourg
Je pense qu'il y a des mot familiers mais non grossiers qui sont devenus grossiers par là-suite.

Une "garce" du moyen-âge n'était-elle pas tout simplement une jeune fille issue du peuple. Le féminin de garçon en qqu sorte? Dans une certaine noblesse on dira damoiselle et damoiseau.

Le "con" désignant le sexe de la femme (certains ici-même parlent aussi du "vit" masculin) ne représente pas pour moi un terme vulgaire mais juste populaire. Est-ce cette même éthymologie qui a donné de nos jours con, conne, connard, connasse...?

Je pense à une réelle évolution de termes populaires (mais non grossiers)en termes grossiers de nos jours et, au contraire, des termes paraissant grossiers à certaines époques et tombant en désuétude par là-suite (tel le fameux "bougre")


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 25 Mars 2006 9:30 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 13 Mars 2006 10:38
Message(s) : 2476
Localisation : Lorraine
Je réactive ce thème assez ancien pour évoquer une expression que cite Commynes dans ses Mémoires (VIII, 9), lorsqu’il relate les préparatifs de la bataille de Fornoue (juillet 1495). Je précise que le texte est traduit de l'ancien français (ed. Pocket Agora, par Joël Blanchard)

« Vers minuit, le cardinal de Saint-Malo, qui venait de parler au roi, [...] me dit qu’ [il] partirait au matin, qu’il irait passer le long de leur armée en faisant donner le canon contre eux, pour « faire la gorre » [...] Ce mot de « gorre » était une expression commune, courante à l’époque en France, qui consistait à dire, pour désigner une chose nouvelle, ou qui semblait mieux faite qu’une autre, que c’était la « gorre », j’entends chez les gens jeunes ».

Je trouve cette expression particulièrement savoureuse; on pourrait la traduire, je pense, par « taper la frime », ou « faire de l’épate ». En tout cas, elle témoigne que les cardinaux du XVème siècle étaient plus décontractés que les nôtres!
Le besoin qu'a Commynes de l’expliquer prouve non pas qu’elle était peu répandue (« courante à l’époque en France ») mais plutôt passée de mode à l’époque où il écrit (pourtant peu de temps après: il est mort en 1511), ou encore qu’elle n’était comprise que par les jeunes gens. Où l’on voit que comme de nos jours, la vogue d’un mot très typé peut être éphèmère.
En tout cas, je ne connais que cet exemple d’ « argot générationnel » avant le XIXème siècle. Il m’intéresserait de savoir si vous en connaissez d’autres...


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message : grossièreté
Message Publié : 12 Juil 2006 17:21 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide

Inscription : 12 Juil 2006 10:00
Message(s) : 54
Localisation : France
Il est exact que pas mal de mots ressentis aujourd'hui comme grossiers ne l'étaient pas forcément autrefois ou du moins on n'hésitait pas à les utiliser. On appelait un chat un chat. Il y avait même des choses très amusantes. Ainsi à Rouen existait une Confrérie des Gros Couillons. Le XVIe siècle est évidemment remarquable à tous égards.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 12 Juil 2006 19:16 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 23 Avr 2004 16:02
Message(s) : 372
Localisation : Lille
Cela me laisse sans voix!J'ai du mal à imaginer une évolution de la langue qui impliquerait une acception différente d'un mot grossier pour nos contemporains de celle qu'elle avait il y a 1,2,3 siècles ou plus encore.
Pouvez vous m'éclairer:comment un mot peut il changer de sens en quelque décennies voire siècles?
Merci,
Deck

_________________
« L'âge que nous vivons est dangereux ; comme il serait ennuyeux s'il ne l'était pas. » John Steinbeck
« Liberté implique responsabilité. C'est pour ca que la plupart des hommes la redoutent » G.B.Shaw


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 12 Juil 2006 19:51 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Citer :
Pouvez vous m'éclairer:comment un mot peut il changer de sens en quelque décennies voire siècles?

Sans changer de sens à strictement parler, un mot peut perdre ou gagner une certaine connotation au fil des années. Par exemple, avec le bouleversement survenu ces dernières années dans la [dé]composition des familles en occident, le terme (autrefois suprêmement injurieux) de "bâtard" a probablement perdu de son impact infâmant.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 12 Juil 2006 22:23 
Hors-ligne
Polybe
Polybe

Inscription : 09 Juil 2006 14:11
Message(s) : 79
Deck a écrit :
Pouvez vous m'éclairer:comment un mot peut il changer de sens en quelque décennies voire siècles?


