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Message Publié : 10 Nov 2008 11:53 
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Merci pour l'info cher Phocas... :wink:
Pourquoi donc ces personnes - encore un politique ! >:( - s'amusent donc à disserter sur Furet sans l'avoir jamais lu ? 8-|
C'est tout bonnement stupéfiant et indigne pour des individus se réclamant honnêtes et probes, d'autant plus qu'ils représentent une partie de la Nation. :rool:

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Message Publié : 10 Nov 2008 19:36 
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Non on ne peut pas dire ça. Peillon (qui est agrégé de philosophie) a lu Furet et pas que lui (Gauchet, Lefort, Tocqueville, Audier, etc.): il suffit de lire son livre (ce que je suis en train de faire) pour voire que justement, on a affaire à un homme politique différent des autres, qui aime le savoir et la réflexion et ne vend pas du papier pour du papier.

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Message Publié : 10 Nov 2008 23:57 
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Pourquoi donc réalise-t-il pareilles confusions alors et n'est même pas capable de vérifier ses sources, prétendant citer Furet lorsqu'il s'agit de propos d'Ozouf bien maladroitement cités et mélangés ? :-|
C'est tout de même assez limite pour un travail qui se veut d'un sérieux affiché dans la critique comparative, non ?

Quant à l'agrégation, elle ne protège pas d'un vice propre à l'espèce humaine lorsqu'elle s'engage dans la voie politique, à savoir la pratique de la mauvaise foi à des fins personnelles peu impartiales... :wink:
Enfin, si cela peut occuper son esprit pour solutionner le néant intellectuel dans lequel tombe le P.S. actuellement, alors soit, mais alors qu'on ne prétende pas faire de l'Histoire.
Ce qu'il a écrit sur Furet est un compilé de clichés et d'expressions toutes faites, que le cher François n'a jamais rédigés, ou alors en mettant bout à bout certains morceaux provenant de divers ouvrages, en en dénaturant profondément le sens - tiens, cela me rappelle quelqu'un ! :wink:

Allons quoi ! On ne va tout de même pas cautionner cela : 8-|
Citer :
C’est ce que je propose dans ce livre, en assumant directement la polémique avec les figures tutélaires qui ont construit ce grand récit-écran, au premier desquelles François Furet. Il a écrit notre récit national autour d’une série d’oppositions : liberté/égalité, catholicisme/protestantisme, individu/Etat, IIe République/IIIe République, bonne Révolution de 1789/mauvaise Révolution de 1793, libéralisme/socialisme. Je conteste à la fois sa lecture historique, les fondements philosophiques sur lesquels elle s’appuie et les conséquences politiques qu’il en tire.

Qu'un agrégé de philosophie ne remarque pas que des termes comme égalité et liberté offrent des sens et des réalités aussi antinomiques pour un groupe d'individus organisés en société est plus ou moins étrange, voire choquant. D'ailleurs cette opposition n'a jamais été une clé de lecture des événements révolutionnaires pour Furet.
Quant au reste, c'est plus que de la vulgarisation, c'est du cliché digne de raccourcis simplistes liés à la mauvaise lecture - voire de la non lecture ! - ou "digestion" de Furet.

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Message Publié : 11 Nov 2008 8:30 
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Il y a deux choses. Il est clair que s'il a lu Furet, il n'en a pas retenu le plus intéressant et surtout qu'il aurait pu se passer de tourner explicitement son livre contre lui car cela n'apporte pas grand chose à sa démonstration. La figure de Furet qu'il utilise est indigente et reconstruite sur mesure à des fins rhétoriques. Au demeurant, sa critique de Furet est tout droit reprise de Jean-Fabien Spitz. Bref, je ne crois pas que l'essentiel du livre soit dans son rapport à Furet qui n'est effectivement pas d'un apport impérissable. Ce n'est au demeurant pas du tout le sujet du livre lui-même.

Par contre, concernant cela le fond de son sujet (qui n'est pas Furet mais la volonté de montrer que le socialisme ne s'oppose pas au libéralisme ou à l'individualisme mais s'en veut au contraire le facilitateur), c'est autrement plus convaincant:

Citer :
Qu'un agrégé de philosophie ne remarque pas que des termes comme égalité et liberté offrent des sens et des réalités aussi antinomiques pour un groupe d'individus organisés en société est plus ou moins étrange


Tout le livre s'attache précisément, à partir d'une connaissance de première main de l'histoire du socialisme français, et de manière je dois le dire très convaincante, à montrer que la spécificité du socialisme français (par rapport à l'allemand), c'est précisément d'être un socialisme libéral, qui ne veut l'égalité que pour permettre la liberté réelle et que le libéralisme économique au contraire est un antilibéralisme de fait (en ce qu'il ne permet pas une liberté réelle pour tous, que l'égalité rend possible).

