Oulligator a écrit :
[...] un soldat surement fanatisé comme il pouvait l'être [...]Mais l'être humain est imprévisible, même fanatisé, face à la dureté de la guerre (comme l'a été la guerre dans cette région là), une réaction de désertion de la part de soldats allemands est quand même compréhensible[...]
Il est assez improbable que les soldats allemands de l'Afrikakorps, qui sont des conscrits lambda, puissent être considérés comme notablement fanatisés. Ils ont certes subi l'endoctrinement nazi depuis quelques années, mais ne sont en rien des fanatiques. En revanche, ils appartiennent à une armée qui a vaincu l'Europe entière en deux ans, et sont fiers des succès de leurs armes. Du coup, même une défaite passagère ne leur ôte pas l'envie de se battre.
Il en ira différemment en 1943 en Tunisie - où les soldats italiens se battront encore quand les Allemands se rendent - et à l'Ouest en 1944-1945. Et même en Tunisie début 1943, certaines unités luttent jusqu'à la mort (les chasseurs alpins du Gebirgsjäger-Regiment 756 de la 334. Infanterie-Division qui tiennent "Long Stop Hill", par exemple ; mais même les repris de justice de la 999. Leichte-Afrika-Division se battent comme des lions à plusieurs reprises ; et je ne parle pas des Fallschirmjäger commandés par des officiers charismatiques comme Witzig et Koch).
Autre signe qui ne trompe pas : la résistance opposée par les prisonniers de guerre allemands dans le camp n°30 canadien (cf. bataille de Bowmanwille, 10-12 octobre 1942) témoigne d'un haut niveau de motivation (même si la raison d'être de leur rébellion tient surtout aux erreurs du commandant du camp), même à l'automne 1942. Sachant que la plupart des prisonniers en question sont des anciens de l'Afrikakorps (avec quelques équipages de sous-marins ou de la Luftwaffe), cela souligne dans quel état d'esprit pouvait se trouver un soldat allemand jusqu'à cette période la guerre.
CEN EMB