Je continue la visite par les grands salons du fond de la cour d'honneur!
Revenons vers la galerie.
Une vue de l'entrée de la Galerie, avec les bons tableaux dans les reflets, les deux meubles en laque et la grande borne du salon de Mars. Cette vue permet aussi de voir la peinture de Mignard "la Jalousie et la Discorde", du moins son modello de Montpellier, à son emplacement d'origine.
Vue du salon de Mars vers le salon de Vénus. Les portes ouvertes à droite sont du bon modèle grâce à une photographie communiquée par Bernard Chevallier. J'ai installé dans l'angle de fenêtres en miroirs quatre pliants comme l'indique l'inventaire de 1855.
Le salon de Vénus, avec la porte ouverte sur l'enfilade et dans le fond le lustre de l'escalier de l'Impératrice. C'est l'ancienne salle du trône de Napoléon, transformée en salon du billard à la Restauration, fonction qu'il conserve jusqu'en 1855. Le décor a été entièrement créé en 1838 avec de grands panneaux de style Louis XV réalisés par Huber frère en carton pierre et disposés dans les trois salons. Un mémoire de Moench permet de savoir qu'au dessus du bas lambris en marbre de Rance feint et baguette dorées, ces panneaux dorés étaient rechampis en marbre blanc et brèche violette. De même, Louis Philippe avait fait disposer dans ce salon comme dans les deux suivants des tapisseries d'après l'histoire de Marie de Médicis. Le mobilier est constitué d'un ensemble de sièges du salon de Marie Louise à Monte Cavallo, lesquels, comme beaucoup de meubles réalisés pour ce palais, n'ont pas été livrés en Italie et ont donc été utilisés en France Ils sont recouvert d'une tapisserie, dont le modèle en vert pour la livraison d'origine pour le salon des Ambassadeurs des Tuileries, est passée au marron pour le tissage fait sous Louis Philippe pour ces sièges.On notera aussi la présence de deux écrans, au vu de la largeur de la cheminée (2,60m) avec deux feuilles différentes du même tissage, du Palais des Tuileries. Sur la cheminée figurait une grande pendule de Robin livrée pour Louis XVI à Versailles, et qui a été emportée en Prusse en 1870. Grande car l'inventaire en donne les dimensions : 1,05m de large sur 1,40m de haut!
Les fenêtres sont habillés de lambrequins et de pentes commandés pour la galerie des Guises à Eu, et dont un tissage est livré en 1840 pour Saint Cloud pour les trois salons sur la Cour d'honneur, et conservés par Napoléon III.
L'éclairage est assuré par deux grands lustres et des appliques en bronze doré à 5 bougies et une lampe Carcel, qui étaient fichées dans le médaillon circulaire des panneaux des longs murs.
Des vases bleus encadrant les bustes de Mme Mère et de Charles Bonaparte sont placés sur les consoles en mosaïque de Florence face aux fenêtres
Vue de l'autre côté, avec la console maintenant chez Steinitz, la table à patins réalisée à partir des photographies et les consoles d'entrefenêtre en style Boulle réalisées à partir de ce que l'on en aperçoit sur les photos (un plateau chantourné et les pieds galbés) et la description de l'inventaire ; j'ai utilisé comme modèle celles de la chambre de la reine des Belges au Grand Trianon. Les originaux semblent avoir disparu dans l'incendie. Des vases de porcelaine, japonais, chinois et de Sèvres, ornaient les tables et consoles. Leur identification est peu évidente car le registre d'entrée ne précise pas toujours leur localisation.
Le salon de la Vérité. C'est l'ancienne chambre de Louis XIV, devenu salon des jeux du roi sous Louis XVI. Le décor et le mobilier datent de Louis-Philippe.