Il cite d'ailleurs ce beau passage de Louis Blanc qui explicite assez clairement la chose: "Disons-le bien haut: la liberté consiste, non pas seulement dans le droit, mais dans le pouvoir donné à chacun de développer ses facultés. [...] Quoi ! Voilà d'un côté des hommes qui sont en possession du sol, du numéraire, qui ont l'instruction, qui ont cette force immense qu'on appelle le développement de l'intelligence; voilà, de l'autre, des hommes à qui toutes les ressources manquent; on déchaîne au milieu d'eux la concurrence; on crie: Laissez faire! laissez passer: c'est-à-dire qu'on met aux prises l'homme fort avec l'homme faible, l'homme instruit avec l'ignorant, l'homme ingambe avec le paralytique, et on appelle cela la liberté!"

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Message Publié : 11 Nov 2008 9:07 
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Citer :
La figure de Furet qu'il utilise est indigente et reconstruite sur mesure à des fins rhétoriques.

Comment le présente-t-il dans l'historiographie de la Révolution (à part sous le qualificatif de "libéral"), voire comme simple mortel ? Je suis curieux... :wink:

Citer :
Par contre, concernant cela le fond de son sujet

Si j'ai bien compris, il introduit une notion de "révolution permanente" (sans lien de ma part avec la notion marxiste), puisqu'il conteste qu'elle soit achevée. Alors, que Furet la stoppe d'une certaine manière lorsque la IIIème République s'enracine en France et par la même le régime républicain.

Citer :
à montrer que la spécificité du socialisme français (par rapport à l'allemand), c'est précisément d'être un socialisme libéral, qui ne veut l'égalité que pour permettre la liberté réelle et que le libéralisme économique au contraire est un antilibéralisme de fait (en ce qu'il ne permet pas une liberté réelle pour tous, que l'égalité rend possible).

Construction de l'esprit, que j'ai du mal à appréhender... :-|
Ce qui me gêne, c'est qu'il semble citer sans arrêt l'exemple de Jaurès, dont le courant idéologique dans le socialisme français - ou la nébuleuse doctrinale pourrait-on dire ! - au XIXème siècle est plus que minoritaire, voire insignifiant. Les Guesdistes étaient largement majoritaires et ne partageaient pas ce point de vue, puisqu'ils se rapprochaient de la stricte orthodoxie allemande.
D'ailleurs, le blanquisme n'existe pour ainsi dire plus - il est mort avec l'homme presque - à la fin du XIXème lorsque la SFIO est obligée de se formée sous les injonctions de la IIème Internationale.

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Message Publié : 11 Nov 2008 15:53 
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Ce qui me gêne, c'est qu'il semble citer sans arrêt l'exemple de Jaurès, dont le courant idéologique dans le socialisme français - ou la nébuleuse doctrinale pourrait-on dire ! - au XIXème siècle est plus que minoritaire, voire insignifiant. Les Guesdistes étaient largement majoritaires et ne partageaient pas ce point de vue, puisqu'ils se rapprochaient de la stricte orthodoxie allemande.


Mais c'est justement la thèse de Peillon : le socialisme français paye encore aujourd'hui le prix théorique de l'unité pratique réalisée par Jaurès en 1905, qui avec le triomphe des idées marxistes crée le tiraillement encore prégnant entre réformisme et révolution. Il faut donc d'après lui en finir avec le socialisme allemand (celui dont parlent Furet et les libéraux) pour en revenir au socialisme français des origines (Saint-Simon, Blanc, Pecqueur, etc.) qui est un socialisme libéral et individualiste et non étatiste et jacobin.

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Message Publié : 11 Nov 2008 20:47 
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Merci, je comprends mieux maintenant.
Cela va être difficile de déconstruire une doctrine, qui persuada la plupart des socialistes pendant plus de 150 ans que ces "socialistes utopiques" étaient dans le faux.
D'un autre côté Jaurès reste et restera un inclassable dans le courant socialiste français au niveau idéologique. Cet "indépendant" ne souffrait d'ailleurs pas qu'on lui parle d'idéologie socialiste... :mrgreen:
C'est ce qui le rebuta d'ailleurs le plus lorsqu'il était jeune député "ferryste", lorsqu'il rencontra ses "premiers" socialistes.

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Message Publié : 13 Nov 2008 20:55 
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Pour une bonne mise au point des thèses de Peillon et notamment de son rapport aux thèses de Furet, on peut se reporter à ce débat avec Patrice Gueniffey où Peillon résume bien son idée de fond, à savoir que "le socialisme n'est pas une rupture avec le libéralisme, il est son accomplissement":

http://www.tv-radio.com/ondemand/france ... 080929.ram

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