Jerôme a écrit :
Léonard59 a écrit :
En fait, on a souvent dénoncé le paternalisme de certains patrons, mais ce paternalisme était intéressé, dans le sens où tout le monde, patrons et ouvriers y trouvait avantage
Certes le paternalisme à parfois été critiqué mais par qui ? Plutôt par les ennemis de l'économie libérale et les partisans d'une révolution politique, économique et sociale !
Par qui ? Je dirais des 2 cotés. Pour les uns, c'étaient des dépenses inutiles. Il ne faut pas se tromper, le paternalisme va aussi à l'encontre du libéralisme. EN fait, pour les libéraux, le prix de l'acte doit rester libre. Bref, j'ai besoin d'ouvriers et la ressource est rare, le prix de l’heure de travail augmente. Il y a trop d'ouvriers, le prix baisse ... Et le système est sensé se réguler tout seul. Mais certains patrons se sont rendus compte qu'en fait, un ouvrier c'est aussi de l'expérience, et quand un ouvrier expérimenté part, vous perdez, et l'ouvrier, et le temps que vous avez passé à lui apprendre à bien travailler selon vos méthodes. Pire, il peut aller enseigner ces méthodes à vos concurrents ...
Jerôme a écrit :
Du point de vue patronal, ce paternalisme correspondait autant à l'intérêt de l'entreprise qu'à une exigence morale, fortement portée par l’Église mais aussi par des courants humanistes laïques, et à une tradition quasi féodale, certains grands patrons, comme les Schneider, se considérant comme de quasi seigneurs de leurs ouvriers et assumant les charges allant avec.
Je vous conseille d'aller lire sur Gallica les parutions des années 1830-70 sur tout cela, vous vous rendrez compte que la situation est plus complexe et le rôle de l’Église catholique pas aussi clair que cela. En Alsace, à Mulhouse, le paternalisme est souvent le fait de patrons protestants, et les catholiques s'inquiètent de certaines des conséquences de ce qui est mis en place. Ainsi, si un patron veut mettre une espèce de garde des enfants, voire d'école, on pense tout de suite qu'il désire en fait détourner ses braves âmes pures vers la religion réformée en leur apportant un enseignement contraire aux valeurs catholiques ... On préfèreraient que les parents laissent les enfants à la garde du curé du village qui saura leur procurer un enseignement qui respecte les valeurs catholiques ... Mais, bien entendu, il faut payer les frais qui vont avec