D'abord quelques vues de jour. L'année 1869 correspond à la livraison d'une nouvelle console en bois sculpté et doré de style Louis XVI, retrouvée par Bernard Chevallier, qui remplace la grande console-jardinière en porcelaine que l'on voit sur cette vue et sur les photographies du Second Empire. L'emplacement face à la cheminée aura connu au moins trois meubles sous le Second Empire : une des deux commodes du salon des jeux de la reine à Compiègne, puis à partir de 1856 la grande console-jardinière en porcelaine, et enfin une console Louis XVI. En 1869 toujours de nouveaux sièges confortables et une douzaine de chaises Chiavari font leur entrée dans la pièce. Un paire de vases "rhyton" en porcelaine de Sèvres maintenant au Louvre garnissent cette console avec deux vases en céladon et un grand vase central orné du portrait de Napoléon III copié sur celui de Winterhalter (mais pour une raison que j'ignore, Thearender ne l'a pas "reproduit" alors qu'il figure sur le modèle Sketchup. Donc Thearender n'est pas bonapartiste.
A gauche du miroir se trouve l'une des quatre tapisseries de la pièce "L'entrevue du roi et de la reine à Lyon le 9 novembre 1600"
Encadrant la porte de la bibliothèque, on trouve ensuite, à gauche "Henri IV partant pour la guerre d'Allemagne et confie à lareine le gouvernement de son royaume", et à droite "Naissance de Louis XIII, le 27 novembre 1601". La quatrième tapisserie, à droite de la cheminée, représente quant à elle "La réconciliation de Marie de Médicis et de Louis XIII".
Sur les deux encoignures maintenant à Versailles, un buste du roi de Rome (côté cheminée) et du Prince Eugène (côté console).
La porte centrale est ouverte sur la bibliothèqu. Le dessus de porte a été moulé sur celui du salon de Vénus donnant sur le salon de Mars (le mémoire de Huber le dit explicitement) et il est décoré d'un tableau de Jean Nocret représentant trois muses (ici une équivalence)
Les deux consoles d'entrefenêtres semblables à celles du salon de Vénus étaient décorées de deux vases qui sont conservés au musée de Compiègne, à fond vert et or peints en 1852 par Théophile Fragonard, représentant les portraits équestres des deux empereurs d'après des oeuvres d'Horace Vernet : Napoléon 1er à la bataille de Friedland et le prince président quittant Satory
Une vue du plafond reconstitué avec les lustres, ces derniers à partir des photographies. Il combine en 1838 quatre angles représentant un trépied "gardé" par deux figures et douze figures de Dieux et de déesses datant du Premier Empire dans la voussure, encadrées de guirlandes de fleurs sur fond marron, avec un décor ajouté sur ordre de Louis Philippe : des moulures dorées rechampies autour des figures sur fond d'onyx (elles étaient primitivement sur fond de bronze), des têtes et rosaces en carton pierre doré autour des cadres, et surtout le plafond de Coypel "Minerve et la Vérité ou le triomphe de la Vérité", ici une équivalence proche de l'original connu par une gravure avec un riche encadrement de style Louis XIV dont le détail des moulurations correspond à la livraison de Huber. Ce plafond remplace un plafond du Premier Empire représentant une ronde de 12 enfants. Le décor Louis Philippe est conservé par Napoléon III.
. La porte sur la bilbliothèque est fermée, ce qui permet de voir dans le reflet les cantonnières dessinées pour la galerie des Guise à Eu.
Le salon de Mercure, ancien grand cabinet de l'empereur, dont le décor Louisphilippard est très sembable à celui du salon de Vénus. Il devient le salon du billard en 1855.
J'ai réalisé le billard "Louis XIV" à partir des photos et de l'inventaire. De dimensions "modestes" (3,66 m sur 1,96) il est en ébène, marqueterie en écaille, cuivre et étain avec bronzes dorés. Le tapis peau de tigre qui l'entoure est attesté par les photographies. Le porte queue et les tables guéridons sont aussi en style Boulle. La console sous le miroir ( dont le cadre est un moulage de ceux du salon de la Vérité) est un des deux éléments d'une paire livrée pour les Tuileries sous la Restauration et dont l'autre exemplaire est conservé à Versailles. Entre les pieds de la console figure un grand vase de Sèvres encadré de deux rhytons, qui semble perdu, et que j'ai réalisé à partir des photographies et de la description qu'en fait l'inventaire de 1855 (ce qui a permis de restituer les couleurs).Le buste de l'empereur par Canova est le bon. Je n'ai pas trouvé les vases qui ornent la console (et la cheminée), ils ont été réalisés à partir des photos.
