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Nom des époques musicales
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Auteur :  Sundy41 [ 15 Jan 2006 13:42 ]
Sujet du message :  Nom des époques musicales

BONJOUR !


Quel est le nom de l'époque musicale du XXème siècle ?

pour le XVII c'est l'époque baroque
pour le XVIII c'est l'époque classique
pour le XIX c'est l"époque romantique
pour le XXème c'est ??????????????
le XXI ème c'est l'époque contemporaine

Qui peut m'aider ??Merci A+

Auteur :  Deshays Yves-Marie [ 15 Jan 2006 23:35 ]
Sujet du message : 

La dénomination des époques en musique est assez floue... (même pour des périodes anciennes comme la période dite "baroque" ainsi étiquetée seulement à partir de la fin des années 1950). Au XXe siècle, on a pu parler de "néoclassicisme", de musique "moderne" (voire "post-moderne"...), de musique "contemporaine" et, de façon partielle (concernant des courants, des tendances...) , de musique "concrète", "aléatoire", "répétitive", "électro-acoustique", "électronique", etc.
L'individualisme des compositeurs et la mondialisation ne facilitent pas les choses...

Auteur :  Solon [ 16 Jan 2006 21:16 ]
Sujet du message : 

Pour l'instant, les "styles" du XXe siècle en musique sont classés par groupe de compositeurs plus que par la date de composition.

Par exemple: Debussy, Ravel, etc: impressionnistes (matière à débat)

Prokofiev, Stravinsky, Shostakivitch, Hindemith: Néoclassiques

Berg, Schoenberg, Webern : Dodécaphonistes, Sérialistes

Ligeti, Boulez, (Xénakis), Carter : Sérialistes ( mais un autre genre et à un certain moment de leur oeuvre)

Cage: inclassable...polémiste?

Jolivet, Varèse, : Incantatoires?Réactionnaires?Attachéauviellesformiste?

Reich, Adams, Glass, Part: Minimalistes

Grisey, Murail, Tanguy : Spectralistes

etc.

Toutes ses apellations ont été utilisées. Par contre, certain de ces compositeurs changent de style au cours de leur carrière.

Il est aussi à noter que l,on pourrait débattre infiniment de tout ceci. Peut-être que d'ici une centaine d'années ous aurons une vision d'ensemble plus claire.

Auteur :  Aken [ 28 Mai 2006 18:44 ]
Sujet du message : 

Au XXeme siècle on atteint un point de liberté totale, est-il nécessaire de tout classer systématiquement et de mettre un nom sur chaque forme que l'on semble distinguer ?

Auteur :  Solon [ 30 Mai 2006 14:05 ]
Sujet du message : 

Nous ne sommes pas obligé de classer ou d'ordonner quoi que ce soit.
Par contre, certains mouvements sont très clairs. Dans 100 ans on parlera toujours du sérialisme, des minimalistes, de la musique spectrale... autant savoir de quoi on parle en lisant un livre d'histoire de la musique. D'autant plus que certains mouvements sont très clairs. Par contre, d'autres sont inclassables, ce qui est un phénomène plutôt récent. Duutilleux ? Penderecki? Xénakis? Berio?

Auteur :  Aken [ 31 Mai 2006 15:06 ]
Sujet du message : 

je comprend :)

Auteur :  Fcharton [ 31 Mai 2006 15:35 ]
Sujet du message : 

Solon a écrit :
D'autant plus que certains mouvements sont très clairs. Par contre, d'autres sont inclassables, ce qui est un phénomène plutôt récent. Duutilleux ? Penderecki? Xénakis? Berio?


N'est ce pas simplement l'effet du manque de recul? Chopin était il classable en son temps, je n'en suis pas certain. Nous l'intégrons a posteriori dans un groupe de "pianistes compositeurs romantiques", mais cela vient du fait que nous disposons du recul nécessaire. Wagner et Mahler me semblent également relativement inclassables a priori... (même si a postériori, leur position dans l'histoire du langage musical est clair, du fait de l'influence qu'ils ont eu sur les générations suivantes).

