Alain.g a écrit :
ni l'habitude au pouvoir des femmes.
Au décès de Pierre le Grand, c'est sa seconde épouse qui devient tsarine sous le nom de Catherine Ière.
Ivan IV est propulsé, on se sait pourquoi, ceci durera quelques mois et le trône va à Elisabeth Ière, fille de Pierre le Grand.
Elle règnera plus de 20 ans. C'est elle qui fera le choix de son neveu Charles-Pierre, duc de Holstein-Gottorp pour lui succéder. Avec cette succession, la Russie n'est plus guère "Romanov" mais bon. C'est Paul Ier, fils de Catherine II qui avec la "loi pauline" en terminera de l'accession des femmes au trône de Russie.
vincent.1976 a écrit :
Pierre III, dont la personnalité est aujourd'hui réévaluée [...] Arrêté, il restait encore dangereux, l'armée qu'il avait massée sur sa future guerre contre le Danemark pouvait rapidement revenir et renverser Catherine, d'où l'assassinat.
Une nouvelle biographie de Pierre III serait-elle sortie ? Si oui je suis preneuse.
Les cadres de l'armée sont souvent d'origine allemandes. Aussi Catherine va-t-elle jouer sur "La Russie d'abord". Orlov s'imaginait sans doute jouer un rôle après la prise de pouvoir. C'est mal connaître la personnalité de Catherine. Par sa piété -feinte ou réelle-, elle a l'appui de l'église orthodoxe, ce qui n'est pas négligeable.
Sankt-Petersburg (et oui, c'était le nom de l'époque) est incontournable et là encore elle va réussir à se faire accepter.
La politique extérieure de Pierre III est mal perçue.
A son accession au trône il abonde Frédéric II en troupes qui iront sur le front autrichiens, ceci va impacter sur l'équilibre des politiques occidentales car l'Autriche se voit dans l'obligation de négocier. PIerre III planifie une guerre contre le Danemark dans la seule fin de capter le Schleswig afin d'agrandir le duché Holstein-Gottorp. Les troupes russes sont commandées par le général Roumiantsiev et massées en Poméranie. Roumantsiev n'est pas spécialement affilié à Pierre III, il a gagné son titre de comte sous Elisabeth Ière. Le conflit avorte, une négociation russo-danoise est ouverte à Berlin sous la médiation de Frédéric II dès Juillet 1762. Peu de temps après Pierre III est assassiné après un règne d'à peine 200 jours.
Il obligea la noblesse en revenant sur une loi de Pierre Ier concernant l'armée et l'obligation de service.
Avec son assassinat, on ne peut que se ranger derrière Catherine. Qui d'autre avancer ? Et puis ce style de prise de pouvoir est devenu presque commun. Catherine Ière fera de même grâce à l'un de ses amants.
vincent.1976 a écrit :
...et s'il était aller à Saint Petersbourg directement, tous ceux qui avaient été abusés par sa soit disant mort, auraient pu se retourner. C'est ce que Munnich avait proposé dès le début des événements...
Mais Pierre a tergiversé, incrédule devant l'action de sa femme. Femme qu'il aurait pu répudier lors de son arrivée sur le trône, ce n'était pas les bonnes raisons qui auraient manqués...
Sankt-Petersburg (à l'époque) aurait été en effet un bon choix mais je ne crois en rien à l'incrédulité de Pierre ou alors il était franchement limité parce-que ceci faisait longtemps que la Cour était divisée. Ce n'est pas un coup de tête, le renversement avait été préparé de longue date. A la Cour, il y avait déjà une opposition dont Catherine était à la tête. Cette opposition regroupait les personnes dont la politique pro-prussienne de Pierre excédait.
De plus, elle avait des raisons de craindre pour sa vie car son époux était tout sauf stable. La répudier ? Impossible, il aurait fallu l'aval de l'église orthodoxe. Et puis on ne répudie pas ainsi quant aux bonnes raisons, je ne vois lesquelles...
Chacun a joué sa partie, au départ Pierre III avait l'avantage mais sa confiance en lui et sa suffisance étaient telles que ceci l'empêchera d'analyser objectivement les faits et l'impasse dans laquelle il continue d'avancer.
Alain.g a écrit :
En avait-elle eu beaucoup avant Orlov, je croyais que non en dehors du comte mis en place par Elisabeth pour suppléer à la carence de Pierre qui fit craindre un manque d'héritier.
Est-ce bien important ? Son époux se montre incapable d'honorer cette union. Il faudra qu'Elisabeth Ière se mêle de l'affaire. Alors Catherine aurait eu bien tort de se gêner. Combien ? Bien moins que son époux et bien moins qu'Elisabeth Ière.
Les Orlov sont trois frères. Alexis commande les forces navales, je crois. Grigori est l'amant de Catherine.
Il faut remettre tout ceci dans le contexte d'une Cour où tous les sens partent dans tous les sens. Alors faire un tableau de Catherine aussi noir est un peu exagéré.
Elle arrive d'une petite principauté (Anhalt-Zerbst), n'a que 14 ans, connait l'allemand et le français. En une année, elle maîtrise le russe. On ne peut lui reprocher d'avoir plus intelligente et avisée que son époux. Pas encore impératrice, elle s'intéresse déjà aux écrits français. Ce fut une femme de tête, au fort tempérament et à la forte personnalité.
Maintenant, comme son époux d'ailleurs, elle ne montrera aucune affection envers son fils Paul Petrovitch. Aucun des parents ne se penchera avec sérieux sur l'éducation du grand duc, de lui trouver des précepteurs etc. Ensuite Catherine II l'écartera. Il aura sa "petite Cour", ses résidences et ne sera jamais associé à des décisions politiques. On peut donc comprendre qu'une fois empereur, il se dépêchera de mettre un terme à l'éventualité d'un retour des femmes au pouvoir avec une loi qui porte son nom.