C'est d'ailleurs ce qui a conduit l'historiographie à remettre en question le concept même d'absolutisme dans les faits mêmes, puisque le roi, au final, ne peut pas tout faire, certes par principe, mais aussi parce que cet absolutisme qui respecte les lois divines et naturelles dans les faits, sur le terrain, est limité. Le roi doit sans cesse négocier ses décisions. L'intendant envoyé en province, souvent esseulé, n'a guère le choix que le compromis pour faire passer la loi du monarque, et il doit se ménager des soutiens, des fidélités pour être le "roi dans la province".[/quote]
Je trouve dans un article d'Alfred Soman dans un article intitulé " La justice criminelle vitrine de la monarchie française" ( Revue de l'Ecole des Chartes t.153 fasc 2 1995) cette " phrase qui éclaire bien la problématique du pouvoir royal confronté à ses propres institutions judiciaires : "Durant cette longue pérode qui englobe la guerre de cent ans et la grande reconstruction du royaume qui l'a suivie,
l'Europe entière fit un énorme investissement dans le droit , un investissement - écrit-il- comparable à la valorisation de la carrière militaire à l'époque napoléonienne" c'est durant cette période que se contruit la procédure d 'appel qui consacre le triomphe de la justice royale sur les justices seigneuriales.
Je n'insiste pas pour ne pas prendre trop de place mais c'est fondamental pour bien comprendre le rapport au " discours" du trône et du aprlement ( variante du trône et de l'autel
double discours : discours "héroïque" sur les origines du droit de juger ( et de juger arbitrairement c'est à dire non soumis aux peines "fixes" que doivent appliquer les juriditions inférieures et discours " efficient" une procédure d'appel qui est la plus performante des pays d'Europe (et qui d ailleurs justifie la multiplication des offices autant que les " caisses" royales
entre 1540 et 1570 passe de moins de 100 à plus de 300..bon sujet de réflexion