Adrian a écrit :
Attendez mais c'est une plaisanterie ? C'est ça l'espace des forêts en 1850 ?
C'est incroyable, il y avait rien du tout !
Hé oui ! La forêt recouvrait 10% du territoire au XIXe siècle. Aujourd'hui, nous en sommes à 25%.
Il serait intéressant de retrouver les études sur la surface forestière au Moyen Age mentionnée dans le texte de Braunstein. Sur ce forum, on a plusieurs fois signalé qu'à l'époque de la Guerre des Gaules, la forêt n'était pas beaucoup plus étendue qu'aujourd'hui. On peut donc en conclure que la couverture forestière de la France a beaucoup oscillé, et que la moindre exploitation massive a un impact très visible.
Dans le même ordre d'idée, la consommation de bois de l'Espagne pour maintenir à flot (littéralement) son empire a entraîné la quasi-désertification du territoire.
Jean-Mic a écrit :
Pour en rester dans la construction des édifices religieux, il semble bien que, pendant longtemps, les plus ambitieuses constructions ont été facilitées lorsque les commanditaires ecclésiastiques étaient eux-mêmes les propriétaires de sources d'approvisionnement, bois et forêts. On se rappelle aussi que le plus lourd des coûts pour une construction a longtemps été celui du transport des matériaux (bois, pierre, fer).
Tout-à-fait. Braunstein indique qu'un cours d'eau est indispensable pour la bonne exploitation d'une forêt, ce qui fait que la Forêt Noire a été longtemps épargnée.
Je viens de consulter la Loi Gombette
Citer :
Titre XIII. Des défrichements
Si un Bourguignon ou un Romain a fait des défrichements dans une forêt restée en commun, il devra remettre à son copropriétaire un égal espace de terrain dans cette forêt. Après quoi, il jouira seul et sans partage du morceau de fonds qu'il a défriché.
Titre XXVIII. De la faculté générale de couper du bois
Art. 1 - Si un Bourguignon ou un Romain n'a point en propre de forêt, il aura la libre faculté de couper, dans une forêt quelconque, du bois pour son usage aux arbres morts et aux arbres de ceux qui ne portent aucun fruit, et le maître de cette forêt ne pourra s'y opposer.
Art. 2 - Mais si quelqu'un, sans la permission du maître, coupe un arbre fruitier dans une forêt qui ne lui appartient pas, il sera tenu de payer au maître de la forêt un sou d'or pour chaque arbre coupé. La même règle sera observée pour des pins ou des sapins.
Art. 3 - Si c'est un esclave qui s'est rendu coupable de ce fait, il recevra la bastonnade, et son maître ne pourra être l'objet d'aucune poursuite à ce sujet.
Art. 4 - Si quelqu'un s'est opposé à ce qu'un individu coupât le bois nécessaire à son usage, aux arbres morts ou non fruitiers, et lui a saisi des gages, il devra restituer 3 fois la valeur de ces gages et payer une amende de 6 sous d'or.
Il est intéressant de voir qu'au Ve siècle, le ramassage du bois est déjà réglementé. Il est intéressant de voir que le défrichement est mentionné.