Ceci dit, je vous rejoins dans la mesure où il me semble que pour la musique du 20eme siècle, le "délai de latence", le temps nécessaire pour clarifier la position de chacun, semble très long. Aujourd'hui, les compositeurs des années 50 sont toujours considérés (en dehors probablement d'un cercle restreint de spécialistes) comme "contemporains", un peu comme si Mozart avait été un contemporain en 1830 ou Beethoven en 1860...

Est ce le signe que le vingtième siècle (en général) passera à la postérité comme une époque de transition, confuse et inclassable?

François

Auteur :  Solon [ 31 Mai 2006 20:16 ]
Sujet du message : 

fcharton a écrit :
Solon a écrit :
D'autant plus que certains mouvements sont très clairs. Par contre, d'autres sont inclassables, ce qui est un phénomène plutôt récent. Duutilleux ? Penderecki? Xénakis? Berio?




Est ce le signe que le vingtième siècle (en général) passera à la postérité comme une époque de transition, confuse et inclassable?

François


Je crois qu'effectivement avec du recul (beaucoup) il sera possible de dégager de grandes lignes de pensées dans la musique du 20e siècle.

Permettez-moi de jouer au prophète un moment... c'est si amusant...

dans 300 ans les grandes lignes de la musique du 20e siècles seront perçues comme suit: (en ordre d'importance décroissant)

1)Avènement des technologies d'enregistrement, diffusion rapide, mondiale et d'accès facile de la musique dont les effets on été:

-une accélération de la vie des "styles" permettant d'apprivoiser en quelques années un language X qui du fait même devient désuet rapidement.

-Un accroissement de la rentabilité de la musique en transférant les revenus de la salle de concert aux ventes d'enregistrements créant du même coup une nouvelle classe de participants au monde de la musique...l'homme d'affaire qui lui crée la mise en marché de la musique.

2)domination totale de la formule et de la répétition dans la musique en ayant toujours pour but la compréhension toujours plus facile de la musique. La musique "pop" domine. C'est LA musique du XXe siècle (alors que nous, au XXIVe nous préférons la musique quantique)

3)Pour ce qui est de la musique de concert. Les compositeurs du XXe siècle, sont passé d'une musique ayant pour fonction le divertissement à une musique ayant pour fonction d'étirer les frontières du language musical. Exit l'artisan, entre l'artiste qui tranquillement devient créateur puis générateur d'idées... de concepts. On travaille à gros traits. REJET DU SYSTÈME TONAL. DOMINATION DE LA 7eme majeures et du triton.

En un mot... très difficile mais bon disons "accélération". :roll:


Pour ce qui est de nos ancètres post XXe siècles: ils ont tranquillement réintégré la quinte ne pouvant plus lutter contre la loi des harmoniques :lol:

Auteur :  Fcharton [ 01 Juin 2006 1:23 ]
Sujet du message : 

Solon a écrit :
1)Avènement des technologies d'enregistrement, diffusion rapide, mondiale et d'accès facile de la musique dont les effets on été:

-une accélération de la vie des "styles" permettant d'apprivoiser en quelques années un language X qui du fait même devient désuet rapidement.

-Un accroissement de la rentabilité de la musique en transférant les revenus de la salle de concert aux ventes d'enregistrements créant du même coup une nouvelle classe de participants au monde de la musique...l'homme d'affaire qui lui crée la mise en marché de la musique.


- une modification profonde du rôle de l'interprête et de l'auditeur. Il y a cent cinquante ans, on découvrait une oeuvre en lisant la partition, en la travaillant, ou en allant au concert. Aujourd'hui on achète un disque. De même, peu d'auditeurs avaient l'occasion d'entre plusieurs interprétations de certaines oeuvres, aujourd'hui on collectionne et on compare.