C'est amusant, moi c'est justement le fait que tu ne comprennes pas ce qui me parait plus qu'évident qui me trouble. La langue est vivante, elle dépend des locuteurs, du contexte. Le même mot n'a pas la même connotation, le même sens d'un endroit à l'autre, d'un moment à l'autre. on pent penser par exemple à l'adjectif "bonne" et à ses différentes connotations.

Sinon, pour revenir à cette histoire de lapin :
- en espagnol, ils ont gardé le sens médiéval de sexe féminim, bien qu'en lui ajoutant un suffixe en ita : el conejito, c'est pas qu'un petit lapin
- ma copine me fait remarquer que Playboy avait pour emblême un lapin : est-ce un hasard ? ou cela vient-il plutôt de la réputation des lapins ? ou d'une toute autre origine ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 13 Juil 2006 10:34 
Hors-ligne
Jules Michelet
Jules Michelet
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 15 Mai 2005 12:40
Message(s) : 3419
aislinn a écrit :
Chasser au connil veux bien dire courir les filles( enfin les estuvières, paltonières, lavandières...)

A propos du mot "Con" il faut savoir que le lapin s'appelait autrefois "conil" ou "conin" suivant les régions... Du latin "cuniculus" (qui a donné en allemand "Kaninchen"). Mais les jeux de mots étaient alors tant utilisé sur le lapin que "conin" fut délaissé au profit de "lapin" dérivé du nom du lièvre "lepus".

_________________
@+ Image
Skipp


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 13 Juil 2006 13:23 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 23 Avr 2004 16:02
Message(s) : 372
Localisation : Lille
Donc en fait, l'évolution d'une langue vivante est due au contexte, et aux gens qui la parlent.Ce serait donc totalement aléatoire!C'est vraiment fabuleux!

Deck

_________________
« L'âge que nous vivons est dangereux ; comme il serait ennuyeux s'il ne l'était pas. » John Steinbeck
« Liberté implique responsabilité. C'est pour ca que la plupart des hommes la redoutent » G.B.Shaw


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 13 Juil 2006 19:59 
Hors-ligne
Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Deck :
Citer :
"Le pianiste parti, il n'y a pas un seul piano au monde qui se souvienne du récital donné." La ligne verte, Stephen King

Mais si! Il existe à présent des pianos équipés de mémoires qui leur permettent de restituer fidèlement ce que l'on a joué dessus!


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 13 Juil 2006 20:08 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 23 Avr 2004 16:02
Message(s) : 372
Localisation : Lille
DESHAYS Yves-Marie a écrit :
Deck :
Citation:
"Le pianiste parti, il n'y a pas un seul piano au monde qui se souvienne du récital donné." La ligne verte, Stephen King

Mais si! Il existe à présent des pianos équipés de mémoires qui leur permettent de restituer fidèlement ce que l'on a joué dessus!


Ah, celle la, je ne m'y attendais pas! :D J'avais remarqué cette phrase dans une de mes relectures de Stephen King, elle m'avait marqué, voila tout.
Mais bien sur, je ne peux vous contredire mon cher Yves-marie! :D
Bien à vous,
Deck

_________________
« L'âge que nous vivons est dangereux ; comme il serait ennuyeux s'il ne l'était pas. » John Steinbeck
« Liberté implique responsabilité. C'est pour ca que la plupart des hommes la redoutent » G.B.Shaw


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 13 Juil 2006 21:58 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 04 Juil 2006 18:50
Message(s) : 7
Localisation : Val d'Oise
Est-ce que "saperlipopette" courrament utilisé par les poilus dans les tranchées était déjà d'usage avant ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
 Sujet du message :
Message Publié : 14 Juil 2006 3:55 
Hors-ligne
Administrateur
Administrateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 27 Avr 2004 17:38
Message(s) : 10675
Localisation : Région Parisienne
Voici ce que j'ai trouvé sur un forum consacré à la langue française:

SAPERLIPOPETTE est une amplification plaisante de SAPERLOTTE, depuis 1863 environ.
SAPERLOTTE est une altération de SACRELOTE.
SACRELOTE, attesté depuis 1750, est une altération euphémique de SACREDIEU (l'élément LOTTE, comparable à BLEU ou à DIENNE, n'a pas été expliqué).
SACREDIEU est depuis le moyen âge un juron considéré comme particulièrement blasphématoire.


_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 33 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 17 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB