Narduccio a écrit :
Si vous avez lu quelques discussions de ce forum, vous avez du vous rendre compte que de nombreuses personnes reproches aux restaurations anciennes d'avoir abimé les objets anciens en essayant de les faire coller à leurs visions de l'époque en question. Actuellement, de nombreux restaurateurs tendent a effacer ces modifications ultérieures. D'un autre coté, il y a des gens qui signalent que justement ces modifications sont le témoignage de la vision ou de l'usage qu'on eut les personnes ayant fait ces modifications.
Quand on restaure un objet, doit-on le transformer comme il était aux premiers jours de sa vie ou doit-on le laisser dans l'état ou il est actuellement ?
Dans le premier cas, votre première thèse, on privilégie l'objet: le patrimoine rend compte de ce qu'il a été.
Dans le second, on privilégie les gens et le patrimoine sert de témoin au fait historique.
Doit-on supprimer de la façade de l'église Saint Roch les traces de la mitraille des canons de Bonaparte pour rendre celle-ci conforme à ce qu'elle fut le jour de son érection ?
Ou doit-on abattre tous les ajouts réalisés par Viollet le Duc à Carcassone pour restituer la ville dans l'état dans lequel elle était avant les travaux ?
Si on prend le Louvre, par exemple, il a été beaucoup modifié depuis le bâtiment initial, jusqu'aux grands travaux des années 80 et la pyramide. Doit-on considérer que chaque époque fait "vivre" le patrimoine qu'elle a reçu en fonction de sa sensibilité, ou bien que chaque époque doit conserver en l'état le patrimoine reçu, et se limiter à créneau du patrimoine nouveau, sans toucher à l'ancien, sauf pour le restaurer "à l'identique" quand il menace ruine ?