Tonnerre a écrit :
C'est par exemple le "back beat" ou le"down beat" ou autres légers décalages ou marquages du tempo qui caractérisent certaines formes musicales, rock, funk, etc.Ces différences ne sont guère perceptibles de façon consciente par un non musicien mais elles sont la marque très reconnaissable de certaines musiques pour une oreille avertie.
Là déjà, ça me convient mieux comme explication. Mais pour mieux m'éclairer, aurais-tu des exemples de back beat et de down beat, de préférence sur un même titre à me proposer ?
Tonnerre a écrit :
Ces énergies musicales (et au final culturelles ) très différentes s'expriment néanmoins par un certain nombre de 'trucs" techniques qu'il faut connaître parce qu'ils font partie intégrante de ces deux traditions musicales, qu'ils en sont en quelque sorte la signature.
Quand tu dis "et au final culturelles", je suis tout à fait d'accord. Mais là, j'interrogeais juste la forme. Par exemple, si Dorothée interprète Be bop a lula, formellement, c'est du rock ; même s'il est évident que culturellement ç'en est très loin.
Tonnerre a écrit :
Votre point de vue tendrait (si j'ai bien compris et si je ne surinterprète pas
) à minimiser l'apport country et à considérer que TOUT le rock était déjà présent dans le blues.
Oui et non. Non sur le plan culturel d'abord, mais oui sur le plan formel (en fait, pour me convaincre définitivement, il faudrait non seulement réussir à me faire percevoir la différence entre back beat et down beat, mais aussi à me démontrer qu'on trouve l'un de ces beats exclusivement chez les bluesmen et l'autre exclusivement chez les rockers).
Tu pourrais peut-être essayer avec Kansas city qui est un morceau suffisamment trans-genres pour appuyer ta démonstration.
D'autre part, si Jerry Lee Lewis interprète Your cheatin heart, il est évident que je n'entends pas un blues. Mais en même temps, j'y perçois une "énergie-ambiance" plus blues que je ne perçois une "énergie-ambiance" country lorsqu'Eddy Cochran interprète Milk cow blues.
Tonnerre a écrit :
J'aime beaucoup le blues mais ce n'est pas faire injure à John Lee Hooker ou Robert Johnson que de discerner qu'il y a musicalement chez Lewis ou Cochran quelque chose qu'il n'y a pas chez eux, et qu'il ne peut pas y avoir, car cela ne fait pas partie de l'univers musical dans lequel ils ont grandi, dans une Amérique complètement ségréguée où la culture country des blancs pauvres et la culture noire/blues ne communiquaient guère (le seul point relativement commun étant la musique d'église, le gospel);
Certes, mais je ne nie pas que le blues est aussi pétri d'influences irlando-écossaises, même si les influences mandingues me semblent prépondérantes (il existe aussi des influences de la musique des amérindiens choktaw).
Pour appuyer mon propos, s'il y existe un genre dans lequel l'influence country me semble plus prépondérante que dans le rock en ce qui concerne la manière d'interpréter le blues, ce serait plutôt le western swing (genre quasiment oublié mais très populaire à l'époque) :
Sur tempo lent :
http://www.youtube.com/v/g7nUT91UXp0&feature=relatedSur tempo rapide :
http://www.youtube.com/v/KsqpYgLUt5k&feature=relatedTonnerre a écrit :
Il y a eu une époque--les 50s--où l'influence des noirs dans le rock était injustement minimisée; maintenant, on dirait que c'est le contraire; serait-ce un effet du politiquement correct?
..
C'est me faire un mauvais procès dans la mesure où je ne nie pas les influences blanches dans le blues.
Bon, allez, pour finir ce post, une petite merveille : le meilleur pire groupe de rock du monde :
http://www.youtube.com/v/oDeSj2lebgYSi avec eux tu réussis à démeller le bown beat du back beat, chapeau !