Entre les fenêtres, à droite de la vue, figurent les cabinets à pierre dure de Florence (deux originaux datant de Louis XVI et une copie réalisée par Jacob) qui étaient autrefois présentés dans le Grand cabinet du Dauphin à Versailles. L'ensemble des sièges est constitué par une copie du mobilier Vaudreuil, réalisée sous Napoléon 1er et installés ici quand la pièce était grand cabinet de l'empereur. Ils restent jusqu'en 1870 dans la pièce, le damas cramoisi qui les couvre étant remplacé sous Louis Philippe par une tapisserie "aux papillons" d'un modèle semblable à celui du salon de la Vérité.
Les deux grands lustres semblent identiques, mais l'inventaire indique que l'un des deux fait 20 cm de moins que l'autre! (2,60 m pour l'un, 2,40 cm pour l'autre).
Vue vers le salon de l'Aurore que l'on distingue par la porte ouverte, portes dont les boiseries ont été reconstituées à partir du mémoire de Huber et une photographie. La cheminée en marbre blanc (du temps de Louis XVI) est ornée de bronzes dorés ajoutés au début de l'Empire. L'écran est conservé, comme les chenets qu'il dissimule, et la pendule que l'on reconnaîtra aisément! Le dessus de porte à gauche est une équivalence de celui réalisé par Jean Alaux et qui représentait la force. Le vase , d'une paire, à gauche sur le cabinet le plus proche de la porte est du bon modèle illustré par B. Chevallier dans son ouvrage.
On voit mieux sur cette vue que sur la précédente le bas-lambris peint en marbre bleu turquin et les fonds de panneaux peints en marbre blanc et brèche violette. Une photographie en haute résolution prise après l'incendie montre très nettement tous les éléments de l'entablement du salon, notamment les deux types de trophées qui figuraient entre les consoles de la corniche, ce qui a permis d'en faire une évocation très précise.
Vue de détail de l'entablement du salon de Mercure après l'incendie (source : wdl.org)
Une vue du plafond du salon de Mercure reconstitué.
Ce plafond a été entièrement créé par Louis Philippe. On le connaît grâce aux inévitables mémoires et également par une photographie (p 279 du livre Florence Austin) qui montre une grande partie des voussures.
Il comprend des parties moulées réalisées par Huber et dorées par Moench, des parties peintes en trompe l'oeil par Moench et 7 tableaux peints par Jean Alaux. Ces peintures sont celles qui donnent leur nom au salon : une peinture centrale représentant Mercure descendant Pandore sur la terre (je pense avoir trouvé le modèle du tableau, ici par Jean Alaux et dont les proportions correspondent exactement à celles du tableau d'origine (3,13 x 2,55), encadré par deux tableaux de génies tenant les attributs de Mercure. Dans les voussures, Les noces de Thétis et Pélée, l'Assemblée des Dieux dans les médaillons ovales sur la longueur de la voussure, Pâris recevant la pomme de Mercure et le Jugement de Pâris dans les médaillons circulaires sur la largeur. Ce sont ici bien sûr des équivalences.
Les tableaux de la voussure sont encadrés de riches moulures à coquilles de style Louis XIV se détachant sur un fond de croisillons dorés comportant en leur centre des rosaces sur fond de laque.
Les voussures des petits côtés sont ornées en leur centre d'un médaillon circulaire. Sous ces médaillons, on trouve un angelot tenant une lyre assis sur des palmes. et au dessus un cuir avec une coquille encadrée de deux angelots. qui remplacent les armes royales de France prévues initialement, "sur ordre du roi" nous dit Huber. Ces médaillons sont insérés dans un cadre rectangulaire et l'espace entre les moulures est orné de trophées en trompe l'oeil. J'ai utilisé ceux de la salle des Hoquetons à Versailles en équivalence.
Les médaillons ovales sont eux aussi surmontés de cuirs et encadrés de trophées. A la place de l'angelot, c'est une tête de satyre entourée de fleurs et de rinceaux qui figure en bas de l'ovale.
J'ai réalisé les angles avec leur décor de rinceaux reposant sur une coquille et surmonté d'une bombe (que j'ai copiée sur celle du dessus de porte du salon de Mars), en m'appuyant sur la photographie et sur le mémoire de Moench qui fourni toutes les dimensions. Insérer une bombe dans le décor était sans doute un moyen de se rattacher à Monsieur, dont c'était le symbole.
