Effectivement Isidore, il est clair qu'Abdulhamid II met un coup d'arrêt aux Tanzimat sur le plan politique cependant il ne peut stopper ces avancées sur le plan idéologique, les idées des Tanzimat imprègnent largement les Ottomans durant la période et ce processus continue sous Abdulhamid II, quand bien même celui-ci pris des mesures sur le plan politique et administratif allant à l'encontre de cela. C'est ainsi que je parle d'un prolongement, car dans le fond les Tanzimat continue de faire leur chemin et ce jusqu'à à la veille de la Première Guerre mondiale (je pense notamment aux Jeunes Turcs).
Concernant le Panislamisme, c'est une idée qui tient largement la route en terme de stratégie politique. Unir les musulmans autour du Califat et donc de l'Etat ottoman est une manière de le solidifier davantage. Peu importe les ethnies musulmanes, on sait par exemple qu'une partie des Algériens (Berbères ou Arabes) exprimaient une sympathie manifeste pour l'Empire ottoman :
Citer :
La confiance que les indigènes de l’Algérie font à la Sublime Porte, écrit l’un d’eux, est l’une des causes principales de l’opposition que nous rencontrons dans leurs âmes
J. Desparmet, La turcophilie en Algérie, in Bulletin de la Société de Géographie d’Alger et de l’Afrique du Nord, XXIIème année, 1917, p. 68.
Citer :
Pour ne citer que les seuls enfants de l’Emir Abdelkader, notons que Mohieddin, fixé à Constantinople, est nommé général de division à titre honorifique et aide de camp du Sultan. Il sera également sénateur et membre fondateur d’une Association de fraternité arabo – ottomane (qui sera dissoute après les événements de 1909. Voir Souheil al-Khâldî, al-Ich ‘â’ al-maghribî fî-l Machriq. Dawr al-djâliyya al-djazâ’iriyya fî bilâd al-Châm, Dâr al-Umma, Alger, 1re éd., 1997, p. 118). Un autre fils de l’Emir, Abdelmalek fait carrière dans l’armée ottomane et atteint le grade de lieutenant-colonel avec le titre d’aide de camp du Sultan. Son sixième enfant, qui épouse la sœur de ‘Izzet Pacha, chambellan et favori du Sultan Abdülhamid, outre ses activités politiques, est chargé par la Porte d’organiser la résistance contre les Italiens en Tripolitaine (Pierre Bardin, Algériens et Tunisiens dans l’Empire ottoman, CNRS, Paris, 1979, p.).
Extrait de La pensée politique de Mustafa Kemal Atatürk et le Mouvement national algérien - 2003 - insyaniat revue