Liber censualis a écrit :
Pierma a écrit :
Vous avez oublié l'évènement majeur de la manifestation: sur le pont de la Concorde, les gardes mobiles dépassés ont ouvert le feu, il y a eu des tués par balles.
Il y a eu de la violence et des morts tout à fait et je l'ai évoqué succinctement ici
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Citer :
Bref, l'émeute est jugulée
Comme vous y allez ! on jugule vite, chez vous !
En France, par principe, on ne tire pas sur les manifestants. Le gouvernement qui se trouve pris à pratiquer ce maintien de l'ordre à la mode fasciste prend le risque d'être renversé. Dans ce cas précis, les garde-mobiles, alors qu'ils allaient être submergés, ont tué 12 manifestants, et 6 autres sont décédés de leurs blessures. (On ignore le nombre des blessés par balles, tant il y a eu de blessés ce soir là.)
Le gouvernement a immédiatement démissionné, et cet incident grave va amener des décisions qui fixeront pour longtemps (et fixent encore) les règles du maintien de l'ordre urbain, comme par exemple l'obligation de demander une autorisation pour manifester, ainsi que le traitement des ligues et factions violentes.
Cela jouera aussi sur la façon de canaliser et de "traiter" les manifestants violents : c'est quand les policiers se trouvent le dos au mur et pas assez nombreux qu'apparait ce risque d'utilisation des armes. (Les officiers apprennent à éviter cela, c'est un des aspects de leur métier.)
Mais enfin ce fut la seule fusillade massive du 20ème siècle, ce n'est pas anodin. Il faut remonter à Fourmies pour voir un bilan pareil.
En mai 68, alors que le Quartier Latin (et au delà) se couvre de barricades, et que les manifestations très violentes se répètent pendant un mois, le préfet de police Maurice Grimaud n'aura que ça en tête : pas de mort !