Le mémoire de Huber indique qu'il a moulé deux enfants de la voûte de la galerie d'Apollon dans le château pour les reproduire en 12 exemplaires (6 de chaque). J'ai utilisé des angelots très proches de ceux visibles sur les dessins et photographies de la galerie. Huber livre aussi quatre guirlandes, j'ai donc essayé de les placer de la manière la plus logique possible : deux angelots tenant une guirlande aux extrémités du plafond, les deux dernière paire au dessus du médaillon ovale, leur rôle étant de "combler" l'espace entre les peinture de Jean Alaux et les voussures, et aussi de donner un cachet "Louis XIV" au décor. De même, c'est une moulure sculptée moulée sur les cadres des portes du salon de Mars qui entoure le plafond.
Avant de poursuivre au delà du salon de Mercure, un petit retour dans le salon de la Vérité.
Les portes ouvrant sur la bibliothèque sont maintenant ouvertes.
La bibliothèque est une pièce rectangulaire de 9m sur 6, créée par Louis Philippe en 1838. Les archives du domaine conservent deux projets pour cette pièce, l'un avec seulement deux niveaux et le second, pour l'essentiel réalisé, à trois niveaux, mais les deux avec un éclairage zénithal, nécessaire au vu de l'emplacement de la pièce, "coincée" entre les deux bâtiments du corps de logis et l'escalier.
Le décor est entièrement en chêne et bois doré, avec gardes corps en fer partiellement doré. La cheminée en marbre vert de mer est la seule touche colorée. Une porte à droite de cette cheminée ouvre sur l'escalier qui monte aux étages.
L'ameublement montré par les photographies correspond pour l'essentiel à l'inventaire de 1855 et il date de l'époque de Louis Philippe. Une grande pendule Boulle identifiée par B. Chevallier occupe la place centrale sur la cheminée, encadrée de deux vases en porcelaine du Japon. A côté de cette cheminée est placé le "marchepied à 8 degrés en érable se ployant en deux parties et formant table, garni d''équerres et crochets" servant d'échelle de bilbliothèque.
Les sièges sont de trois types : quatre chaises et quatre fauteuils de style Louis XV en chêne à ornements de bronze doré, garnis de damas cramoisi à capitons et six chaises d'un modèle semblable à celui de la galerie d'Apollon, en bois noirci et ornements dorés et garniture cramoisie.
Plusieurs tables sont mentionnées par l’inventaire. La vue montre la table à écrire en acajou de style Louis XVI et une autre de style Louis XV, placées devant la cheminée.
Face à la cheminée figure un « grand fauteuil en bois noir sculpté riche à fronton avec ornements en bronze doré (…) couvert en tapisserie de Beauvais fond brun, dessin personnages dansants » que montre assez nettement une gravure montrant la bibliothèque sous Louis Philippe et dont je me suis servi pour restituer ce siège. La disposition des chaises et fauteuils s’appuie également sur cette gravure.
Au centre de ce côté de la pièce trône une copie du grand bureau de Benneman sur lequel est posé un des douze exemplaires du flambeau en argent de Biennais livrés pour Napoléon 1er.
Les mémoires de Huber et de Moench permettent de savoir que les dessins du projet de bibliothèque et de la gravure correspondent à ce qui a été réalisé pour le couronnement de la pièce. Celui-ci comprend une riche voussure composée de riches médaillons entourés de grappes et d’agrafes, ceinture par un double tore de lauriers le tout doré sur fond blanc. Un entablement à consoles dorées soutient la verrière dont les parties métalliques sont elles aussi dorées.
La bibliothèque contient environ 10 000 ouvrages, dont la moitié environ a été sauvées par les Prussiens au cours de l’incendie, les plus pièces ayant distribuées aux officiers au cours de l’occupation du château.
En poursuivant au delà du salon de Mercure, on entre dans la partie "Mique" du château.
