Kamzz a écrit :
Le déclin est il admis en tant que tel dans les opinions publiques arabes? si oui il est accompagné de...
Le point commun de tout empire et autres organisations humaine depuis l'aube des temps est justement le déclin, et à mes yeux, le déclin arabe est une sorte de tabou dans le monde musulman.
Le déclin est en soi rassurant, donc pas si pessimiste que cela puisqu'il permet le renouvellement.
En effet, dans un cadre plus large, tout peuple refusant d'admettre un déclin ou une défaite prépare les déclins et défaites ultérieurs. Ce fut le cas des faux vainqueurs de la Première Guerre mondiale (France, Italie, Allemagne), aujourd'hui des Russes ou des Palestiniens.
Artigas a écrit :
Le tournant ou virage majeur pourrait également se situer avec l'arrivée au pouvoir des Bouyides chiites d'origine iranienne en 945 avec le titre de Grand Emir de l'Oumma.
On ne peut pas dire que les Bouyides ont attiré la foudre (des Latins et des Mongols) sur le monde arabe. Par contre, à partir des Ayyoubides, d'inutiles provocations, toutes turques, vont déchaîner la hargne d'Occident et d'Orient sur les Arabes du Moyen-Orient.
Artigas a écrit :
Il y'avait encore de grands médecins arabes, des scientifiques arabes en Al-Andalus à cette époque je crois.
Non soumise à la morgue et au fanatisme religieux des princes turcs. Le déclin culturel des Arabes, musulmans ou judéo-chrétiens, suit de près l'instauration du joug des Turcs au Moyen-Orient et la Reconquista l'accompagne en Espagne. Au Maghreb, l'essor culturel arabe semble ne jamais avoir pris.
Artigas a écrit :
Chute ou dépeçage en règle par les Grandes puissances européennes, dès le traité de Berlin pour les Balkans en 1878 pour l'Empire Ottoman, puis la défaite au cours de la première Guerre mondiale en tant qu'allié de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie: les Empires Centraux en somme. Cette défaite a servi de prétexte aux Grandes puissances européennes victorieuses (Grande-Bretagne et France) pour dépecer l'Empire Ottoman avec la fameuse promesse d'un Grand Etat arabe par les britanniques au cours de la première guerre mondiale. Afin de retourner les peuples arabes sous domination ottomane au Proche et au Moyen-Orient contre l'Empire Ottoman.
Considéré à l'époque comme un véritable coup de poignard par les Ottomans et à juste titre.
Mais l'histoire des Turcs n'est pas celle des Arabes. Cet effondrement ottoman a redonné vie au nationalisme arabe.
Artigas a écrit :
1917: ère des indépendances? Non je dirais plutôt, ère des mandats (Accords secrets Sykes/picot) avec la création d'états mandataires sous la décision arbitraire de la SDN alors largement sous l'influence des européens. Mandats de Transjordanie, de Palestine, d'Irak, de Syrie et du Liban après la première guerre mondiale. Et rôle d'Ibn Séoud pour la création de l'Arabie-Saoudite en 1922 avec l'aval des britanniques.
Puis l'indépendance de l'Irak, etc.
En fait, l'effacement des Turcs était nécessaire à la renaissance arabe. Les mandats font rapidement place aux indépendances au Levant (Liban, Syrie, Palestine, Jordanie), les Egyptiens se débarrassent de leurs souverains albanais, l'Afrique arabe et la péninsule arabique accèdent peu à peu à l'indépendance.
Les pays arabes du Proche-Orient ont bien raison de s'inquiéter de la coopération militaire turco-israélienne et le schisme sunnisme/chiisme ne permet qu'aux rivaux régionaux (Turquie, Israël, Iran) de ronger des frontières aux dépens des Arabes.