L'article de Cécile Cabrol intitulé "Une étude sur les secrétaires nestoriens sous les abbassides 762-1258 â Bagdad" pose quelques problèmes au sujet de la seconde partie intitulée "Situation et rôle des secrétaires nestoriens", pp. 427-436 car cette seconde partie comporte des affirmations péremptoires sans sources et sans explications, à la page 427, l'auteure affirme:
Citer :
L'influence des secrétaires nestoriens est déterminante dans la vie religieuse, politique, et culturelle de l'Empire abbasside.
Une affirmation péremptoire puisque sans la moindre source et sans la moindre explication. Puis idem à la page 428:
Citer :
Aussi, c'est entre les Nestoriens et les musulmans que les échanges et les influences sont les plus envisageables.
Quels sont ces échanges et ces influences? Un passage évasif sans la moindre source et sans la moindre explication. A la page 431, l'auteure affirme ceci:
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Ils utilisent leur influence et leurs richesses pour améliorer et maintenir les privilèges de leur communauté, et contribuent ainsi à son dynamisme en plaçant les Nestoriens au centre de la vie religieuse, politique et culturelle de Bagdad.
Cette affirmation péremptoire sans la moindre source et explication ne tient pas compte des caractères cosmopolites de Bagdad sur le plan religieux, culturel et politique. L'auteure en oublie le rôle important des musulmans notamment des fonctionnaires musulmans, de savants musulmans tels al-Khwarizmi, les trois frères Banou Moussa, d'al-Kindi et du pluralisme religieux de Bagdad dominé sur le plan religieux par l'islam et non le christianisme nestorien. Au sujet du rôle religieux des nestoriens, l'auteure affirme à la page 434:
Citer :
Aussi pouvons-nous inscrire leur rôle dans le cadre d'une politique islamo-chrétienne à l'âge classique de l'Islam.
Une affirmation plus que contestable, sans la moindre source ou surtout sans la moindre explication. C'est l'islam qui donnait le ton à l'âge classique et non le christianisme au sujet de la politique religieuse principalement. Via le rôle important des califes en tant que médiateurs entre les musulmans et les nestoriens. A la page 434, l'auteure affirme encore:
Citer :
Ainsi la formation des secrétaires nestoriens et les compétences professionnelles qui les distinguent font d'eux des êtres cultivés représentant l'élite intellectuelle non seulement de la communauté nestoriens mais aussi de la société abbasside, du moins dans les premiers temps avant qu'ils initient leurs conquérants aux sciences et à la philosophie.
Un passage assez évasif. Que signifie exactement l'expression "les premiers temps"? Soit pour l'enseignement de la philosophie mais en quoi les nestoriens ont-ils été les maîtres d'élèves musulmans dans les sciences? Et quelles sciences? La médecine oui mais de sérieux doutes pour l'astronomie, les mathématiques, les sciences naturelles, la physique...Sur quoi se base l'auteure pour faire une affirmation aussi tranchée? Rien n'est dit par l'auteure sur les apports scientifiques des nestoriens au califat abbasside tout au long de cette seconde partie et donc aux musulmans.A la page 436, Cécile Cabrol affirme:
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L'activité littéraire et scientifique de ces secrétaires témoignent de la contribution inestimable des Nestoriens dans l'élaboration de la culture arabo-musulmane.
En quoi cette contribution est-elle inestimable? En quoi consistait l'activité littéraire et scientifique de ces secrétaires nestoriens? Silence sur le rôle important des iraniens musulmans sur la production littéraire non négligeable de ces derniers pour la formation d'une culture arabo-musulmane au sein du califat abbasside. Silence sur le rôle scientifique important d'al-Khwarismi, des trois frères Banou Moussa ou encore d'al-Kindi.