Il en résulte trois grandes tendances (à mon avis):

- là où, autrefois, la distinction entre compositeur et interprete était assez floue (la plupart des grands compositeurs furent d'abord de grands interpretes, et la plupart des interpretes composaient), elle devient plus marquée,
- sous l'effet du disque, les interprétations d'une même oeuvre tendent à se standardiser, l'aspect "sportif" de l'interprétation se trouve renforcé (je pense que nous sommes beaucoup plus gênés par les fausses notes que nos ancêtres).
- la musique se professionnalise : le musicien amateur, qui déchiffre et joue pour son cercle d'amis, tend à se marginaliser, et est remplacé par le discophile, voire l'encyclopédiste...

Vers la fin du 20eme siècle apparait, via les technologies numériques, la possibilité de retoucher l'interprétation, ou de composer "à la machine". Je pense qu'il s'agira d'un élément déterminant de la musiqe du 21eme siècle, marginalisation progressive de l'interprête (instrumentiste), remplacé par un opérateur assisté d'un ordinateur... Il me semble plausible que ceci s'applique également à la composition (assistée par ordinateur...)

Bref, le 20eme siècle n'est peut être que le début d'une transformation plus importante encore.

Solon a écrit :
2)domination totale de la formule et de la répétition dans la musique en ayant toujours pour but la compréhension toujours plus facile de la musique. La musique "pop" domine. C'est LA musique du XXe siècle (alors que nous, au XXIVe nous préférons la musique quantique)

3)Pour ce qui est de la musique de concert. Les compositeurs du XXe siècle, sont passé d'une musique ayant pour fonction le divertissement à une musique ayant pour fonction d'étirer les frontières du language musical. Exit l'artisan, entre l'artiste qui tranquillement devient créateur puis générateur d'idées... de concepts. On travaille à gros traits. REJET DU SYSTÈME TONAL. DOMINATION DE LA 7eme majeures et du triton.


Je ne peux m'empêcher de remarquer l'apparente contradiction entre ces deux tendances. D'un côté (musique populaire), l'on simplifie, les rythmes se simplifient (dominance du binaire, syncopé), les techniques harmoniques se simplifient (tout n'est plus que cadence parfaite et autres procédés simples), les formes musicales et mêmes les mélodies se simplifient.

De l'autre (musique "savante"), on va vers une complexité toujours plus grande, qui donne parfois l'impression d'un mépris souverain de l'auditeur.

Et l'auditeur semble le grand perdant : d'un coté, on le prend pour un imbécile, de l'autre, on lui demande d'être un expert...

Auteur :  MusicaEnchiriadis [ 06 Mai 2021 10:03 ]
Sujet du message :  Re: Nom des époques musicales

Au sujet des noms des époques de la musique classique, il y a beaucoup à dire.
- certaines étiquettes péjoratives sont restées dans l'usage et ne rendent pas justice à la musique elle-même.
- certains découpages sont basés sur un critère particulier, au détriment d'autres critères (et d'autres dates) qui auraient été tout autant pertinents, voire plus.
- la juxtaposition des périodes laisse à penser qu'elles se succèdent, alors qu'en pratique elles se chevauchent à leurs extrémités.

Bref, toute une série de paradoxe liés à la périodisation que j'explore dans ma dernière vidéo. S'il y a des curieux :


https://www.youtube.com/v/UWE9JbiROBQ

Auteur :  Narduccio [ 06 Mai 2021 10:22 ]
Sujet du message :  Re: Nom des époques musicales

Très bonne vidéo, comme d'habitude.

Auteur :  Laurent Frédéric [ 06 Mai 2021 20:33 ]
Sujet du message :  Re: Nom des époques musicales

L'unique courant musical qui traverse la totalité du XXe siècle et qui se diffuse sur l'ensemble des continents est le jazz. C'est un courant numériquement mineur, mais ô combien universel.

Auteur :  Narduccio [ 06 Mai 2021 21:55 ]
Sujet du message :  Re: Nom des époques musicales

Le jazz ? Un courant mineur ? C'est le courant majoritaire si on considère la période où il a été le plus actif. De 1920 à environ 1960, une bonne partie de la musique populaire peut se rattacher au jazz. Par la suite, il a tendance à devenir élitiste et il devient effectivement réservé à une élite.

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