Jerôme a écrit :
Qui connaît cette chanson d'Hugues Aufray ?
http://www.chartsinfrance.net/Hugues-Au ... 22275.htmlJe ne trouve aucune explication du sens des paroles sur le net. J'avais toujours cru pour ma part qu'il s'agissait d'une chanson communiste vaguement stalinienne louant la classe ouvrière et les grands travaux d'aménagement !
Mais en la relisant je me demande s'il n'est pas autant voir plus porteuse d'une sorte d'idéologie gaulliste typique des années 1960 ?
Et si on arrêtait de tout sur-interpréter en voulant y coller des arrières-pensées politiques ? La plupart des auteurs de chansons ont compris une chose, pour vendre une chanson elle doit plaire à son public. Donc, elle doit parler au public concerné de choses qui correspondent à son "air du temps". Cette chanson date de 1964, vous pouvez la rattacher à d'autres chansons de l'époque, comme
L'eau vive de Guy Béart, qui date de 1958. Si vous désirez une chanson "manichéenne", l'eau vive est une meilleure candidate, EDF ayant participé au film dont la chanson fait partie de la BO.
Wikipedia a écrit :
En 1958, parallèlement à la sortie du film, Guy Béart, compositeur de la BO, écrit des paroles sur le thème principal et enregistre la chanson sur un 45 tours qui, porté par le succès, donnera lieu à plusieurs pressages la même année3. Plus que le film, c’est la chanson qui s’inscrit dans la mémoire collective. C’est une allégorie chantée par le berger, oncle d’Hortense, qui identifie sa nièce à la Durance : « Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive… », comme Jean Giono le confirme en voix off : « Tout le long de cette Durance vivent des familles humaines. […] Pour les uns, ils ne voient que de la matière à turbiner, les autres se représentent la rivière comme elle est dans les allégories, semblable à une jeune fille ». Guy Béart s'inspire du film pour écrire la chanson, de la description d'Hortense faite par Jean Giono : « Même grâce, même jeunesse que la jeune Durance, et probablement mêmes caprices », ainsi que de différentes scènes, notamment quand Hortense court près de la Durance qui n'est encore qu'un ruisseau de montagne, quand elle s’endort tout près de l'eau4, et quand la rivière vient la libérer de la cave où on la séquestrait. La chanson est devenue un classique national.
On trouve a cette période plusieurs chansons qui montrent la camaraderie des hommes qui participent ensemble à un projet. On vit peut-être une époque plus individualiste, mais cela n'a pas toujours été le cas. Les scouts se sont souvent emparés de chansons du répertoire qui chantent cet idéal de vivre et de réaliser ensemble des choses. Debout les gars et l'eau vive font partie du répertoire scout. On prétend qu'Hugues Aufray serait un compositeur et auteur de chansons scoutes. Mais comme il l'a rappelé à plusieurs reprises, il n'a jamais été scout et n'a jamais évolué dans ce mouvement ou à ces marges. Le plus proche qu'il en a été, ce fut lors d'un spectacle où il a assumé le fait d'être perçu comme un chanteur scout en se présentant sur scène autour d'un feu de camp reconstitué en ayant un vêtement qui ressemblait à une tenue scoute. Il a aussi déclaré qu'il a apprécié le fait que toutes les branches du scoutisme chantent ses chansons et donc, qu'il aime le fait que ses chansons rassemblent plutôt qu'elles ne divisent.
Cherchez dans le répertoire des années 50-60, vous trouverez plusieurs chansons qui ont des thèmes très similaires : on se lève, on s'unit et on va réaliser quelque chose de sur-humain, dans le sens qu'un seul homme ne pourrait pas le réaliser. On va le réaliser à la force de nos muscles, mais aussi avec l'union de nos intelligences et de notre savoir-faire. Bref, un des messages de cette époque est qu'unis, les hommes valent plus que désunis.