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Chosefil a écrit :
Par exemple en Iran, il existe une multitude de peuples qui bien qu'ayant une culture proche se diversifient par leurs langues et traditions : perses 61%, lori 6%, kurdes 10%, azeri 16%, baluchi... Les perses sont dominants et à ma connaissance...
Ce n'est pas tant le fait d'être "perse" -ce qui en soit ne veut pas dire grand chose- que la religion musulmane chiite où l'on se reconnait.
Pour la Turquie, ce sont de multiples ethnies dont la plus ancienne "tient le haut de pavé". Ici ce sont des musulmans sunnites pour la plupart.
On ne "devient" pas turc. Il fut un temps, on pouvait encore se trouver des ancêtres issus du même mouvement de migration et ayant intégré des clans qui vont petit à petit grignoter les "Turcs d'avant".
Lorsque l'on passe -dans notre histoire- des Bourbons au Orléans, il n'y a pas grande différence et bien c'est la même chose en Turquie, vous aurez différents clans au pouvoir avec des petites variantes dans les coutumes. Le plus long sera le clan d'Osman qui initiera l'empire ottoman (d'Osman et sa descendance).
Citer :
Bien sûr il faut aussi prendre en compte les génocides et déportations commis par les dirigeants turcs ottomans sur les peuples qui n'ont pas voulu se soumettre,
Là, il faut un peu revoir le nombre de "S", ce que vous nommez "déportationS" etc. ainsi que vous donner des balises temporelles.
Chez les Ottomans, l'intégration dite "fiscale" : c'est zéro. L'intégration -si tant est qu'un converti est considéré comme intégré....- se fait par le biais de la religion.
Les Ottomans ne cherchent pas à "convertir" : ce serait totalement idiot. C'est justement les autres religions acceptées avec leurs coutumes etc. qui font vivre l'empire ottoman en versant des taxes diverses, d'où des statuts divers.
En Roumélie par exemple, le pouvoir était dans les mains d'un musulman (issu de la famille ou grand fonctionnaire). Ensuite venait le quadrillage en millet et chaque millet était représenté par un "autochtone" représentant de sa religion. Ces autochtones étaient tous des dhimmi (zimmi).
La conversion à l'islam n'était ni souhaitable ni souhaitée : la richesse de l'empire venant des taxes imposées aux dhimmis.
On peut ajouter au millet chrétien, le millet juif. Toute minorité trouve donc sa place à ce moment : elle est représentée et taxée de manière différente. Elle doit aussi obéir à des codes : couleurs interdites, couleurs de mise (afin de reconnaitre), interdit de posséder ceci ou cela, constructions selon certaines normes, matériaux interdits d'emploi etc.
A ceci s'ajoutait une taxe en nature : le prélèvement d'enfant.
Ceci pouvait être vu par les autochtones comme un plus. L'enfant était placé dans une famille musulmane puis intégrait une des deux branches offertes après un tri. Soit il abondait l'armée, soit il entrait dans un lieu d'étude qui offrait les futurs grands fonctionnaires de la Porte.
La conversion était souhaitable (voire automatique) pour la personne et son déroulement de carrière, l'ascenseur social de l'époque. On pouvait prétendre à une union d'une autre hauteur etc.
Certains grands fonctionnaires pouvaient alors postuler dans leur province d'origine.
Après le XVIIe, les Ottomans commencent un long déclin (nul jugement : vous pouvez y voir une stagnation etc.). Certaines provinces vont être perdues et l'empire se fissurer aussi de l'intérieur.
Il va exister une sorte d'incapacité chronique (les sultans) à suivre "le mouvement". Ce n'est pas un choix, ceci sera le problème d'une dynastie un peu à bout de souffle. Il existera des soubresauts mais face à de grandes puissances (Russie, Autriche-Hongrie, Angleterre), l'empire perdra ses conquêtes et par là ses sources de revenus.
Bon an, mal an : ceci tiendra jusqu'au 1er conflit mondial.
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