le Robert Historique a écrit :
LAPIN, INE est issu en moyen français (v. 1450) de lapereau par changement de finale, l'élément -in pouvant provenir de connin, variante de connil «lapin». LAPEREAU, d'abord lapriel (1330), laperiaus au pluriel l376) puis lappereaux (v.1393), est issu d'un thème ibéro-roman lappa «Pierre Plate », à l'origine du portugais lapa « roche saillante. caverne, grotte» (907 dans un texte latin) et d'autres formes du domaine ibérique que l'on trouve à la base du portugais laparo, lapereau, dialectal lapouço, etc. La localisation des premières attestations du mot dans l'extrême nord du domaine gallo-roman, et non en Ibérie, a été expliquée par le fait qu'on y faisait probablement commerce par voie de mer des peaux de lapin, ces animaux étant très abondants sur le territoire ibérique. L'évolution de sens résulte d'une métonymie, du nom du terrier à celui d'«animal de terrier». P. Guiraud, contestant cette hypothèse, rattache le mot à l'ancien français lapriel, au portugais laparo, du latin leporellus «Ievreau» (- lièvre), le petit lapin étant assimilé au petit lièvre; il invoque pour la forme lapin un croisement avec le verbe laper au sens de «manger avidement». ~ Le mot s'est substitué à l'ancien français connin, d'abord connil, issu du latin cuniculus, mot de forme diminutive qui, selon Pline, serait d'origine espagnole, et qui vit dans l'espagnol conjo et l'ancien provençal conilh. Le mot a disparu au XVIIe s. à cause des jeux de mots obscènes qu'il occasionnait depuis le XIIes. (-con) et ne s'est maintenu que dans certains patois (Alpes Maritimes~ Suisse romande).