Lampsaque a écrit :
A vrai dire, je reste avec ma question.
Wikipedia :
1 L'assetto dell'italiano discende, in sostanza, da quello del volgare fiorentino trecentesco.
2 Tuttavia, già dalla fine del Trecento la lingua parlata a Firenze si distaccò da questo modello
3 L'italien est, fondamentalement, du toscan florentin parlé du XIXème siècle tel que recueilli par Manzoni.
Qu'est-ce qui explique cette proximité du florentin du XIVème avec celui du XIXème ?
Ben, on vous a déjà donné la réponse :
Ce qui stabilise une langue, c'est un ensemble de choses. La première, une volonté de bien écrire dans une autre langue que le latin. Il y a ensuite l'imprimerie qui va normaliser les graphies au sein des ensembles linguistiques. Puis, les académies qui vont imposer un beau langage, et souvent un parler de la cour. Là, le toscan de Florence se distingue via des auteurs reconnus pour leur beau langage et par la naissance d'une Académie qui se donne pour but de promouvoir ce beau langage.
Lorsque les italiens se retrouvent unis, et en position de choisir une langue nationale, ils ont plusieurs options. Les plus logiques seraient :
- choisir la langue de la cour qui a réussi l'unification, donc le parler de Turin;
- choisir la langue de l'un des moteurs économiques, soit le milanais, soit celle des autres centres industriels du nord de l'Italie (dont l'un des parlers toscans contemporains de l'Unification) ;
- choisir le parler romain, puisque c'est celui de l'implantation de la capitale.
Tous ces choix pourraient être licites. Mais, ils pourraient aussi être source de division car chaque région dont le parler ne sera pas choisi pourra prétendre que son parler est plus prestigieux. Donc, on fait le choix de faire un choix qui ne pourrait pas être considéré comme une victoire par aucune région, mais aussi un choix prestigieux. En choisissant le parler de Boccace, Petrarca, Dante Alighieri, qui figurent parmi les premiers auteurs qui écrivent en un parler italien. Pourquoi ce choix est prestigieux ? Car voilà une langue non-latine, mais plus ancienne que le français dans lequel ont été écrits les grands classiques, que l'Allemand de Luther, et que l'anglais (qui ne cesse d'évoluer). Bref, culturellement, on choisit une époque où les italiens imposaient leurs arts à l'Europe entière. Une manière de dire que si politiquement les italiens n'ont fait nation que tardivement, culturellement, ils dament le pion à l'Europe entière.
Placez vous donc dans l'époque, si vous voulez la comprendre. L'époque est au nationalisme. Le nationalisme italien existe aussi. C'est l'époque où on cherche à montrer qu'on est les plus grands. On pourrait se demander pourquoi on ne choisit pas la Rome antique... Mais parce que l'Europe entière s'y est déjà référée. Le SERG est le Saint Empire
Romain Germanique, par exemple. Et l'Italie de l'époque, qui doit sa réunification à l'intervention des grandes puissances européennes, ne peut pas prétendre reprendre le rêve impérialiste romain.
Le choix d'une langue nationale est un choix politique. Si vous comprenez la situation de l'Italie à l'époque, vous comprendrez le choix qui a été fait. Dans la situation, il est très ingénieux et logique.