Le salon de l'Aurore est l'ancien vestibule de l'appartement de la reine, connu sous le nom de "salon du régulateur" dans le premier tiers du XIXe s. L'inventaire de 1826 indique en effet dans cette pièce "une pendule renfermée dans une boite en acajou, à jour sur trois faces, garnie de glaces et moulures dorées mat ainsi que le tour du cadran, mouvement à secondes et équation pour deux aiguilles, une aiguille au centre du cadran, poids à soussaine (?), échappement à poids, le tout en cuivre ainsi que le balancier et la lentille, avec verge de correction, mouvement de Lepaute, haut 2m, larg 45 cm".
Le décor du salon est constitué d'un revêtement de stuc, d'après le Galignani's guide de 1827.
Dans le cadre des travaux de 1838, c'est cette pièce qui est la plus transformée pour lui donner un caractère Louis XIV. Le décor mural est entièrement refait par Moench, qui réalise un décor de faux marbres Portor pour le bas lambris et les encadrement des panneaux de hauteur, brèche violette pour le fond des panneaux de hauteur et les fonds de l'entablement et Languedoc pour les fenêtres. Huber réalise quant à lui le décor en relief en carton pâte : six chutes d’armes du même modèle composées de trois trophées tenus par des rubans, le cadre des trois tableaux du plafond avec feuilles d’acanthe, tore sculpté de fruits et feuilles et feuilles d’eau, et des caissons à coquilles et rinceaux qui servent de fond à ces tableaux. Le tout est doré par Moench. La seule photographie conservée de ce salon montre assez nettement tous ces éléments. Les trois portes sont surmontées de bas-relief représentant des victoires dans un style rappelant l’Empire, peintes en or sur fond de brèche violette. Une photographie prise après l’incendie montre celui côté appartement de l’empereur, ce qui permet de conclure qu’il devait être en plâtre ou en stuc.
Le plafond doit son nom à la peinture centrale du plafond, le Lever de l’Aurore, dû à Nicolas Loyr, venu du Louvre et encastré ici sur ordre du roi. Il est encadré par deux autres tableaux du même représentant des amours tenant des guirlandes de fleurs. Ces trois tableaux ont disparu dans l'incendie. Ce sont donc ici des équivalences. Deux lustres à lampe Carcel en bronze doré assurent l'éclairage ; ils sont placés au centre d'un grand caisson sculpté à coquilles et rinceaux, ici réalisé d'après la description des mémoires de travaux, et séparant les trois tableaux.
Le mobilier est également celui de Louis Philippe : deux grands vases en porcelaine de Sèvres forme étrusque, fond gris marbré à anses à tête de bélier occupent le centre des murs des petits côtés. Ils sont posés sur deux piédestaux en marbre noir à camées en biscuit de Sèvres livrés en 1807 pour le cabinet de l’empereur et placés là en 1839 (B. Chevallier). Je les ai restitués à partir de la photographie et de la description de l’inventaire. L’ensemble a disparu dans l’incendie (Schneider raconte avoir vu à leur emplacement une masse informe de chaux) comme les quatre cabinets en laque d’un modèle semblable à ceux de la galerie d’Apollon. Le salon était également meublé d’un ensemble de sièges Empire, sauvé mais vendu, aux bois à motifs dorés sur fond noir imitant la laque de Chine et tapisserie de Beauvais à sujet militaire, comprenant quatre fauteuils et six chaises. Dix cantonnières en velours cramoisi et franges dorées garnissent les fenêtres vraies et fausses et les portes.
Le salon ouvre par trois porte-fenêtres sur l'escalier de la Reine devenu celui de l'Impératrice, aménagé pour Marie-Antoinette en 1786-1787. Entièrement en pierre, son décor est principalement constitué par deux grands bas-reliefs de Deschamps, aujourd'hui conservés au palais royal de Laeken en Belgique, dans le "salon des Clodion".
Une vue d'ensemble du premier étage depuis le salon de l'Aurore, avec le grand bas relief représentant le Triomphe de Flore, par Deschamps et la rampe en acier et ferblanterie dorée:
La partie basse de la cage d'escalier vue depuis le premier étage. J'ai pu savoir récemment que les deux colonnes soutenant le palier, visibles sur le dessin de Fontaine, ont été remplacées par deux paires de colonnes sous Charles X (de mémoire en 1828) et ces colonnes sont indiquées en marbre blanc.
Le vestibule de l'escalier de la Reine, avec ses porte-chapeaux.