Tout d'abord, il faut savoir que, pour être chercheur titulaire en histoire, dans un organisme de recherche comme le CNRS (en histoire, il n'y en a guère d'autres) ou dans un établissement d'enseignement supérieur (Universités, ENS, EPHE, etc.), le seul diplôme nécessaire est le doctorat.
L'agrégation est un concours de recrutement du secondaire, qui n'est absolument pas statutairement nécessaire. C'est un élément de valorisation sur le CV pour être recruté.
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1) Quel est le parcours auquel peut prétendre un chercheur sans agrégation ? Poste, considération, colloque.
Dans la pratique concrète de la recherche, l'agrégation ne joue aucun rôle. Lors d'un colloque, ou pour publier dans une revue scientifique, on se fiche complètement que vous l'ayez ou non. La considération dont vous jouissez auprès de vos pairs n'a rien à voir avec ça.
Si l'agrégation est devenue quasi-nécessaire en pratique, c'est au moment d'être recruté sur des postes impliquant de l'enseignement, que ce soit pour les contrats précaires (contrat doctoral avec enseignement, ATER, etc.) ou pour des postes de titulaire comme maître de conférences. L'agrégation, qui est un concours d'enseignant, rassure les recruteurs sur votre capacité future à enseigner.
Pour le CNRS, l'agrégation ne joue donc pas du tout. Pour être recruté à l'Université, c'est très souvent déterminant.
Christique a écrit :
1 bis) Une <<petite fac>> de province n'est-elle pas accessible sans l'agrégation ?
C'est bien souvent l'inverse! Vous avez presque plus de chances d'être recruté sans l'agrégation dans une grosse fac que dans une "petite" université de province!
Comme je l'ai dit, l'agrégation n'est recherchée que parce qu'elle est considérée - à tort ou à raison - comme une garantie que le collègue saura enseigner. Or c'est bien dans les plus petites facs, où le nombre d'enseignants par département est faible, qu'on a besoin de personnes capables d'enseigner aux niveaux les plus bas de Licence. Par ailleurs, quel est le débouché principal des étudiants de ces universités? Le master MEEF et l'enseignement secondaire. On cherche donc pour les y préparer des enseignants étant eux-mêmes déjà passés par les concours.
Dans les grosses universités (pas uniquement parisiennes), il y a beaucoup plus d'enseignants (y compris la cohorte des précaires : doctorants, vacataires, etc.) qui feront le gros du travail. On peut parfois se permettre d'embaucher un excellent chercheur avec une expérience limitée d'enseignement. On compte sur lui pour faire rayonner la recherche et on lui donnera quelques cours de L3 et de Master. Dans ces cas - qui restent rares - l'agrégation sera moins déterminante.
Christique a écrit :
2) Apparemment des structures comme l'Ephe et le CNRS ne demandent pas l'agrégation pour y entrer.
Ainsi, avez-vous aussi cette information ? Et surtout, comment intégrer ces structures (où équivalentes) ?
Comme je l'ai dit, aucune structure ne demande l'agrégation pour y rentrer. C'est plutôt un atout sur son CV pour les postes incluant de l'enseignement.
Pas besoin d'agrégation pour entrer au CNRS a priori. Sauf que... pour prétendre entrer au CNRS, il faut un CV de chercheur d'une qualité exceptionnelle. Ce qui suppose d'avoir eu des contrats de recherche auparavant (comme doctorant, puis post-doctorant), mais ces contrats incluent eux-mêmes souvent de l'enseignement et les agrégés ont plus de chances de les obtenir.
Quant à l'EPHE, le recrutement des titulaires y est très spécifique et concerne bien souvent des enseignants-chercheurs déjà en poste ailleurs auparavant.