Nebuchadnezar a écrit :
Zheng he a écrit :
Je suis naturellement d'accord avec vous pour l'époque présente, cependant ce n'est pas toujours comme cela que les choses se sont passées. On l'oublie allègrement de nos jours, mais les plus grands mystiques chrétiens ont été les pères de l'Eglise. Et les plus grands juristes musulmans étaient également des soufis.
Dans les époques de haute civilisation, ce divorce entre "mystiques" et "institution officielle" dont vous parlez, n'existe pas.
Je ranime ce vieux sujet pour y apporter une correction : c'est de tout temps que les mystiques ont été en butte à l'hostilité des pouvoirs en place, et principalement des religions institutionnelles.
Un exemple entre tous : Abu-Mansur Al-Hallaj, poète et prédicateur, fut accusé d'apostasie et condamné à mort à Bagdad le 27 mars 922.
Je suis d'accord avec Zheng he, il fut un temps ou il n'y avait d'animosité entre "mystiques" et juristes officiels.
Il n'y a qu'a voire avec quel respect les plus grandes figures du soufisme sont évoqué y compris par les wahabbites, je parle notamment du fondateur Hassan El Basri qui était aussi le grand cadi de Bassora, son savoir était reconnu par tous.
Les musulmans évoquent aussi la grande Rabia El Adawiyya contemporaine de Hassan El Basri qui était justement un de ses plus proche ami. Cette esclave affranchie les musulmans l'appelaient "la bien aimée de Dieu", cette dame est connu car elle marchait dans les rues de Bagdad un sceau d'eau dans une main et une torche dans l'autre, quand on lui demandait ce qu'elle faisait, elle répondait ":
« Je vais éteindre les feux de l’enfer, et bruler les bienfaits du paradis. Ils empêchent de cheminer vers Dieu. Je ne veux pas adorer par crainte ni pour une quelconque promesse, mais simplement pour l’amour de Dieu. »
Sans parler du plus grand aux yeux des musulmans, Abou Hamed El Ghazali.
Ce monsieur était tellement admiré et respecté qu'on dit que si les bibliothèques se vidaient et qu'il ne restait que le Coran et son livre "Revifier les sciences la religion" ces bibliothèques n'en seraient pas moins vide( c'est la traduction littérale) il y a une édition avec comme titre : « Livre de la discipline de l’âme, de l’éducation des comportements moraux et du traitement des maladies du cœur », Préface par Maurice Borrmans, Introduction, traduction et notes par Marie-Thérèse Hirsch, Collection Patrimoines islam, Paris, Cerf, 2007, 192 pages mais je ne sait pas ce qu'elle vaut.
Bref, les premier temps les soufis étaient très accepter par la société, c'est les confréries qui peu à peu furent considérer comme des sectes qui posèrent problèmes.
En ce qui concernent El Hallaj, le fait qu'il soit soufi à la base ne dérangeait personne mais c'est quand il a prétendu avoir fusionner avec le Divin qu'il fut condamné d'abord par les soufis eux même ensuite par le reste des juristes.